Catégorie : Suisse

Ils traquent la Covid-19 dans les eaux usées

Depuis plus d’un an, des scientifiques suisses tracent la présence de la Covid-19 dans les eaux d’égout helvétiques, avec plusieurs percées scientifiques mondiales à la clé. Mais l’avenir du projet est désormais incertain. Explications. “Les échantillons ont parfois davantage la couleur du champagne, d’autres fois celle du cappuccino, ça varie.“ Nous sommes dans un laboratoire de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Federica Cariti utilise un dispositif rappelant un revolver pour transvaser avec minutie l’effluant dans des tubes de verre. Le liquide troublé sera ensuite filtré et concentré au fil d’un processus élaboré afin de détecter et quantifier la présence du SARS-CoV-2. “Il s’agit d’une centrifugeuse qui fonctionne un peu comme une machine à laver, explique la jeune chercheuse. Nous y plaçons les échantillons durant 30 minutes à puissance maximale pour les nettoyer.“ Un bécher couvert d’une membrane spéciale permet ensuite la filtration du liquide. Objectif…

Les expatriés suisses dans une bulle sanitaire en Inde

La crise sanitaire n’a pas provoqué d’exode massif parmi les 650 expatriés suisses qui vivent en Inde. Dramatique pour les locaux, la seconde vague de la pandémie qui a débuté en mars l’est moins pour la diaspora occidentale qui profite d’infrastructures de qualité. Témoignages. «Goa affiche de très mauvais chiffres, mais c’est un État petit et riche. Les infrastructures hospitalières ont les capacités d’absorber la hausse du nombre de malades du coronavirus», témoigne Karin Krucker, une expatriée suisse de 71 ans établie dans l’ancienne colonie portugaise, devenue dès les années 70 terre d’accueil pour les hippies de tout poil. L’Inde s’est vidée de ses touristes suisses. Seuls subsistent quelques irréductibles, notamment à Goa. Mais la plupart des 650 expatriés helvétiques qui vivent dans le pays sont restés. «Beaucoup d’hôpitaux sont en mains privées et de bonne qualité. En fait, la situation est incomparable à ce que l’on voit dans des villes comme Delhi. J’ai déjà reçu…

Covid-19: L’OMS mène-t-elle la barque?

Son travail consiste à promouvoir des soins de santé universels, à établir des normes et à coordonner la réponse mondiale aux urgences sanitaires. Lorsqu’un nouveau coronavirus est apparu fin 2019, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a été propulsée sous les feux de la rampe et utilisée – par certains – comme bouc émissaire de l’incapacité à contenir la Covid-19. L’agence basée à Genève sera à nouveau au centre de l’attention des médias fin mai, lorsque son organe décisionnel, l’Assemblée mondiale de la santé, se réunira. Les propositions visant à améliorer la préparation aux situations d’urgence et à garantir un accès équitable aux vaccins figureront en bonne place à l’ordre du jour. Mais que savons-nous vraiment de l’OMS? Qui la dirige et comment son travail est-il financé? Qu’a-t-elle accompli depuis sa création en 1948, et qu’a-t-elle pu faire – ou non – pour répondre à la pandémie de Covid-19?

Que vont devenir les mineurs suisses bloqués dans des camps en Syrie?

Malgré les appels répétés des instances internationales, la Suisse refuse de rapatrier ses ressortissants adultes des camps syriens. Conséquence: sept enfants suisses sont bloqués dans le pays en guerre. Elles n’avaient que quatre et neuf ans en 2016, quand leur mère suisse les a emmenées à l’étranger «pour des vacances». Mais il s’agissait d’un voyage sans retour. Au lieu de rentrer à la maison à Genève, les deux demi-sœurs sont passées par l’Italie, la Grèce et la Turquie avant d’arriver en Syrie, où leur mère avait prévu de rejoindre DAECH, l’État islamique. Aujourd’hui, les deux filles et leur mère sont détenues à Roj, un camp contrôlé par les Kurdes dans le nord-est du pays. En mars dernier, elles ont fait la une des journaux, lorsque leurs pères ont adressé une lettre à tous les parlementaires fédéraux à Berne pour demander leur retour. Leur démarche a touché jusqu’aux experts des droits de l’homme des Nations unies, qui ont pressé les autorités suisses de faire sortir les…

L’humour contre la rumeur: comment Taiwan désamorce les fake news

Les démocraties du monde entier se démènent pour répondre au défi croissant de la désinformation en ligne. Audrey Tang, ministre taïwanaise du Numérique, explique comment la démocratie et les outils numériques sont devenus inséparables dans cet État insulaire. Audrey Tang peut s’enorgueillir d’une trajectoire unique. Après avoir quitté l’école à 14 ans, elle se forme aux technologies numériques avant de lancer sa première start-up . Après avoir participé au Mouvement des Tournesols au printemps 2014, elle devient en 2016 la première ministre transgenre au monde. La tâche d’Audrey Tang consiste désormais à faire de Taïwan un leader mondial de la démocratie numérique. Depuis que le petit État insulaire asiatique a réussi à maîtriser le coronavirus mieux que n’importe quel autre pays, elle apparait régulièrement dans les médias internationaux. Faites entendre votre voix! Série SWI #freedomofexpression En principe, tout devrait être clair comme de l’eau de roche. La Déclaration…

Comment rendre les réseaux sociaux à nouveau sociaux?

Appels à la violence, théories du complot et censure: les réseaux sociaux ont beaucoup de pouvoir. Trop, disent les critiques. La Suisse, elle, mise sur le discernement de ses citoyens. Alors comment internet peut-il redevenir un atout pour la démocratie? Les réseaux sociaux sont devenus un canal incontournable du débat public. Mais cela n’est que rarement considéré comme un gain pour la démocratie. On les voit plutôt comme un véhicule pour les fausses nouvelles, les théories du complot et les messages de haine. En 2017, le Conseil fédéral suisse déclarait: «une nouvelle régulation pour les réseaux sociaux n’est pas nécessaire.» En même temps, la crainte augmente de voir les entreprises technologiques privées exercer de plus en plus de pouvoir et faire taire les voix dissonantes. Faites entendre votre voix! Série SWI #freedomofexpression En principe, tout devrait être clair comme de l’eau de roche. La Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) et le Pacte des Nations…

Le certificat Covid au cœur du débat

Le peuple suisse se prononcera sur la Loi Covid lors des votations fédérales du 28 novembre. À un mois exactement de scrutin, SWI swissinfo.ch vous donne l’occasion de débattre en ligne de ce sujet sensible et controversé. N’hésitez pas à y participer, que ce soit pour vous informer ou faire attendre vos arguments. SWI swissinfo.ch organise ce débat spécialement à l’intention de la communauté des Suisses de l’étranger. Ce débat, qui porte notamment sur la délicate question de l’obligation de présenter un certificat Covid, s’annonce d’ores et déjà sensible. Nous discuterons de cette question avec deux membres du Parlement représentant les deux camps en présence et replacerons ce débat dans une perspective internationale. Parmi les questions qui seront abordées: La Suisse est-elle divisée? Quelle est la qualité de la réponse suisse à pandémie? Quel rôle le certificat Covid joue-t-il dans ce contexte? Réservez donc un peu de temps pour ce rendez-vous qui aura lieu le Mercredi 27…

Un couple de Suisses brutalement plongé dans la dictature en Birmanie

Ils voulaient, comme coopérants, accompagner un pays au seuil de la démocratie. Au lieu de quoi Peter Schmidt et sa femme Käthi Hüssy ont vu la junte militaire reprendre le pouvoir. Lorsque Peter Schmidt et son épouse Käthi Hüssy se sont installés au Myanmar (Birmanie) en 2017, ils s’attendaient à trouver le pays dans un moment de son histoire certes fragile, mais passionnant: malgré tous les problèmes, la transition vers la démocratie semblait relativement bien engagée, compte tenu du fait que le pays avait près d’un demi-siècle de régime militaire derrière lui. Une société civile était en train d’émerger, le Myanmar s’ouvrait aux investissements et au tourisme, il n’était plus considéré comme un État paria. Mais ces derniers mois, le couple a entendu des coups de feu depuis son appartement de Rangoun, surtout la nuit. Le 1er février, l’armée a repris le pouvoir par la force en invoquant des motifs peu convaincants et, depuis, elle a violemment réprimé toutes les protestations.

Bill Gates a-t-il trop d’influence sur l’OMS?

Dès le 24 mai à Genève, l’Assemblée annuelle de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) doit débattre de réformes à l’aune de la pandémie. Le financement de l’OMS sera questionné. Comment le privé s’y est immiscé, la Fondation Bill et Melinda Gates devenant même son second contributeur. Bien que cette organisation onusienne soit dirigée par ses Etats-membres et bailleurs de fonds, l’OMS dépend de mécènes. La contribution de la Fondation Gates, son plus important donateur privé, représente à elle seule environ 10% du budget de l’institution. Seul le gouvernement américain paie davantage. Et si le souhait de l’administration Trump de retirer les Etats-Unis de l’OMS s’était réalisé, cette fondation serait même devenue son principal contributeur, ce qui aurait constitué un précédent. «En l’absence de ressources, de nombreux objectifs de l’OMS seraient aujourd’hui mis en péril dans le monde à l’instar de l’éradication de la poliomyélite», explique Lawrence Gostin, directeur de…

Les effets pervers d’une abolition par le haut du travail des enfants

L’échec d’un accord clé sur la fin du travail des enfants dans l’industrie du cacao soulève le débat. Et si les normes internationales sur le travail des enfants aggravaient, dans les faits, les conditions de vie des enfants? Samuel Obini, 11 ans, Ghanéen (personnage fictif basé sur des témoignages d’ONG et d’observateurs au Ghana), est doucement réveillé par sa mère à 6 heures du matin. Après un petit déjeuner composé de bouillie de maïs, il se rend sur le terrain familial de deux acres pour participer à la récolte des cabosses, les fruits du cacaoyer. Pendant les trois mois que dure la saison des récoltes, Samuel abandonne l’école pour aider sa famille à gagner suffisamment d’argent pour payer ses études. Ses deux frères aînés ont quitté la maison pour chercher du travail dans la ville de Kumasi. Ses deux jeunes sœurs sont encore trop petites pour lui donner un coup de main. Ses parents, eux, n’ont pas d’argent pour embaucher des ouvriers. Le travail doit être fait à la main…