Catégorie : Suisse

Scènes vides… poches vides?

La Suisse veut préserver sa vie culturelle durant la pandémie. Pour ce faire, certains cantons attribuent au secteur de la culture des compensations forfaitaires. Tous les espoirs sont-ils satisfaits? La culture suisse est diverse. Mais aussi longtemps que les théâtres et salles de concert garderont portes closes, les actrices et acteurs de ce secteur resteront dépendants de soutiens. Toute la bureaucratie qui a vu le jour depuis le début de cette crise pour garantir leur survivance est, elle aussi, très diversifiée. Chaque canton a édicté des directives et ordonnances en la matière. Outre les requêtes pour les cas de rigueur, d’autres mannes se sont offertes pour permettre au monde culturel d’assurer sa survie. Mais nombre d’associations sont assaillies d’appels pour démêler la jungle actuelle des formules de soutien. «Il est très compliqué d’avoir de la cohérence avec toutes ces mesures. A fortiori, si on les modifie toutes les deux semaines», constate Sandra Künzi, présidente…

Qu’advient-il lorsque Google joue avec l’éthique?

Les géants du numérique – notamment Google – n’auraient pas tout à fait conscience du pouvoir qu’ils confèrent à leurs outils dotés d’intelligence artificielle (IA), selon plusieurs chercheurs en Suisse. La récente mise à pied d’une experte en éthique de Google relance le débat sur la prise en compte par les GAFAM d’un code moral dans le domaine de l’IA. «Les algorithmes avec lesquels nous travaillons relèvent d’abord de l’intérêt public, non d’affinités personnelles», a twitté El Mahdi El Mhamdi, unique employé de Google Brain en Europe à traiter d’IA avec les spécialistes au sein de la maison-mère. Il réagissait au licenciement en décembre de la manageuse Timnit Gebru. Composé de chercheurs de Google, le projet de recherche Google Brain vise à dupliquer les fonctionnalités du cerveau humain. Or Timnit Gebru fait précisément partie des plus grands spécialistes au monde autour des questions d’éthique de l’IA. Dans un article rédigé avec d’autres experts, elle a alerté sur les…

Geler l’aide au développement pour ramener les putschistes à la raison

En cas de coup d’État, de violations graves des droits humains ou face à un régime corrompu, on peut interrompre la coopération et laisser la population à elle-même. Ou alors, choisir de continuer à investir, au risque de maintenir au pouvoir un gouvernement illégitime voire de prolonger une guerre. Quelle est l’approche adoptée par la Suisse? Après le coup d’État de début février en Birmanie, l’Union européenne a gelé ses contributions d’aide au développement. Peu après, la Suisse a bloqué ses versements. Bien avant le putsch, l’Allemagne avait déjà suspendu ses efforts. Raison invoquée: l’État birman ne protège pas la minorité musulmane des Rohingyas. Mais au fond, faut-il suspendre l’aide au développement lorsqu’un gouvernement douteux arrive au pouvoir? Peut-on contraindre un pays bénéficiaire à respecter les droits humains en conditionnant ses paiements? Ou au contraire l’interruption de l’aide au développement provoque-t-elle de grandes souffrances dans la population? Sur…

Les voitures électriques sont en route, mais la Suisse est-elle prête?

En 2020, les ventes de nouveaux véhicules électriques ont explosé dans le monde entier et la Suisse n’a pas fait exception à la règle. Mais il reste encore beaucoup de progrès à faire au sein de la Confédération pour parvenir à suivre le rythme de pays pionniers comme la Norvège. L’année 2020 a vu une généralisation de la voiture électrique. General Motors, le plus grand constructeur automobile des États-Unis, a déclaré que 40% de sa flotte serait électrique d’ici 2025. Dans le même temps, la Chine a mené la charge vers l’e-mobilité en termes de ventes totales de véhicules électriques, et l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont connu une croissance à trois chiffres, les acheteurs s’arrachant les nouveaux modèles apparus à la suite des nouveaux objectifs stricts en matière d’émissions. Parmi les plus petits pays, la Norvège reste un pionnier de l’électricité. L’année dernière, elle est devenue la première nation où les ventes de voitures électriques ont dépassé celles des…

Le photographe des tsars

Comment le travail du pionnier tessinois de la photo Giovanni (Ivan) Bianchi (1811–1893), «roi des intérieurs», qui a depuis été oublié, lui ouvre les portes des maisons aristocratiques les plus importantes de Saint-Pétersbourg. swissinfo.ch publie régulièrement d’autres articles tirés du blog du Musée national suisse consacré à des sujets historiques. Ces articles sont toujours disponibles en allemand et généralement aussi en français et en anglais. En décembre 2003, dans le cadre de la rénovation de la Bibliothèque cantonale de Lugano, 103 photographies du XIXe siècle ont refait surface. Retrouvées après presque un siècle et demi d’oubli, ces images ont comme sujets les villes de Moscou et de Saint-Pétersbourg; tout à fait remarquables, elles le sont aussi parce qu’elles précèdent de plus d’une année celle qu’on croyait être la première prise de vue de Saint-Pétersbourg, exécutée le 31 décembre 1853 par le comte Nostic. L’auteur de ces photographies est le Tessinois Giovanni…

Question jurassienne: quand une minorité peut faire librement sécession

Un peu partout dans le monde, les mouvements séparatistes se heurtent au pouvoir de l’État-nation. Mais en Suisse, le Jura a pu se séparer pacifiquement et démocratiquement du canton de Berne. Parce que la Suisse n’est pas construite comme les autres pays, explique le politologue Andreas Gross. La Suisse est construite du bas vers le haut: les communes forment des cantons et les cantons forment l’État fédéral. Cette architecture laisse aux régions leurs spécificités et leur donne la liberté nécessaire pour qu’un pays qui parle quatre langues tienne ensemble. Elle a aussi permis une sécession sans guerre, et sans que personne ne perde la face. Comment les Jurassiens en Suisse ont-ils pu obtenir ce que les Écossais au Royaume-Uni, les Flamands en Belgique ou les Catalans en Espagne n’ont pas eu? Dans l’article que vous allez lire, l’expert en démocratie Andreas Gross, fin connaisseur du Jura, replace la question dans sa perspective historique et rappelle qu’ailleurs, les minorités…

Comment les Suisses du Brésil survivent à la pandémie et aux «fake news»

Le Brésil est particulièrement frappé par la pandémie de coronavirus. Les Suisses qui vivent dans ce pays qui ne divulgue même pas officiellement le nombre de décès continuent de maintenir l’isolement social et de respecter les différents protocoles de sécurité sanitaire. Mais ils sont conscients d’avoir un quotidien généralement plus facile que celui du Brésilien lambda. Témoignages. «Cela fait 50 semaines que je suis à la maison», affirme Susi Altwegg, 75 ans, émigrée suisse à São Paulo. Elle a le compte en tête, car ce sont les mêmes semaines que celles où elle paie sa femme de ménage, même si celle-ci ne vient plus travailler pour éviter tout risque de contamination. Vivant avec son fils et son petit-fils, elle accomplit elle-même les tâches domestiques et ne se plaint pas: «L’important, c’est de ne pas faire partie des statistiques.» Secrétaire dans une école, Susi Altwegg est en télétravail. Le contact en tête-à-tête avec ses collègues lui manque. «Mais nous n’avons pas le…

Christine Schraner Burgener: «Tant que les gens résistent au Myanmar, le coup d’État n’est pas acquis»

L’envoyée spéciale des Nations unies pour le Myanmar, Christine Schraner Burgener, espère que des négociations puissent ramener à la raison les généraux putschistes du Myanmar. Sinon, la Birmanie risque de plonger dans une crise humanitaire et la guerre civile. C’est depuis Berne que Christine Schraner Burgener mène actuellement son mandat d’envoyée spéciale du secrétaire général de l’ONU pour le Myanmar. Une mission intense depuis le coup d’État mené le 1er février par le général Min Aung Hlaing. Largement opposés au putsch et à l’état d’urgence décrété par la junte, les Birmans subissent une répression de plus en plus brutale. Chaque jour, des manifestants sont tués par les forces de sécurité et des dizaines d’autres sont arrêtés la nuit sans inculpation. L’ancienne diplomate suisse tente d’agir en faveur d’une désescalade de la crise, comme la demande la Suisse et l’ensemble de la communauté internationale, y compris la Chine et la Russie. Un objectif que vise également…

Conseil des Suisses de l’étranger: des Suisses interconnectés avec des perspectives claires

Le Conseil des Suisses de l’étranger est-il «coincé entre deux époques», comme l’écrit swissinfo.ch? Pas du tout! Il se voit plutôt au cœur d’une époque de bouleversements sociaux. La réponse de David W. Mörker, membre du parlement de la Cinquième Suisse, qui représente la diaspora helvétique aux États-Unis. Le Conseil des Suisses de l’étranger entamera un nouveau mandat de quatre ans en août prochain. Il y a quatre ans, un groupe de travail spécialement désigné a examiné en détail la question de la représentativité et a formulé des recommandations spécifiques et pertinentes. Je vous écris ici au nom des huit membres du Conseil des Suisses de l’étranger aux États-Unis. Actuellement, le Conseil recherche également de nouveaux membres prêts à jouer un rôle actif en tant que partie intégrante de la délégation américaine. Proche de la réalité et de la communauté Que faut-il faire pour cela? Un bon membre du Conseil apporte une perspective en connexion avec sa communauté. Celle-ci…

Lorsque les Suisses combattaient en Méditerranée

Il y a deux cents ans, de nombreux hommes ont afflué en Grèce pour soutenir la lutte contre l’Empire ottoman, y compris des Suisses. Beaucoup sont morts au combat, certains sont devenus des figures héroïques immortelles dans le mythe de la libération nationale. Le 25 mars 1821 commença la révolte grecque contre la domination ottomane, conduisant à la reconnaissance de l’État grec moderne en 1830. À cette époque, les Ottomans régnaient sur une région allant de la Tunisie à l’Irak, des Balkans à la Corne de l’Afrique. La «révolution grecque» a été le premier mouvement national à obtenir la pleine indépendance dans les territoires européens de l’Empire ottoman. La révolte a bénéficié d’un grand soutien, principalement en Europe occidentale, grâce aux Philhellènes, les «amis de la Grèce». À la fin du XVIIIe siècle, l’antiquité grecque était considérée comme un modèle esthétique, notamment dans l’art et la littérature. La Grèce étant vue comme le berceau de la civilisation européenne…