La Suisse cherche à attirer les cerveaux dans ses universités
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- Le pays accueille des étudiants du monde entier en plafonnant ses frais de scolarité. Mais écoles et universités ont un haut niveau d’exigence.
La Suisse a la cote auprès des étudiants internationaux. Selon la dernière étude de Campus France, ce pays d’un peu plus de 8,6 millions d’habitants a accueilli plus de 53 000 étudiants étrangers en 2017 venus principalement du Royaume-Uni, d’Allemagne, de France (10 162 Français en 2017) et des États-Unis. La Suisse arrive en 4e position des pays où vont étudier nos compatriotes. L’innovation et la recherche sont des priorités dans son enseignement supérieur. Comme le précise Campus France: «La Suisse, à contre-courant des pays qui voient les étudiants internationaux comme vecteurs d’augmentation de revenus pour les établissements, a adopté une stratégie centrée sur la recherche et la “brain circulation”, la circulation des cerveaux.» Et si depuis 2014, elle ne fait plus partie du programme Erasmus, elle a mis en place une solution transitoire appelée Swiss-European Mobility Programme (SEMP) pour faciliter l’arrivée d’étudiants étrangers.
Une sélection forte à l’entrée des universités
Écoles et universités ont donc un haut niveau d’exigence. La confédération distingue trois types d’établissements. Les hautes écoles universitaires avec 10 universités cantonales regroupant facultés et instituts, plus deux écoles polytechniques fédérales, l’EPF de Lausanne (EPFL) et l’ETH de Zürich, (ETHZ). Les hautes écoles spécialisées, quant à elles, sont orientées par domaines: santé, architecture, technologie, hôtellerie-restauration, domaine artistique… Huit sont publiques, une privée. Ainsi l’École hôtelière de Lausanne (privée), numéro un des écoles de management hôtelier dans le monde, est affiliée à la HES de Suisse occidentale. Les hautes écoles pédagogiques forment, elles, des enseignants du secondaire.
Une bonne maîtrise des langues
Chaque établissement est cantonal donc autonome. L’admission se fait sur la base du diplôme de fin d’études secondaires, ensuite les procédures diffèrent d’une institution à l’autre. L’université de Genève par exemple, composée de 9 facultés et d’instituts, demande un bac général durant les trois dernières années du secondaire avec des matières exigées en première et terminale, et une moyenne minimum de 12 sur 20. L’EPFL demande une moyenne générale d’au moins 16 sur 20 au bac et des spécialités comme la physique-chimie, les mathématiques, l’histoire géo… Sans cela, l’examen d’entrée est obligatoire. Même moyenne à ETHZ, avec en plus des moyennes minimales de 14 sur 20 dans certaines matières. Tout aussi réputée, l’université de Saint-Gall demande en plus du diplôme de fin d’études secondaires un test d’admission.
À l’ETH Zurich les cours démarrent en allemand
La Suisse est multilingue, on y parle quatre langues selon les cantons, le français, l’allemand, l’italien et le romanche. L’admission suppose donc un certificat linguistique justifiant d’une bonne maîtrise de la langue cantonale. L’anglais est de plus en plus utilisé dans les universités au niveau master, mais encore peu au niveau bachelor. À l’ETH Zurich par exemple, les cours démarrent en allemand.
En règle générale, les procédures d’inscription en ligne débutent en janvier. Mais une fois encore, d’une université à l’autre, cela peut varier. Il est donc plus prudent de vérifier sur le site de chaque institution.
De 500 à 2 000 francs suisses par semestre (465 à 1 859 euros)
Contre toute attente, les frais de scolarité ne sont pas forcément très élevés en Suisse. En effet, ils sont plafonnés pour les étudiants internationaux. Lors de l’envoi de sa candidature, il faut s’acquitter d’une taxe d’inscription. Les taxes d’études (frais de scolarité) dans une haute école universitaire vont de 500 à 2 000 francs suisses par semestre (465 à 1 859 euros), mais elles peuvent dépasser ce plafond, en particulier dans la partie italophone de la Confédération. Il convient aussi de payer une contribution à l’enseignement (livres, sport…). La Suisse accepte la carte d’assurance maladie européenne, une assurance complémentaire peut toutefois s’ajouter, à vérifier.
Dans les 14 jours qui suivent son arrivée, il faut demander un permis de séjour auprès de l’autorité municipale, le mieux étant de s’en occuper dès que l’on connaît son adresse en Suisse. Par contre, la vie sur place est plus chère qu’en France. Comptez ainsi 900 francs suisses par mois (836 euros) pour un studio dans une résidence étudiante près de l’EPFL à Lausanne. Au total, il faut compter entre 21 000 et 30 000 francs suisses (19 520 et 27 885 euros) par an pour vivre et étudier en Suisse.
https://etudiant.lefigaro.fr/article/la-suisse-cherche-a-attirer-les-cerveaux-dans-ses-universites_705a32a4-6192-11eb-8fde-d92bf2ba0bfe/