Abeilles des villes vs. abeilles des champs

Avec ses images d’un monde où fruits, légumes et fleurs deviendraient rares, plus petits et plus ternes, la mort des abeilles frappe les esprits. Mais de qui parle-t-on? De notre chère abeille domestique ou des discrètes abeilles sauvages, encore largement méconnues? Et à trop chouchouter l’une, comme on le fait en Suisse, ne risque-t-on pas de défavoriser les autres? «Si les abeilles disparaissaient, l’humanité n’aurait plus que quatre ans à vivre». Attribuée à Albert Einstein, l’avertissement a fait le tour du monde. L’ennui, c’est qu’en fait, le génie de la physique n’a jamais dit ça. Mais l’image est bien pratique pour sensibiliser l’opinion à la problématique plus large de la perte de biodiversité. En réalité, sans les abeilles (et quelques autres insectes), nous mangerions surtout des céréales et du riz. 70% environ de nos cultures dépendent fortement ou totalement d’une pollinisation animale. C’est le cas de presque tous les fruits, les légumes, les oléagineux, les épices…