Quand nos écrans nous entraînent vers l’abîme

Doomscrolling? Même sans connaître le nom, il nous arrive à toutes et tous de nous y adonner. Un coup de blues, et hop, nous voilà enfermés dans une bulle de nouvelles angoissantes. C’est grave docteur? «Nouvel attentat à Kaboul… troubles mentaux en hausse avec la pandémie… incendies historiques en Provence… sécheresse et famine à Madagascar… coronavirus: ce qu’on nous cache… OVNIs la vérité… climat: scénarios catastrophe… violences policières… ruinés… exécuté… violée…» Il est deux heures et demie du matin, les nouvelles défilent sous des doigts de plus en plus fébriles. Toutes mauvaises ou alarmantes. À en donner la nausée, à vous entraîner au bout de la nuit. Et au bord de l’abîme. C’est cela, le doomscrolling, mot valise apparu sur Twitter en 2018 et formé des termes anglais «doom» (destin funeste, chute, châtiment) et «scrolling» (faire défiler son écran). Aucune place au hasard Et si cela existe, c’est que quelqu’un l’a voulu. Par exemple Aza Raskin. En 2006, à 22 ans, le…