Renforcer le devoir de mémoire de jeunes confrontés à la justice

Le 27 octobre 2021, le ministère de la Justice a signé une convention avec l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG). Celle-ci servira d’appui pour organiser des actions pédagogiques autour du devoir de mémoire et de l’engagement citoyen avec des jeunes confrontés à la justice.

 

Renforcer le devoir de mémoire et accompagner les jeunes confrontés à la justice dans leur rôle de citoyens : tels sont les objectifs de la convention signée, le 27 octobre 2021, par la direction de la protection judiciaire de la jeunesse (DPJJ) et l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG). L’événement s’est déroulé au Mont Valérien, à Suresnes (92), le site choisi pour honorer la mémoire de tous les combattants morts pour la France de 1940 à 1945.

Lutter contre les discours radicaux et complotistes

« À travers la découverte de hauts lieux de la mémoire et grâce aux connaissances nourries que transmettent avec passion les médiateurs de l’ONACVG, notre volonté est de sensibiliser la jeunesse à l’histoire, a indiqué Franck Chaulet, adjoint à la directrice de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). L’idée est d’éveiller leur esprit critique et de développer le sentiment d’appartenance à une histoire commune qui est celle du passé, mais également celle du présent et de l’avenir […]. Il s’agit de faire vivre la mémoire dans les mémoires. »

Avec cette convention, l’idée est également de développer l’éducation à la citoyenneté des adolescents et lutter contre les discours radicaux et complotistes. « Il s’agit de permettre aux jeunes de visualiser les conséquences néfastes et violentes que les préjugés peuvent entraîner et d’apprécier l’histoire en appuyant leurs réflexions sur des faits avérés et vérifiés », a souligné Véronique Peaucelle-Delelis, directrice générale de l’ONACVG.

Valoriser les lieux de mémoire par des actions citoyennes

Concrètement, des actions de nettoyage et de valorisation de lieux de mémoire, des visites de lieux historiques, le recueil de témoignages, l’organisation et la participation à des cérémonies, des retranscriptions artistiques de l’histoire et bien d’autres actions pourront ainsi être mises en place par les équipes éducatives de la protection judiciaire de la jeunesse grâce à ce partenariat. Celles-ci s’inscriront dans le cadre des stages de citoyenneté, des mesures de réparation, ou encore d’actions de prévention données aux jeunes.

Comme un avant-goût des projets à naître, l’exposition « Les chroniques de la mémoire » a été présentée lors la signature de la convention. Jessy*, un mineur confronté à la justice, a expliqué son périple réalisé avec d’autres jeunes sur sept lieux historiques : le Mont Valérien, la Conciergerie, le Panthéon, la Sainte-Chapelle, l’Arc de Triomphe, le Palais de justice et le musée des déportés. Une découverte du passé immortalisée par des photos exposées à la Conciergerie, à Paris, en septembre 2021 et désormais au Mont Valérien.

*Pour garantir son anonymat, le prénom du jeune a été modifié.