Les risques d’écrire sur la mafia romaine

Pour les journalistes qui s’intéressent au côté obscur de l’Italie d’aujourd’hui, le pays reste un endroit dangereux, déclare Federica Angeli – la dernière intervenante de notre série «les voix de la liberté dans le monde». La journaliste italienne vit sous protection policière depuis neuf ans, en raison de ses reportages sur la mafia dans la commune côtière d’Ostie, à Rome. «La liberté d’expression, pour moi, c’est la liberté de pouvoir dire des choses que personne ne veut dire», explique-t-elle. A 46 ans, elle publie des enquêtes sur les réseaux du crime organisé pour le quotidien La Repubblica depuis plus de vingt ans. Après un de ses articles sur Ostie, Federica Angeli a commencé à recevoir de sérieuses menaces. «Avec cette enquête, j’ai également eu d’énormes difficultés d’ordre social car il y a une résistance culturelle ici à Rome à croire à l’existence d’une mafia qui parle le dialecte romain: pour beaucoup, la mafia en Italie est censée n’exister que dans le Sud»…