«Nous devrions avoir la liberté de choisir comment nous allons mourir»

Fondateur de Dignitas, Ludwig Minelli accueille à Zurich des voyageurs pourvus d’un dossier médical, d’argent et de courage. Avant de le rencontrer, on m’a donné une seule condition: ne pas révéler l’adresse. Car il arrive que des personnes désespérées se présentent à l’improviste dans les bureaux. Dignitas semble craindre qu’une foule de lecteurs du Financial Times se rendent à Zurich pour demander une délivrance immédiate. L’association préfère que les personnes intéressées téléphonent. Ce qu’elles font, surtout après les week-ends, les vacances et, m’a-t-on dit, les pleines lunes. Pour de nombreuses personnes en Grande-Bretagne et ailleurs, Dignitas est synonyme d’aide à la mort. Ce mois de mai marque ses 25 ans d’existence en Suisse, l’un des rares pays au monde qui autorise les non-résidents à demander une aide au suicide. L’organisation a déjà facilité la mort de plus de 3700 personnes. En moyenne, un Britannique y effectue son dernier voyage tous les quinze jours. Mais…