En Russie, la répression des femmes et des personnes homosexuelles devient stratégique

En Russie, la communauté LGBTIQ est de plus en plus sous pression. La politologue Leandra Bias explique le lien entre ce phénomène, la géopolitique et la montée de l’autoritarisme dans le pays. swissinfo.ch: La Cour suprême russe a récemment déclaré que le «mouvement international LGBTIQ» était extrémiste. Qu’est-ce que cela signifie et quelle importance accordez-vous à ce jugement? Leandra Bias: Nous ne savons pas encore ce que cela signifie concrètement pour la communauté queer en Russie. Mais nous constatons déjà des premiers signes, comme la fermeture de bars queer et de permanences de conseil, car le fait de les tenir pourrait déjà être interprété comme de l’activisme. L’homosexualité ou la transsexualité ne sont pas interdites en soi, mais il semble que l’on ne puisse plus s’exprimer de manière activiste. On ne sait toutefois pas encore quelle interprétation les gens en feront d’un point de vue individuel. Mais si l’on considère la portée stratégique, il apparaît…