Cabinet Philippe ALLIAUME

Avocat à la Cour d'appel de Paris

Violences conjugales: un dispositif pour celles « qui n’osent pas »

Le tribunal judiciaire de Châlons-en-Champagne propose un parcours individualisé de protection des victimes de violences conjugales. Explications sur son contenu.

 

Parce qu’il est dur pour une victime de violences conjugales de révéler les faits qu’elle subit, il faut l’aider à rompre le silence et la soutenir dans sa démarche au long cours. Il faut aussi la protéger efficacement.

Informer, protéger, accompagner tout au long de la procédure, voilà les trois objectifs du dispositif innovant mis en place par la juridiction de Châlons-en-Champagne, en partenariat avec le CIDFF (Centre d’information et de droits des femmes et de la famille) de la Marne et la déléguée départementale aux droits des femmes, Virginie Guérin, avec l’appui du Conseil départemental pour l’accès au droit.

Écoute, suivi et accompagnement

Présenté à Isabelle Rome, haute-fonctionnaire à l’égalité femmes/hommes, le 28 mai 2021 par Jennyfer Picouri, présidente et Ombeline Mahuzier, procureure de la République, en compagnie de mesdames Lohou-Mahboub et Terrasson, du CIDFF, le parcours de protection des victimes de violences conjugales tend à mieux identifier les situations à risques, à mieux évaluer le danger et à développer le partage d’informations sur les situations et le dialogue avec les acteurs locaux impliqués dans la protection des femmes victimes de violences. Il vise aussi à sanctionner plus efficacement les auteurs.

Individualisé et renforcé, il consiste notamment à assurer à chaque victime identifiée une écoute et un soutien, un suivi des mesures judiciaires de protection – dont le dispositif Téléphone grave danger et le bracelet anti-rapprochement – ainsi qu’un accompagnement social, juridique et psychologique.

Pour éviter toute perte d’information, un dossier unique de situation est également constitué au parquet. Il rassemble les rapports concernant la victime comme le mis en cause, les décisions de justice – pénales et civiles – les éléments d’enquête ainsi que, le cas échéant, ceux relatifs, au dispositif de protection mis en œuvre pour la victime.  

« Il faut que ça aille vite »

Ce parcours, débutant dès l’identification de la victime, se poursuit au moment de l’exécution des peines. « Il faut que ça aille vite », précise la procureure. Aussi, les convocations devant le juge de l’application des peines sont-elles remises à l’audience et une prise en charge prioritaire déclenchée.

Un suivi renforcé des conjoints violents, comportant notamment un stage de responsabilisation, peut être prononcé. Il est assuré par l’association LE MARS, qui est aussi une association d’aide aux victimes (France victimes 51).

Les ordonnances de protection sont prononcées par le juge des affaires familiales le jour de l’audience, l’aide juridictionnelle étant par ailleurs accordée dans les 24 heures du dépôt de la requête.

La cohésion des professionnels

Les échanges avec les magistrats et les fonctionnaires ont permis à Isabelle Rome de constater une implication très forte des magistrats et des personnels de greffe, tous mobilisés pour lutter contre les violences intrafamiliales. Et cela dans une cohésion exemplaire, notamment traduite dans le projet de juridiction porté par le siège et le parquet. « Parvenir à effectuer un travail qualitatif, au-delà des masses », exprime la présidente, semble rendu possible par cette transversalité et la synergie positive insufflée par les cheffes de juridiction et le directeur de greffe, Abdelhak Irsani.

Un échange sur l’égalité professionnelle

Dans un second temps, la haute-fonctionnaire a participé à un échange interministériel sur l’égalité professionnelle femmes-hommes, en présence de Virginie Guérin, déléguée départementale aux droits des femmes, Astrid Somme, référente égalité à la cour d’appel de Reims, Florence Mathieu, conseillère à la cour d’appel de Reims, Patricia Rosais-Durpoix, référente égalité à la préfecture de la Marne, Stéphanie Baudry, référente égalité à la DREAL (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) Grand-Est. Parce que l’égalité aussi se construit dans la transversalité.

La nouvelle stratégie anti-corruption de la France

La corruption est un phénomène global qui touche tous les espaces, tous les secteurs, tous les acteurs. Difficile à quantifier, le montant annuel des pots de vin et de l’argent détourné s’élèverait à 3.600 milliards de dollars, soit 5 % du produit intérieur brut (PIB) mondial selon les estimations de la Banque mondiale et du Forum économique mondial. Quelle stratégie la France met-elle en place pour lutter contre ce fléau ?

La corruption constitue un frein majeur au développement. Détournement des richesses, découragement des investisseurs, confiscation des ressources naturelles, réduction des ressources de l’État… : la corruption possède de multiples effets négatifs sur l’activité économique et la légitimité de l’État. Elle fausse la concurrence, favorise l’économie informelle et réduit le consentement à l’impôt.

La corruption perturbe l’allocation optimale des fonds et réduit l’efficacité des politiques publiques. En créant des obstacles à une distribution juste et efficace des biens et services, elle altère la capacité de l’État à offrir un service public de qualité, participant ainsi à l’accroissement des inégalités et à la diminution de la confiance des citoyens envers les institutions et les représentants de l’État.

Cette confiance est également mise à mal lorsque la corruption atteint les processus électoraux, délégitimant le processus démocratique. De manière générale, la corruption mine l’État de droit et représente un obstacle à la réalisation des droits humains.

La corruption favorise le développement de la criminalité, notamment la criminalité organisée, voire du terrorisme et des groupes armés lorsque les fonds détournés viennent alimenter leurs réseaux ou lorsque ces acteurs emploient la corruption pour poursuivre leurs objectifs. Elle est un facteur de crise et de fragilité et possède un impact négatif sur la sécurité et à la stabilité aux niveaux national, régional et international.

Des actions concrètes pour lutter contre la corruption 

C’est pourquoi la France fait de la lutte contre la corruption un axe central de son action au niveau international.

Cette stratégie accompagnera la France dans ses efforts d’atteinte des objectifs de développement durable, et notamment l’objectif 16 concernant la mise en place d’institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous.

Rédigée par l’ensemble des institutions françaises concernées, elle permettra de guider les actions de coopération pour les années à venir.

Ainsi, la France contribuera à lutter contre la corruption à travers 8 objectifs regroupés en trois axes d’intervention :

 

Cette stratégie se décline en une série d’actions concrètes et selon un calendrier précis.

Parmi celles-ci, sont prévues :

des actions visant à réduire les risques, avec notamment le renforcement de la formation des agents publics ; un accompagnement des institutions, de la police et de la justice ;une collaboration étroite avec la société civile, la France réaffirmant ainsi sa volonté de placer les citoyens au cœur de son action de coopération.

> À consulter : La stratégie anti-corruption de la France dans son action de coopération (2021-2030)  

> En savoir plus sur le site diplomatie.gouv.fr

 

Un magnat burkinabé réclamait 30 millions d’indemnités à la Suisse

Trente millions d’euros: c’est le montant des pertes de trading que l’homme d’affaires burkinabé Inoussa Kanazoé dit avoir subies sur un de ses comptes suisses à la suite d’un séquestre de trente mois ordonné par le Ministère public de Genève. Une demande d’indemnisation sèchement rejetée. Proche de François Compaoré, le frère de l’ancien président burkinabé Blaise Compaoré, Inoussa Kanazoé a fait fortune dans l’import-export de denrées alimentaires, le pétrole et le ciment. Il possède notamment la Cimenterie du Faso (CimFaso), partenaire du suisse Holcim à travers sa filiale Socimat. Une success-story qui ne serait pas, selon Jeune Afrique, sans «zones d’ombre». «Selon certaines indiscrétions, note l’hebdomadaire, l’origine de cette réussite fulgurante est à chercher du côté du Nord ivoirien, où il aurait été le principal fournisseur des rebelles en produits de grande consommation». Ce qui est certain, c’est qu’en avril 2017, l’horizon s’est s’assombri pour l’entrepreneur. À la…