Cabinet Philippe ALLIAUME

Avocat à la Cour d'appel de Paris

Covid-19 : protection des entreprises ne réglant pas leurs factures d’eau et d’énergie 

1. En novembre 2020, le Parlement a prévu la suspension temporaire des sanctions applicables en cas de défaut ou de retard de paiement des loyers professionnels et des factures d’eau, de gaz et d’électricité pour les entreprises dont l’activité économique est affectée par les mesures de police administrative prises pour endiguer l’épidémie de Covid-19 (Loi 2020-1379 du 14-11-2020 art. 14 : BRDA 23/20 inf. 26 nos 6?s.). Un décret de décembre 2020 avait défini les entreprises susceptibles de bénéficier de cette suspension, imposant des seuils maximaux de salariés, de chiffre d’affaires et de perte de chiffre d’affaires (Décret 2020-1766 du 30-12-2020 : BRDA 2/21 inf. 9).

2. Un nouveau décret, entré en vigueur le 22 avril 2021, vient de modifier les seuils précités, mais uniquement pour le report de paiement des factures d’eau, d’électricité et de gaz, les mesures concernant les loyers professionnels demeurant inchangées. Il apporte en outre des précisions sur la date d’expiration du report de ces factures.

Abaissement des seuils d’éligibilité

3. Le tableau ci-dessous expose les seuils de salariés, de chiffre d’affaires et de perte de chiffre d’affaires applicables avant le 22 avril 2021 et à compter de cette date pour déterminer si une entreprise est éligible à la protection mise en place par la loi du 14 novembre 2020. Cette fois, ce ne sont pas seulement les entreprises de grande taille ou de taille intermédiaire qui sont exclues du dispositif mais également une partie des PME, les deux premiers de ces seuils ayant été fortement abaissés.

 

Du 17-10-2020 au 21-4-2021

A compter du 22-4-2021

Nombre de salariés

Entreprise

Inférieur à 250

Inférieur ou égal à 50

Association

1

CA

Au dernier exercice clos

Moins de 50 M€

Moins de 10 M€

En l’absence d’exercice clos

Moins de 4, 17 M€ par mois

Moins de 833 333 € par mois

Perte minimale de CA

Entreprise et association

50 % sur le mois de novembre 2020 (hors ventes à distance avec retrait en magasin ou livraison)

4. Comme sous l’empire du décret précédent, les seuils de salariés et de chiffre d’affaires sont appréciés au premier jour d’application de la mesure de police administrative.

L’effectif salarié est calculé selon les modalités de l’article L 130-1 du Code de la sécurité sociale, mais en tenant compte désormais de l’ensemble des salariés des entités lorsque l’entreprise bénéficiaire contrôle (ou est contrôlée par) une autre personne morale au sens de l’article L 233-3 du Code de commerce.

La perte de chiffre d’affaires, appréciée entreprise par entreprise que celle-ci soit contrôlée ou contrôlante, est calculée par rapport à un chiffre d’affaires de référence déterminé, selon la date de création de l’entreprise, dans les mêmes conditions que celles exposées BRDA 2/21 inf. 9 n° 5.

Fin du report des échéances

5. Certains fournisseurs d’eau, de gaz et d’électricité sont tenus d’accorder aux entreprises éligibles qui le leur demandent le report, d’au moins six mois et sans pénalités, des échéances des factures exigibles entre le 17 octobre 2020 et l’expiration d’un délai de deux mois à compter de la date à laquelle l’activité de l’entreprise cesse d’être affectée par une mesure de police administrative. Si cette date n’est pas connue, précise l’article 3 du nouveau décret, la date de fin du report ne pourra excéder deux mois après la date la plus tardive entre la fin de l’état d’urgence sanitaire – actuellement fixée au 1er juin 2021 (Loi 2020-1379 art. 1) – et la fin de la période de sortie de l’état d’urgence sanitaire, pour l’instant fixée au 1er avril 2021 inclus (Loi 2020-856 du 9-7-2020 art. 1). Cette dernière date avait été retenue au regard d’un état d’urgence expirant le 16 février et devrait être modifiée pour tenir compte de la prolongation de celui-ci jusqu’au 1er juin.

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Décret 2021-474 du 20-4-2021 : JO 21 texte 3

Faire pression sur le service de santé au travail peut justifier un licenciement pour faute grave

Des menaces et pressions répétées …

Un salarié avait été déclaré par le médecin du travail apte à reprendre son emploi avec des réserves. En désaccord avec cette appréciation médicale, il avait, en l’espace de 15 jours tenté d’intimider les membres du service de santé au travail en :

– faisant pression sur le médecin du travail pour obtenir la modification de cet avis, en ayant une attitude agressive et en prétendant, de manière diffamatoire, que ce praticien obéissait aux ordres de l’employeur ;

– tentant d’obtenir du médecin du travail une déclaration mensongère d’accident du travail – déclaration qui ne relevait pas de sa compétence, en tout état de cause ;

– exigeant de l’infirmière en santé au travail, sur un ton agressif, d’être reçu immédiatement par le médecin du travail aux fins, à nouveau, de faire modifier l’avis d’aptitude au travail.

A noter : On ne sait pas à la lecture de l’arrêt si le salarié souhaitait que le médecin du travail lève les réserves qu’il avait préconisées ou, au contraire, le déclare physiquement inapte à son poste. Peu importe, car cela n’aurait pas changé le sens de la décision de la cour d’appel.

Le médecin du travail s’était plaint du comportement du salarié auprès de son employeur. Il avait en effet adressé plusieurs courriels au service des ressources humaines de l’entreprise pour l’informer de ces pressions et l’avertir qu’il envisageait d’en saisir l’ordre des médecins puis, confronté à la répétition des incidents, avait déposé une déclaration d’incident.

… qui justifiaient la rupture immédiate du contrat de travail

Pour la cour d’appel, le comportement agressif et les pressions réitérées du salarié envers le personnel du service de santé au travail rendaient impossible la poursuite du contrat de travail. L’employeur a donc à juste titre notifié au salarié son licenciement pour faute grave.

A noter : Les juges rappellent, au passage, que le salarié en désaccord avec l’avis du médecin du travail dispose, pour ce faire, de voies de droit prévues par le Code du travail. Il peut en effet, dans un délai de 15 jours à compter de la notification de l’avis, saisir le conseil de prud’hommes selon la procédure accélérée au fond pour obtenir un réexamen des éléments de nature médicale sur lesquels l’avis du médecin est fondé (C. trav. art. L 4624-7 et R 4624-45 s.).

Laurence MECHIN


CA Versailles 10-3-2021 n° 18/04648

Travaux parlementaires : ordre du jour des textes discutés

Actualisation : 3-05-2021

Session ordinaire : semaines du 3 au 21 mai 2021

Semaine du 3 mai

Assemblée nationale

Sénat

Lundi 3 mai

Semaine de contrôle

Mardi 4 mai

Projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets : vote solennel

Questions d’actualité au Gouvernement

Semaine de contrôle

Mercredi 5 mai

Débats

Débats

Questions d’actualité au Gouvernement

Jeudi 6 mai

Proposition de loi pour une meilleure reconnaissance et un meilleur accompagnement des blessés psychiques de guerre

Proposition de loi org. instaurant une procédure de parrainages citoyens pour la candidature à l’élection présidentielle

Proposition de loi visant à étendre le revenu de solidarité active pour les jeunes de 18 à 25 ans

Proposition de loi relative à la limitation des impacts négatifs de la publicité

Proposition de loi établissant la garantie d’emploi par l’État employeur en dernier ressort

Proposition de loi visant à l’instauration d’une taxe sur les profiteurs de crise

Proposition de loi visant à instaurer la proportionnelle intégrale au scrutin législatif

Proposition de loi instaurant un domaine public commun afin de lutter contre la précarité des professionnels des arts et de la culture

Proposition de loi relative à l’interdiction des « fermes-usines »

Proposition de résolution en application de l’article 34-1 de la Constitution, en faveur de l’association de Taïwan aux travaux de plusieurs organisations internationales

Débats

Semaine du 10 mai

Assemblée nationale

Sénat

Lundi 10 mai

Projet de loi relatif à la gestion de la crise sanitaire

Projet de loi constitutionnelle complétant l’article 1er de la Constitution et relatif à la préservation de l’environnement

Mardi 11 mai

Proposition de loi visant à accélérer l’égalité économique et professionnelle

Projet de loi de programmation relatif au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales

Projet de loi constitutionnelle complétant l’article 1er de la Constitution et relatif à la préservation de l’environnement

Mercredi 12 mai 

Suite ordre du jour de la veille

Projet de loi de programmation relatif au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales

Semaine du 17 mai

Assemblée nationale

Sénat

Lundi 17 mai

Projet de loi pour la confiance dans l’institution judiciaire

Projet de loi organique pour la confiance dans l’institution judiciaire

Projet de loi de programmation relatif au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales

Mardi 18 mai

Projet de loi pour la confiance dans l’institution judiciaire

Projet de loi organique pour la confiance dans l’institution judiciaire

Projet de loi relatif à la gestion de la crise sanitaire

Mercredi 19 mai

Projet de loi pour la confiance dans l’institution judiciaire

Projet de loi organique pour la confiance dans l’institution judiciaire

Projet de loi relatif à la gestion de la crise sanitaire

Projet de loi relatif à la régulation et à la protection de l’accès aux oeuvres culturelles à l’ère numérique

Projet de loi organique modifiant la loi organique n° 2010-837 du 23 juillet 2010 relative à l’application du cinquième alinéa de l’article 13 de la Constitution

Jeudi 20 mai

Projet de loi pour la confiance dans l’institution judiciaire

Projet de loi organique pour la confiance dans l’institution judiciaire

Proposition de loi visant à moderniser les outils et la gouvernance de la Fondation du patrimoine

Proposition de loi visant à améliorer la trésorerie des associations

Proposition de loi en faveur de l’engagement associatif

Projet de loi relatif à la régulation et à la protection de l’accès aux oeuvres culturelles à l’ère numérique

Projet de loi organique modifiant la loi organique n° 2010-837 du 23 juillet 2010 relative à l’application du cinquième alinéa de l’article 13 de la Constitution

Projet de loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne dans le domaine des transports, de l’environnement, de l’économie et des finances

Vendredi 21 mai

Eventuellement, suite Projet de loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne dans le domaine des transports, de l’environnement, de l’économie et des finances

Amandine BENBASSA-ONG, Céline BAUDON, Eve DONNADIEU, Jacques GUIDEZ

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« La peine de stage » : Réflexions et dialogues pour changer

Inégalités, sexisme, consentement : les questions posées en direct par les jeunes de la DPJJ Grand Est à la haute-fonctionnaire.

Depuis le 24 mars 2020, le tribunal pour enfants peut prononcer une peine nouvelle « la peine de stage » (article 131-5-1 du Code pénal) applicable en vertu de l’article 20-4-1 de l’ordonnance du 2 février 1945.

Cette peine de stage peut être prononcée comme peine principale, comme obligation dans le cadre d’un sursis probatoire ou dans le cadre d’un aménagement de peine. Cette peine ne nécessite pas l’accord du mineur âgé de 13 à 18 ans. La durée du stage ne peut excéder un mois et six heures par jour. Le mineur a 6 mois pour réaliser la peine de stage prononcée. La mise en œuvre de la peine relève du secteur public de la PJJ.

Le contenu de ce stage est choisi par le magistrat. Il doit comporter une forte dominante éducative et citoyenne. Le magistrat optera parmi sept thématiques : citoyenneté, sécurité routière, les produits stupéfiants, les violences sexistes et dans le couple, l’achat d’actes sexuels, la responsabilité parentale.

La DPJJ du Bas-Rhin s’est engagée de manière proactive dans la mise en place de cette mesure. Isabelle Rome, haute-fonctionnaire à l’égalité femmes/hommes, a été invitée à participer à l’une des sessions du module de base consacré à la lutte contre le sexisme et à l’égalité femmes-hommes.  Elle a répondu en direct aux questions et un échange riche s’est instauré avec ces jeunes garçons curieux et ouverts à ces problématiques. En amont, un travail de pédagogie bienveillante et exigeante avait été effectué par leurs éducatrices, elle aussi présentes lors de cette rencontre.

Cette intervention a été rendue possible grâce au concours de Jean-Philippe Gurecki, chargé de communication, DIRPJJ-Grand-est, et d’Alexandra Weiland et Aubry Catherine, du Service territorial éducatif de milieu ouvert (STEMO) de Strasbourg, tous très impliqués dans la mise en œuvre de cette nouvelle mesure.

Retrouver le contenu plus complet des échanges

 

La vie en un objet

Quel est l’objet que vous aimeriez avoir avec vous dans la dernière période de votre vie? Le photographe Thierry Dana a documenté les objets personnels que certaines personnes âgées emportent avec elles lorsqu’elles entrent en maison de retraite. Un manteau, un médaillon, un entonnoir en plastique, une montre, un vieux livre ou une boîte de craies de couleur: des objets simples, peut-être banals, qui peuvent toutefois prendre une dimension particulière et inattendue. Surtout lorsqu’ils recèlent les souvenirs d’une vie et que celle-ci touche à sa fin. «Nous sommes entourés d’objets et la plupart d’entre eux n’ont aucune signification», constate Thierry Dana. «C’est lorsque nous devons choisir que nous réalisons quels sont les objets qui ont vraiment de la valeur.» Un choix que les futurs résidents d’une maison de retraite, ou leurs proches, doivent faire avant de quitter définitivement leur domicile. «C’est lorsque nous devons choisir que nous réalisons quels sont les objets qui…