Arrêt n°462 du 12 juin 2020 (19-24.108) – Cour de Cassation – Première chambre civile – ECLI:FR:CCASS:2020:C100462 – Conventions internationales
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Avocat à la Cour d'appel de Paris
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Décision n° 2021-897 QPC du 16/04/2021 [Non conformité totale – effet différé]
La loi de programmation et de réforme pour la justice (LPJ) du 23 mars 2019 a créé, à titre expérimental, la mesure éducative d’accueil de jour (MEAJ). Interview de Corinne Perrodin, directrice des services de la protection judiciaire de la jeunesse au ministère de la Justice.
Ecouter l’interview (durée 3′ 51″) :
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Avant cette loi, la mesure éducative d’accueil de jour destinée aux jeunes ayant commis des actes de délinquance n’existait pas en tant que telle. Les jeunes ayant commis une infraction pouvaient déjà être pris en charge en journée par les services de la protection judiciaire de la jeunesse dans le cadre d’activités visant à les insérer.
La loi de programmation justice a élargi le panel des solutions mobilisables par le biais d’une décision judiciaire afin d’assurer leur accueil et leur prise en charge continue en journée dans un objectif d’insertion sociale, scolaire et professionnelle.
Ce texte a créé la mesure éducative d’accueil de jour sous forme d’expérimentation dans une vingtaine de structures. Il s’agit de décaler le point de vue, de passer de l’activité au besoin du jeune d’être accueilli.
En effet, arrêtons-nous un instant sur les mots et notamment sur le premier d’entre eux, « l’accueil » puisque le second terme « de jour » est d’une approche plus intuitive et centre l’intervention sur la journée.
Le terme « accueil » peut être défini comme l’action et la manière d’accueillir, de recevoir quelqu’un. Introduire cette notion et expérimenter cet accueil à partir d’une mesure judiciaire traduit la volonté de prendre en compte les besoins du jeune dans leur globalité, dans ce qui peut l’empêcher d’accéder à une insertion durable dans la société.
En effet, les jeunes suivis par les services de la protection judiciaire de la jeunesse cumulent des difficultés ayant un impact sur leur insertion scolaire et socio-professionnelle. L’intervention des services de la protection judiciaire de la jeunesse, inscrite dans une durée judiciaire souvent courte, peut favoriser des avancées en la matière et permettre de concrétiser des retours réussis vers les dispositifs dits de droit commun comme l’école et la formation professionnelle.
Pour résumer, la mesure éducative d’accueil de jour vise à accueillir les jeunes à partir de l’endroit où ils se trouvent, dans leurs potentialités comme dans leurs problématiques, pour les conduire vers les dispositifs d’insertion.
La loi de programmation justice du 23 mars 2019 et la réforme de l’ordonnance fondatrice du 2 février 1945 prévoyant la création d’un code de justice pénale des mineurs, ont enclenché une réforme d’ampleur de la protection judiciaire de la jeunesse.
Par rapport au sujet qui nous intéresse, cette réforme ambitionne la mise en place d’une mesure éducative judiciaire « unique » regroupant les anciennes mesures éducatives existantes, notamment la mesure éducative d’accueil de jour.
Cette mesure éducative d’accueil de jour, qui a été expérimentée dans le cadre de la loi de programmation justice dans une vingtaine de structures et qui a fait ses preuves, prend donc fin. Elle devient une modalité possible du module d’insertion de la mesure éducative judiciaire. Je précise que cette mesure éducative judiciaire peut intervenir avant ou après la décision judiciaire sur la sanction.
Les magistrats disposent ainsi, sur l’ensemble du territoire national, d’une nouvelle réponse mobilisable dans le cadre de la prise en charge de jeunes ayant commis des actes de délinquance.
Interview réalisée par le ministère de la Justice – SG – DICOM – Damien ARNAUD
Non-lieu à renvoi
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