Cabinet Philippe ALLIAUME

Avocat à la Cour d'appel de Paris

2024 devrait sonner le glas du Salon de l’auto de Genève

Après trois annulations et un détour par le Qatar, le Salon de l’auto de Genève revient cette année dans la ville dont il porte le nom. Mais l’intérêt est faible. L’expert automobile Stefan Bratzel évoque sa tentative de renaissance et le nouvel ordre mondial de l’automobile. En 1947, le Salon de l’automobile de Genève a été le premier événement international de l’industrie automobile à reprendre après la Seconde Guerre mondiale. Cette année, il est le dernier des grands salons à faire son retour sur son ancien site, après une pause due à la pandémie. Entre 2020 et 2023, le Salon international de l’automobile de Genève a été annulé. En 2023, il a eu lieu au Qatar, en octobre au lieu du mois de mars habituel, en marge du Grand Prix de F1. Il a accueilli 180’000 visiteurs. 200’000 sont désormais attendus à Genève du 27 février au 3 mars. Ce sont des chiffres modestes au regard des presque 120 ans d’histoire du salon. En 2005, près de 750’000 personnes avaient pris la route pour Genève.

La Nema, machine à chiffrer suisse

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Suisse mit au point une machine de chiffrement plus performante qu’Enigma: la Nema. swissinfo.ch publie régulièrement d’autres articles tirés du blog du Musée national suisse consacré à des sujets historiques. Ces articles sont toujours disponibles en allemand et généralement aussi en français et en anglais. Avant la Seconde Guerre mondiale, la Suisse n’avait aucune expertise en matière de cryptographie, c’est-à-dire de technique de chiffrement. Pourtant, en pleine guerre, des mathématiciens et ingénieurs commencèrent à concevoir leur propre machine à chiffrer. On la baptisa Nema, abréviation de «Neue Maschine» (nouvelle machine). La Nema fut remise à la troupe en 1948 et resta en service jusque dans les années 1970. Elle ne fut déclassifiée qu’en 1992, et vendue en 1994 à des personnes intéressées au prix dérisoire de 50 francs. Pour comprendre l’invention de la Nema, il faut remonter un peu dans le temps. Pendant la Seconde Guerre mondiale …

Margherita Zoebeli: une école active pour reconstruire l’Italie

En 1946, le Centre éducatif italo-suisse est fondé à Rimini. Il est alors dirigé par Margherita Zoebeli, une jeune éducatrice suisse d’inspiration socialiste libertaire. Sa conviction est que seuls des individus libres peuvent former une société authentiquement démocratique. «La majeure partie de la population vivait dans des sous-sols, des abris de fortune dans les décombres, ou alors s’entassait dans les quelques bâtiments épargnés par la guerre. Les enfants jouaient dans les ruines des maisons détruites, les pauvres ramassaient des briques et les jeunes dansaient le boogie-woogie. Le marché noir, la prostitution et la criminalité dominaient dans une ville qui manquait des choses les plus élémentaires comme les vêtements, la nourriture, les matériaux de construction». C’est ainsi que, cinquante ans plus tard, Margherita Zoebeli se souviendra de ses premières impressions à son arrivée à Rimini, en décembre 1945. L’année précédente, la ville de Romagne avait été au centre de …

«Je suis très admiratif de la culture d’entreprise au Japon»

Brice Koch, le président suisse d’Hitachi Europe, souligne les efforts de mondialisation de son entreprise. Cette approche inclut de grandes acquisitions hors du Japon ainsi que la diversité dans le choix des cadres supérieurs. Environ la moitié des plus grandes entreprises suisses sont dirigées par des étrangers. C’est par exemple le cas de Nestlé, Novartis, Roche ou ABB. À l’inverse, les grands groupes nippons ont traditionnellement une très faible présence de non-Japonais dans leurs rangs supérieurs. Le Suisse Brice Koch est une exception qui confirme la règle. Ce titulaire d’un doctorat de l’École polytechnique fédérale de Zurich a en effet dirigé Hitachi Astemo (90’000 employés) de 2018 à 2023. Actuellement, il préside aux destinées d’Hitachi Europe (43’000 employés, 128 entités juridiques). En plus, à partir d’avril 2024, il endossera de nouvelles responsabilités mondiales (Head of Global Markets Strategies, Chief Strategy Officer et Chief Risk Management Officer) au sein du …

La fécondité chute en Suisse comme presque partout dans le monde

Confrontés au recul historique des naissances, certains pays tentent d’inciter leur population à faire des bébés à coup de campagnes de communication ou de primes. Mais il faut beaucoup plus pour influencer les choix des familles. En Suisse, il est devenu rare de croiser une famille de 3 ou 4 enfants. Comme beaucoup d’économies développées, le pays est passé sous le seuil de renouvellement de la population – 2,1 enfants par femme – dès le début des années 1970. Mais les chiffres publiés l’an dernier par le bureau national des statistiques (OFS) ont tout de même interpellé: en 2022, le taux de fécondité est tombé sous 1,4, le plus bas niveau depuis 2001. Et ce, alors qu’avoir au moins deux enfants reste un idéal pour près de 9 personnes sur 10. Ailleurs, le même constat s’impose. Après des décennies de diminution progressive de la taille des familles – une transition démographique portée par l’amélioration de la formation et de l’emploi des femmes, la contraception et l’urbanisation …

Pourquoi la Suisse a réagi de manière mesurée à la mort de l’opposant russe Alexeï Navalny 

Le gouvernement suisse a réagi avec retenue à la mort de l’opposant au Kremlin Alexeï Navalny dans une prison russe. Cette attitude, qui a suscité des critiques dans le pays, a vocation à entrouvrir la porte au rétablissement de la paix. Lorsque le monde a appris la mort d’Alexeï Navalny dans une prison russe, des gouvernements du monde entier ont fermement condamné la Russie et tenu le président russe Vladimir Poutine pour directement responsable. «Ce qui est arrivé à Navalny est une nouvelle preuve de la brutalité de Poutine», a ainsi déclaré le président américain Joe Biden à la presse le 16 février. «Dans la Russie d’aujourd’hui, les esprits libres sont envoyés au goulag et condamnés à mort. Colère et indignation», a posté le président français Emmanuel Macron sur X. «Poutine devrait être responsable de ce qui s’est passé – personne ne devrait douter de la nature épouvantable de son régime», a pour sa part publié le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron sur …

La neutralité suisse a-t-elle encore du sens?

La Suisse n’est pas seulement célèbre pour son fromage, son chocolat et ses banques, elle est aussi connue dans le monde entier pour sa neutralité et ses bons offices. Mais comment la Suisse définit-elle la neutralité? Et dans un monde bouleversé par la guerre en Ukraine et le conflit à Gaza, ce principe a-t-il encore du sens? Venez en discuter avec «dialogue», une offre de la SSR. Le 24 février 2022, l’armée russe lance une offensive de grande ampleur sur le sol ukrainien. La guerre est de retour en Europe. Après un bref moment de stupeur, le monde occidental réagit vite et adopte des sanctions à l’encontre du régime de Vladimir Poutine. Immédiatement, une forte pression internationale s’exerce sur la Suisse et sa neutralité. Après quelques jours de tergiversations, la Confédération emboîte le pas à Bruxelles et reprend elle aussi les sanctions européennes. Deux ans plus tard, le débat n’a pas cessé, en lien notamment avec la réexportation des armes suisses vers l’Ukraine ou le …

Fatigue des donateurs, élections à risque: en 2024, le danger guette l’aide humanitaire en Ukraine

Deux ans après l’invasion russe de l’Ukraine, la situation humanitaire sur place reste critique. Pour la première fois, l’ONU craint un sous-financement de son aide aux populations ukrainiennes affectées par la guerre. «C’est assez choquant de voir à quel point l’Ukraine ne fait plus la une des journaux», constate avec regret Sarah Hilding. Depuis Kiev, la cheffe du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU en Ukraine ne cache pas son inquiétude: «Le financement est l’un de nos principaux soucis». Si la crise en Ukraine était l’an dernier encore l’une des mieux financées au monde avec 69% des besoins couverts, les Nations unies craignent désormais que ces fonds se tarissent, notamment car la situation catastrophique à Gaza a largement éclipsé celle en Ukraine. 24 mois après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, les besoins humanitaires dans le pays restent pourtant énormes. Selon l’ONU, environ 40% de la population ukrainienne – 14,6 millions de personnes – …