Cabinet Philippe ALLIAUME

Avocat à la Cour d'appel de Paris

Les «chasseurs» de paysages alpins effraient les marmottes et les bouquetins

Dans les Alpes suisses, de plus en plus de personnes campent au-dessus de la limite de la forêt, parfois même illégalement, souvent pour une promesse de gloire éphémère sur les réseaux sociaux. Cette situation inquiète les défenseurs de la faune et de la flore. Peu avant 6 heures du matin sur le «Brienzergrat», une crête spectaculaire qui longe le lac de Thoune, dans l’Oberland bernois. Cinq jeunes hommes attendent le lever du soleil en compagnie de nombreux autres randonneurs. Malheureusement, d’épais nuages viennent contrecarrer leurs plans. «Je suis un peu déçu. Nous avons fait une longue randonnée. Tout ça pour ça. C’est beau, mais pas parfait», dit l’un des cinq jeunes hommes en poussant un soupir. La vue n’est pas idéale pour la photo parfaite au lever du soleil. Heureusement, la veille, ils ont pu prendre une photo au coucher du soleil et alimenter leurs réseaux sociaux en prises de vue spectaculaires. Ce n’est que lorsqu’ils sont arrivés en haut, devant le panneau…

Au Conseil des droits de l’homme, les petits États insulaires font plus avec moins

Pour les petits États insulaires dotés de modestes missions diplomatiques à Genève, participer au Conseil des droits de l’homme est un défi. Pourtant, sans leur contribution, le changement climatique ne figurerait probablement pas parmi les priorités de l’organe onusien. «Je suis arrivée ici sans rien. Je n’avais pas de bureau, pas de compte bancaire, pas de domicile, pas de collègues et pas de voiture. Je ne connaissais personne», se souvient Doreen DeBrum, ambassadrice des Îles Marshall auprès des Nations unies à Genève. En 2019, la diplomate quittait son pays d’origine – un groupe d’îles du Pacifique doté d’une population de 42’000 personnes – pour s’installer à 13’000 km de là, dans la deuxième plus grande ville de Suisse, et y établir une nouvelle mission diplomatique. «Nos principales priorités étaient le changement climatique et notre héritage nucléaire», explique Doreen DeBrum, dont l’objectif était d’obtenir un siège pour les Îles Marshall au Conseil des droits de l’homme.

Comment un activiste angolais veut faire entendre sa voix à Genève

Sabino Caseno se bat depuis quinze ans pour protéger les communautés rurales angolaises des puissants investisseurs étrangers. Aujourd’hui, il plaide aux Nations unies pour aider la société civile de son pays. Portrait. «L’injustice, je l’ai vécue à plusieurs reprises et sous toutes ses formes», confie Sabino Caseno, un défenseur des droits humains venu d’Angola, rencontré lors de son passage à Genève. Il n’avait que huit ans lorsqu’il a dû fuir son pays, alors en proie à une guerre civile, pour se réfugier avec sa famille en République démocratique du Congo voisine. Durant cette période, il a vu de ses propres yeux «comment les personnes vulnérables sont victimes d’abus». Mauvais traitement, rations de nourriture volées, bourses d’études détournées: «J’ai vécu ce sentiment d’impuissance en tant qu’enfant.» De celui-ci est née sa vocation d’aider les personnes en «situation de faiblesse», explique l’activiste, dont le ton calme ne dit rien de la force de sa détermination. À 48…

Le miracle suisse: la nature

Qu’il s’agisse de pique-nique, de camping ou de randonnée (avec ou sans vêtements), les Suisses aiment les grands espaces. Dans le sixième épisode d’une série en huit parties sur l’identité suisse, nous jetons un regard léger sur l’amour des Suisses pour les lacs, les forêts et les montagnes (d’argent). Quel est le secret du bonheur helvétique et de quoi est faite la suisse attitude? La série estivale Le Miracle Suisse, présentée par Martina Chyba, tente de répondre avec légèreté et humour à ces questions à travers une exploration de nos archives. Huit thématiques sont abordées: l’alimentation, l’amour, la propreté, la tranquillité, l’humour, la mode, l’argent et, pour ce sixième épisode, la nature. On passe de nos belles montagnes au pique-nique (attention à la fraîcheur de la salade s’il vous plaît!), du camping à la randonnée, de la protection de l’environnement à l’interdiction de cueillir des fleurs, du Cervin superstar aux grandes figures écologistes suisses. On regarde…

L’invasion russe de l’Ukraine rapproche des pays neutres de l’OTAN

Alors que la Suisse veut coopérer plus étroitement avec l’OTAN, d’autres pays neutres cherchent également à se rapprocher de l’Alliance atlantique. Le Vieux Continent consolide sa politique de sécurité. Tour d’horizon. La Suisse va-t-elle rejoindre l’OTAN? Si ce scénario semble encore lointain, un rapprochement avec l’Alliance militaire est largement débattu depuis un an et a le soutien de presque tous les partis politiques. La question qui se pose actuellement est la suivante: à quel point la coopération doit-elle être étroite? La Suisse n’est pas le seul pays neutre en Europe à se poser ce genre de questions. L’invasion russe de l’Ukraine a endommagé durablement l’architecture de sécurité européenne. Alliance défensive, l’OTAN serre les rangs après des années de désorientation. En Europe, les États neutres et non-alignés cherchent désormais quelle position adopter face au conflit. Et la plupart d’entre eux se rapprochent d’une manière ou d’une autre de l’OTAN. Suède et…

Le miracle suisse: l’alimentation

Vous connaissez la fondue et le chocolat, mais qu’en est-il du cenovis ou des malakoffs? Un surplus de lait et un penchant pour l’expérimentation ont donné naissance à des plats et des produits alimentaires uniques. Quel est le secret du bonheur helvétique et de quoi est faite la suisse attitude? La série estivale Le Miracle Suisse, présentée par Martina Chyba, tente de répondre avec légèreté et humour à ces questions à travers une exploration des archives de la RTS. Huit thématiques seront abordées: l’amour, la propreté, la nature, la tranquillité, l’humour, la mode, l’argent et, pour ce cinquième épisode, l’alimentation. On passe du fromage et du chocolat au Rivella (dans lequel il y a du lait aussi), de la publicité pour Ovomaltine aux horaires des repas suisses (on mange tôt!). On découvre que les Suisses ont eu faim, que certains ont même mangé du chien et que les militaires préparaient la fondue. On écoute les analyses gastronomiques savoureuses de nos humoristes. On…

Enseigner à l’étranger: une institutrice suisse s’installe à Pékin

Elle sera bientôt l’une des 270 membres du corps enseignant d’une école suisse à l’étranger. Carla Frehner prendra son nouveau poste en août. Son mari l’accompagne dans son expatriation à Pékin. Ils se réjouissent de manger chinois et redoutent le smog. Le couple suisse échange ces jours-ci son petit appartement zurichois dans la verdure contre un nouveau foyer dans la jungle urbaine de Pékin. «Je n’aurais jamais imaginé aller en Chine, avoue Carla Frehner. Mais maintenant, je suis impatiente.» La jeune femme de 30 ans prendra en août un poste d’enseignante à l’école suisse de Pékin. Marc Wohlwend, son mari depuis le début de l’année, sera de la partie. Pendant longtemps, personne ne l’a su, à l’exception des témoins de mariage. Ses amis et sa famille n’ont été mis au courant que lors de sa fête d’adieu. La raison principale de ce mariage était l’émigration en Chine. «Du point de vue des visas, c’était le moyen le plus simple et le plus sûr», explique le mari. Ils pouvaient ainsi…

La Suisse pourrait perdre son leadership en matière de gestion de la richesse

Les grosses fortunes de la planète vont-elles préférer les banques de Hong Kong à leurs homologues suisses ces deux prochaines années? Possible. Mais le monde de la gestion de patrimoine est opaque et prévoir l’avenir est tout sauf aisé. Déficit de données, turbulences politiques planétaires: difficile de savoir quelle place financière est la mieux armée… Cela fait des générations que la Suisse est la destination privilégiée des fortunes offshore. Banque privée est synonyme de Suisse, tout comme le chocolat et le fromage. Ce secteur de la gestion de fortune est même parvenu à survivre aux assauts orchestrés par les États-Unis contre l’évasion fiscale. Ce qui a très sérieusement érodé la fameuse législation suisse sur le secret bancaire il y a six ans. Les nouvelles réalités géopolitiques, et notamment le déplacement des richesses et du pouvoir vers l’Est, de même que la guerre en Europe, ont ravivé les spéculations autour d’une relocalisation des grosses fortunes de la Suisse…

Quand la Suisse érigeait des remparts contre les Roms

L’histoire des Sinti et des Roms en Suisse est celle de l’enfermement et de la réclusion. Le pays s’est barricadé face à des populations pourtant présentes depuis des siècles. La requête exprimée par les deux frères jumeaux Hasan et Hysen a l’avantage de la clarté. «La population devrait s’intéresser davantage aux Roms!», disent-ils. Nés en Suisse et âgés de 18 ans, Hasan et Hysen comptent parmi les rares de leur communauté à assumer leur origine publiquement. «Lorsqu’on se retrouve entre collègues, il arrive que l’un d’eux dise je viens de Serbie, un autre du Kosovo. Ce n’est que lorsque nous affirmons que nous sommes Roms que d’autres osent alors faire le pas. ‘Tiens, moi aussi, je le suis’», racontent-ils. C’est par le truchement d’un guide pédagogique intitulé Yéniches, Sinti, Roms. Des minorités trop peu connues en Suisse que les deux frères partagent désormais leur vécu. Entre 50’000 et 80’000 Roms vivraient actuellement en Suisse, selon des chiffres qui restent toutefois…

«Quand on a peur, on est reconnu»

Déguisé en domestique polonais, Bronislaw Erlich a survécu au régime nazi, dans une ferme allemande. Grâce à de faux papiers, son identité juive est restée secrète. Bronislaw Erlich ne porte depuis longtemps plus son bonnet de fourrure à grandes oreillettes. Mais, comme il doit être photographié à l’extérieur, sur un banc dans le jardin d’une maison de retraite de la ville de Berne, et que c’est novembre… Il observe le bonnet sous tous ses angles, l’enfile, le retire, le remet, rit: «Maintenant, je ressemble à un Russe». Dans sa biographie, il est question de sa vraie et de sa fausse identité, du rôle qu’il a dû jouer pour survivre. Pendant la guerre, dit Bronislaw Erlich, il détestait ses initiateurs «comme la peste. Mais quand les premiers chars américains ont roulé dans notre village, toute cette haine m’a en quelque sorte quitté». La seule chose qu’il a ressentie lorsqu’il a été libéré, c’est une joie irrépressible: «Je suis vivant!» Peu après, il a ramassé des aliments…