Cabinet Philippe ALLIAUME
Avocat à la Cour d'appel de Paris
Elle sort de son silence au sujet de l’Holocauste
Betty Brenner a réussi à quitter l’ex-Tchécoslovaquie en 1968, à l’époque de la Guerre froide, pour venir se réfugier en Suisse. Mais cette survivante de l’Holocauste n’avait jusqu’à présent presque pas évoqué la première de ses fuites. Notre premier entretien avec Betty Brenner fut agendé fin 2019, suivi d’un autre plus récemment. Ce premier rendez-vous fut difficile à caler tant son agenda débordait alors. Avec ses yeux encore bien vifs et d’un bleu perçant, elle était restée assise sur son canapé à l’âge de 82 ans. Voilà bientôt un demi-siècle qu’elle habitait maintenant dans la commune argovienne de Zofingue. «Je me sens très heureuse dans cette jolie petite bourgade», nous avait-elle confié, soulignant entre deux phrases l’importance «de se sentir quelque part chez soi». Car c’est sous la contrainte qu’en août 1968 elle avait dû quitter la ville de Brno, en ex-Tchécoslovaquie, avec sa famille, tandis que les chars soviétiques étouffaient dans l’œuf le Printemps de Prague.
Ernst Götsch, un Suisse qui convertit les monocultures au bio
L’agronome Ernst Götsch enseigne au monde l’agriculture de demain. Sa méthode, nommée syntropie, se répand à grande vitesse au Brésil. Ses disciples font de lui une icône. L’être humain fait partie d’un grand organisme, bien plus grand que lui. Sa mission? Faire fonctionner cet ensemble de manière optimale. L’humain partage tout avec les autres êtres vivants de ce grand organisme, tous travaillent main dans la main et sont là les uns pour les autres – au profit de l’ensemble. Qu’en pensez-vous? Est-ce complètement utopique? Lisez la suite. Imaginez un peu: l’environnement est une structure coopérative et interactive. Dans cette structure, chaque individu joue son rôle et contribue à ce que ce système de vie se renouvelle constamment, de sorte que tout le monde dispose d’une nourriture et d’un espace vital abondants. Adieu donc l’exploitation et la concurrence. Oubliez les modèles de culture, de production et d’exploitation des terres traditionnels. L’agriculture syntropique…
Abraham Jiménez Enoa: «à Cuba, les journalistes se heurtent à un mur de béton»
La prison ou l’exil: c’est le choix qu’ont offert les autorités cubaines en 2021 au journaliste Abraham Jiménez Enoa. Depuis, il continue d’écrire sur son pays depuis l’Espagne – notamment pour le Washington Post. En tant que journaliste indépendant à Cuba, Abraham Jiménez Enoa se consacrait à montrer la vérité sur la vie dans cette dictature autoritaire – contre vents et marées. «Quand on est journaliste à Cuba et qu’on essaie de rendre compte de la réalité de ce pays, on se heurte à un mur de béton», explique-t-il à swissinfo.ch. Il était un des cofondateurs d’El Estornudo, un magazine (en ligne) indépendant à Cuba qui touche un large public avec des reportages, des portraits et des chroniques. À cause de son travail, Abraham Jiménez Enoa a subi des interrogatoires musclés de la police cubaine, a été assigné à résidence et s’est vu bloquer à plusieurs reprises l’accès à Internet. Malgré cela, il a couvert les violations des droits de l’homme commises par le régime, notamment…
Une ancienne plaque pour vélo fait un tabac sous forme d’insigne du 1er août
L’actuel insigne du 1er août est un véritable succès commercial. L’organisation à l’origine de cette histoire à succès prévoit aussi pour 2024 un timbre spécial qui sera conçu par des Suisses de l’étranger. Quelques jours avant la fête nationale suisse du 1er août, les quelque 70’000 insignes de Pro Patria sont épuisés. Avec un peu de chance, vous pourrez peut-être encore en obtenir un dernier exemplaire auprès de votre ambassade. Le souvenir de la plaque d’immatriculation officielle des vélos, qui devait être fixée sur chaque vélo en Suisse jusqu’en 1988 et qui sert cette année d’insigne du 1er août, semble avoir suscité des émotions chez de nombreuses personnes. Les commerces de vélos, en particulier, auraient montré un grand intérêt pour cet insigne. Le bureau zurichois de Pro Patria a été littéralement submergé de demandes individuelles, comme l’indique la fondation. La vente de l’insigne du 1er août est une tradition centenaire. C’est pourquoi Pro Patria, qui est également…
Le virus du conseil: le rôle douteux des cabinets de conseil pendant la pandémie de Covid-19
La Radio Télévision Suisse italienne a mené une grande enquête sur le rôle douteux des cabinets de conseil durant la pandémie de Covid-19. Le Conseil fédéral ne réagit pas aux questions embarrassantes qui en découlent. Comment les sociétés de conseil gèrent-elles les conflits d’intérêts lorsqu’elles travaillent pour un fabricant de vaccins et, dans le même temps, aident un gouvernement à choisir un vaccin? Qu’en est-il en Suisse? Dans le cadre de son enquête «Il Virus delle Consulenze» (le virus du conseil), la Radio Télévision Suisse italienne (RSI), qui, comme swissinfo.ch fait partie du groupe SSR, s’est penchée sur ces questions. Elle est tombée sur une branche représentée globalement dans tous les secteurs de l’économie, qui, peut-être justement pour cette raison, se révèle peu transparente. Il est, par exemple, impossible de savoir qui sont les clientes et clients d’un cabinet de conseil. Une discrétion délibérée. Poser des questions aux entreprises est donc sans espoir. >>…
«Nous devons consommer moins d’eau, et de manière plus intelligente»
Il est temps de passer du gaspillage à la réutilisation de l’eau, affirme Loïc Fauchon, président du Conseil mondial de l’eau. Dans un entretien avec swissinfo.ch, il parle des solutions à la pénurie d’eau, de l’utilisation des eaux usées et de la «grande révolution» de ce siècle. swissinfo.ch: L’eau se fait de plus en plus rare dans différentes parties du monde. Faut-il s’attendre à voir des guerres de l’eau? Loïc Fauchon: Dans l’histoire, il n’y a jamais eu de véritables guerres pour l’eau. On se bat pour l’accès à un puits, à une oasis, mais ce ne sont pas des guerres. Il y a tout au plus des tensions quand il pleut moins ou quand les ressources en eau sont exploitées de manière excessive. Je suis plutôt optimiste sur la gestion de l’eau. L’année dernière, j’ai assisté au sommet du G20 en Indonésie et, pour la première fois, j’ai entendu des chefs d’État parler de l’eau. Après les graves sécheresses qui ont frappé les États-Unis et l’Europe, nous assistons depuis deux ans à…
Culture du café au Zimbabwe, le retour
Il y a vingt-trois ans, au Zimbabwe, les expulsions forcées des caféiculteurs blancs ont entraîné l’effondrement du secteur. Aujourd’hui, la production de café est en hausse, avec le soutien de Nespresso, mais elle ne représente encore qu’une fraction de ce qu’elle fut une fois. David Muganyura, un caféiculteur chevronné, a rejoint une initiative de Nespresso visant à relancer la culture du café lors de son démarrage en 2019. Depuis, il n’a pas jeté un seul regard en arrière. Cet homme de 74 ans, qui cultive le café depuis 1984, a vu sa production et sa rentabilité s’effondrer et devenir quasiment nulles à la suite de l’expulsion forcée des principaux cultivateurs et cultivatrices du pays en 2000. Cette situation avait entraîné une baisse de la demande d’exportation. En 2000, le prix de la récolte a chuté jusqu’à 0,20 dollar par kilogramme. Aussi, lorsque Nestlé a démarré son programme Tamuka MuZimbabwe (qui signifie «nous nous sommes réveillés au Zimbabwe» en langue indigène…
Quand la paix du monde se négociait à Lausanne
Il y a cent ans exactement, la Première Guerre mondiale trouvait son épilogue au bord du Léman. Le 24 juillet 1923, les représentants des puissances alliées et de la Turquie signaient le Traité de Lausanne, qui réglait les modalités de paix avec l’ancien Empire ottoman. Mais pourquoi, un événement d’une telle importance à Lausanne? Éléments de réponse avec Laurent Golay, directeur du Musée historique de Lausanne. Bien moins connu de nos jours que le fameux Traité de Versailles, le Traité de Lausanne constitua néanmoins un événement diplomatique considérable, le premier d’une telle importance jamais organisé en Suisse. Durant huit mois, diplomates et journalistes du monde entier étaient réunis au bord du Léman. Dans le cadre de son exposition Frontières. Le Traité de Lausanne, 1923-2023, visible jusqu’au 8 octobre, le Musée historique de Lausanne revient sur cet événement qui a bouleversé le quotidien de cette petite ville tranquille qui comptait quelque 70’000 âmes à l’époque,…