Alors qu’elle se débattait avec les problèmes de l’intégration européenne, la Suisse a été confrontée, au début des années 1990, à de nouveaux scénarios géopolitiques dans la zone de l’ancienne Union soviétique. Elle a alors fait preuve d’un dynamisme surprenant. En février 1992, comme chaque année, les dirigeants du monde se réunissent au Forum économique mondial de Davos. Mais le monde n’est plus le même que l’année précédente. Après la déclaration d’indépendance des États baltes et le coup d’État manqué d’août 1991, l’Union soviétique s’est inexorablement engagée sur la voie de la dissolution. Avec la déclaration d’Alma Ata du 21 décembre 1991, signée par les représentants des désormais anciennes républiques soviétiques, la grande puissance a officiellement cessé d’exister. En Europe de l’Est et en Asie centrale, les cartes géopolitiques sont rebattues. Consciente qu’avec la fin du monde bipolaire, c’est aussi son rôle d’État neutre qui est en jeu, la Suisse ne reste pas inactive.