Catégorie : Suisse

À quel point faut-il s’inquiéter de l’inflation?

L’économie mondiale se renforce et beaucoup espèrent un début de sortie de la pandémie. Mais ces nouvelles prometteuses s’accompagnent d’un risque potentiel: l’inflation. Dans quelle mesure la Suisse est-elle menacée? Des entreprises du monde entier et de tous secteurs – des constructeurs automobiles aux producteurs alimentaires en passant par les fabricants d’ordinateurs – tirent la sonnette d’alarme face à l’augmentation rapide du coût des matières premières. Une pénurie mondiale de puces informatiques fait craindre que le matériel électronique commence à coûter plus cher. Le problème est aggravé par un manque de porte-conteneurs pour transporter les marchandises partout dans le monde. Le problème ne se limite pas aux grandes entreprises. La hausse des prix pourrait bientôt toucher le porte-monnaie des particuliers dans leurs achats de produits du quotidien, les meubles par exemple. «Certains articles sont jusqu’à 50% plus chers qu’il y a deux mois», déclare Peter Baumann…

Comment la science met au jour d’anciens villages engloutis

L’amélioration des méthodes de recherche a permis aux archéologues d’en apprendre beaucoup plus sur les civilisations qui vivaient dans des villages sur pilotis dans les Alpes et aux alentours il y a des milliers d’années. Mais les chercheurs continuent d’être surpris par les nouvelles découvertes et par ce qui reste à découvrir. Le soleil matinal perce lentement la brume scintillante du lac de Bienne. Depuis une plate-forme en bois, un groupe de plongeurs observe les eaux émeraude crayeux en dessous. «L’hiver est la meilleure saison pour plonger, car l’eau est claire; il n’y a pas de bateaux ni de végétation», explique Lukas Schärer, chef adjoint du service d’archéologie subaquatique du canton de Berne. Aujourd’hui, les rives du lac sont sillonnées de routes, d’immeubles et de vignobles. Entre 500 et 5000 av. J.-C., cette partie de la Suisse était parsemée de villages sur pilotis, où vivaient des centaines de personnes qui pêchaient et cultivaient dans une région qui reste l’un…

La bombe à retardement que les pays himalayens ne peuvent plus ignorer

Les régions vulnérables qui bordent la chaîne de l’Himalaya sont confrontées à un danger croissant d’inondations par débordement des lacs glaciaires. L’approche suisse fait partie de leur stratégie pour faire face à avenir incertain. Il y a cinq ans, une catastrophe naturelle a frappé l’Himalaya chinois: le 5 juillet 2016, le lac glaciaire Gongbatongshaco, au Tibet, a débordé de ses rives envoyant d’énormes quantités d’eau au bas de la montagne. Cette véritable avalanche liquide a débordé sur le Népal voisin, détruisant la centrale hydroélectrique de Bhotekoshi et coupant la route qui relie la Chine au Népal. Les habitants de cette région frontalière n’avaient pas été informés du danger imminent, ni par les autorités chinoises ni par les népalaises. Par chance, personne n’a été tué, mais les dégâts matériels ont été estimés à plus de 70 millions de francs suisses à l’époque. Travailler ensemble Selon une étude récente de l’Université de Genève, publiée dans la revue Nature…

A Bruxelles, l’échec de l’accord-cadre relance la discussion politique sur la Suisse

C’est le grand paradoxe de l’impasse dans laquelle se trouve le dossier des bilatérales: l’échec des négociations de l’accord-cadre entre la Suisse et l’Union européenne a fait remonter la problématique de cette relation dans diverses instances européennes. Mais aussi, sur l’agenda de certains chefs d’État et de gouvernement. Jeudi 24 juin, c’est le chancelier Sebastian Kurz qui, chose rare, a lancé en amorce d’un Sommet européen, un appel à sauver le soldat suisse. «Certains pensent que la relation avec la Suisse doit être distendue, qu’il faut laisser expirer les accords bilatéraux sectoriels, qu’on se venge de la Suisse. Mais à mon avis, tout cela est faux», a-t-il lancé en conférence de presse. Et le chancelier autrichien de poursuivre: «L’économie suisse est incroyablement performante. La Suisse est un centre d’excellence en matière de recherche et développement. Et pour nous, ses voisins, c’est un partenaire important. Voilà pourquoi nous souhaitons avoir une coopération…

«La Californie peut nous apprendre comment rallier la population à la cause du climat»

Simonetta Sommaruga vient d’effectuer sa toute première visite diplomatique virtuelle. Dans une interview accordée à SWI swissinfo.ch, la ministre suisse de l’Environnement explique comment la numérisation changera la diplomatie. Elle revient également sur le récent refus de la Loi sur le CO2 dans les urnes. SWI swissinfo.ch: Vous avez effectué votre première rencontre de travail numérique, afin de tester le concept de visites respectueuses du climat. Quelle a été votre impression? Simonetta Sommaruga: Je suis enthousiaste! J’étais dans un parc national en Californie et j’avais le sentiment d’être sur place. Un voyage virtuel permet d’économiser beaucoup de temps et de CO2. Le potentiel est grand. Auriez-vous aussi des conversations difficiles de cette manière? Il existe bien sûr des limites. Ces voyages virtuels ne peuvent pas remplacer les rencontres physiques. Une conversation confidentielle entre quatre yeux n’est pas possible sous cette forme et lorsqu’il existe un…

La place bancaire suisse sollicitée dans l’Arctique russe

Les banques suisses n’ont a priori pas un intérêt évident à devenir demain les alliées, dans le grand Nord russe, des communautés autochtones qui luttent pour leur survie. Frappées en 2020 par une catastrophe environnementale majeure, ces peuplades jugent que leur poids financier pourrait cependant servir de levier pour inciter demain des multinationales à modifier certaines de leurs pratiques. Ce mois-ci, une délégation en provenance de l’Arctique russe s’est rendue en Suisse pour éveiller les consciences sur les conséquences de l’une des plus graves marées noires qu’ait connue cette région. Plus de 4800 km avalés pour convaincre les banques suisses d’user de leur influence afin de persuader la société à l’origine de cette marée de protéger demain l’environnement, tout en consultant les autochtones. Le 29 mai 2020, un réservoir s’était rompu près de la ville de Norilsk, en Sibérie. Deux rivières ont alors été souillées par 21’000 tonnes de diesel. À l’origine de cette…

La machine à multiplier la peau à greffer

C’est un réel espoir pour plus de 11 millions de personnes dans le monde frappées chaque année de brûlures graves. Une start-up suisse présente la première machine capable de générer de la peau à greffer en grandes quantités à partir d’un échantillon provenant du patient lui-même. «Ce n’est pas de la peau artificielle, mais pas non plus exactement de la peau naturelle. Si on veut être précis, c’est un équivalent de tissu cutané issu de la bio ingénierie», explique Daniela Marino, cofondatrice et directrice de CUTISS, la société née en 2017 à l’Hôpital pédiatrique universitaire de Zurich. Le procédé est révolutionnaire: à partir d’un petit échantillon de peau saine prélevé sur la personne brûlée, on «fait pousser» en laboratoire des cellules cutanées, que l’on combine ensuite avec un hydrogel pour obtenir une nouvelle peau. Baptisée denovoSkin, elle est épaisse d’un millimètre, comme le sont en moyenne le derme et l’épiderme naturels. Le gros avantage, par rapport aux techniques…

Credit Suisse boit la tasse et le risque financier refait surface

L’ardoise est salée pour Credit Suisse, qui a massivement investi dans Greensill et Archegos. Piqués au vif, régulateur et politiciens examinent les erreurs de la deuxième banque du pays et la manière de prémunir l’investisseur contre une gestion du risque défaillante. Plusieurs experts suggèrent aussi de s’en prendre à la culture d’entreprise. Des déboires en cascade. Selon les chiffres d’avril, la déconfiture du «family office» Archegos Capital Management a coûté près de 4,5 milliards de francs à Credit Suisse. Dans une autre affaire, le numéro deux bancaire helvétique se voit contraint de rembourser 10 milliards de francs après la faillite de la société de prêts Greensill Capital où il avait investi. Résultat de cette mauvaise passe: une banque dans les chiffres rouges trimestriels, forcée de trouver 1,8 milliard de francs pour écluser ses pertes. Comme si cela ne suffisait pas, en lien avec ce dernier revers, un conflit juridique opposerait Credit Suisse au géant de…

Marie-Caroline Hominal, visage riche de la danse suisse

Elle est l’un des fleurons de la danse contemporaine suisse: Marie-Caroline Hominal mène de front plusieurs projets cet été. Ses pièces sont à l’affiche à Lausanne et en tournée en Europe. Portrait. On s’attendait à voir des ballerines, mais on se retrouve devant des baskets, quelque cinq paires alignées sur le parquet du studio de danse que Marie-Caroline Hominal occupe à Genève. On s’étonne: des chaussures de sport, mais pourquoi pas des ballerines? Elle sourit: «Qu’importe puisque je danse pieds nus souvent. Mais là, je me suis déchaussée pour garder un contact direct avec le sol, qui me procure une énergie terrienne», avoue la danseuse, performeuse et chorégraphe genevoise. Pour ses nombreux projets, l’énergie lui est en effet nécessaire. Fin juin, elle présentait à Lausanne «Sugar dance». Aujourd’hui, elle s’apprête à créer «Eurêka, c’est presque le titre» ainsi que «Pièce en Forêt». De cette «Forêt», programmée début juillet à Lausanne dans le cadre du Festival de la…

Le combat des femmes contre un système fiscal jugé «inéquitable»

Sur le marché du travail suisse, les femmes, dont beaucoup travaillent à temps partiel, sont souvent des salariées de seconde zone. Cela s’explique notamment par le système fiscal, qui taxe les couples exerçant une activité professionnelle comme une seule entité. Une initiative populaire visant à introduire l’imposition individuelle a été lancée pour corriger ce point. C’est tout sauf un cliché: la Suisse est une nation de travailleurs. Et de travailleuses! La Suisse affiche un taux d’emploi record, 80,3%, selon le dernier classement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Autrement dit, quatre cinquièmes de la population en âge de travailler (15 à 64 ans) ont un emploi rémunéré. Suivent les Pays-Bas, le Japon et l’Islande. Du reste, une proportion importante de ces emplois s’avère à temps partiel. Et là, les femmes sont fortement surreprésentées. Leurs salaires et leurs rentes sont moins élevées, les possibilités de formation continue limitées…