Catégorie : Suisse

L’opposition biélorusse s’en prend aux géants du tabac installés en Suisse

L’autocrate Alexandre Loukachenko finance son appareil répressif par la contrebande de cigarettes – c’est l’accusation de l’opposition biélorusse. Pour mettre fin à cette situation, les militants s’efforcent de fournir des preuves aux fabricants de tabac. Alexandre Loukachenko a violemment fait taire les critiques dans son pays. La répression est si sévère qu’il n’y a pratiquement plus de protestations. De nombreux détracteurs du régime ont dû se réfugier dans les pays voisins pour échapper à des représailles. Depuis l’étranger, ils tentent maintenant d’exercer une pression et de tarir les sources de revenus du président biélorusse, dont une partie viendrait de Suisse. Une zone grise «Zolotoe dno» (mine d’or) est un film en deux parties de la chaîne d’information «nexta», critique du régime, dont les révélations sont du même type que celles de l’activiste russe anti-corruption Alexei Nawalny. La voix off du film résume: «La Biélorussie – le centre de l’Europe. La Biélorussie -…

«Swiss authentic shop»: à peine né, déjà enterré?

Il y a quelques mois, La Poste suisse a lancé le Swiss authentic shop – une boutique en ligne qui permet aux Suisses de l’étranger de se faire livrer des produits typiquement suisses dans les principaux pays de résidence de la Cinquième Suisse. Mais après à peine neuf mois d’existence, le portail est fermé pour l’été. Les réactions des Suisses de l’étranger face au Swiss authentic shop sont variables. Elles vont de la consternation: «30 francs de port pour 2 sachets de Willsauer Ringli! Vous plaisantez?!!!», à l’engouement: «J’ai passé commande à Noël. Un membre de ma famille m’a dit ‘Tu as un paquet venant de Suisse sur le pas de la porte’. Ça n’a pas de prix!». Le dernier né des sites de vente pour les Suisses de l’étranger est en ligne depuis l’automne 2020. Et étonnamment, il s’agit d’un service proposé par La Poste suisse. On peut y lire: «Swiss Authentic Shop est un projet d’innovation de La Poste suisse visant à tester l’exportation d’authentiques produits suisses à des…

Le droit suisse pour des entreprises responsables doit inclure le cobalt

Selon deux spécialistes du domaine, la Suisse devrait exiger un approvisionnement responsable en cobalt, un minerai très demandé dont l’extraction comporte des risques pour les droits humains souvent négligés. Le Conseil fédéral finalise les consultations sur une nouvelle loi visant à tenir les entreprises responsables de l’impact négatif de leurs activités sur les personnes. Un contre-projet qui fait suite à l’échec de l’initiative pour des entreprises responsables dans les urnes l’année dernière. Le champ d’application du «devoir de diligence» prévu par la nouvelle loi est beaucoup plus restreint que celui de l’initiative initiale. La nouvelle mouture n’oblige les entreprises qui commercialisent ou traitent des métaux et des minerais à n’agir que si les produits proviennent de «zones de conflit et à haut risque» ou si «le travail des enfants est possible». Cette obligation s’applique à 23 sous-produits énumérés dans l’annexe, y compris les minerais de conflit (3TG) que sont…

Abeilles des villes vs. abeilles des champs

Avec ses images d’un monde où fruits, légumes et fleurs deviendraient rares, plus petits et plus ternes, la mort des abeilles frappe les esprits. Mais de qui parle-t-on? De notre chère abeille domestique ou des discrètes abeilles sauvages, encore largement méconnues? Et à trop chouchouter l’une, comme on le fait en Suisse, ne risque-t-on pas de défavoriser les autres? «Si les abeilles disparaissaient, l’humanité n’aurait plus que quatre ans à vivre». Attribuée à Albert Einstein, l’avertissement a fait le tour du monde. L’ennui, c’est qu’en fait, le génie de la physique n’a jamais dit ça. Mais l’image est bien pratique pour sensibiliser l’opinion à la problématique plus large de la perte de biodiversité. En réalité, sans les abeilles (et quelques autres insectes), nous mangerions surtout des céréales et du riz. 70% environ de nos cultures dépendent fortement ou totalement d’une pollinisation animale. C’est le cas de presque tous les fruits, les légumes, les oléagineux, les épices…

Une pionnière de l’humanitaire

Comment Marguerite Frick-Cramer (1887–1963) fut la première femme à devenir déléguée au Comité international de la Croix-Rouge, mais échoua à plusieurs reprises au service de l’humanité. En 1946, Marguerite Frick-Cramer abandonnait son poste haut placé au sein du Comité International de la Croix-Rouge, pour lequel elle avait travaillé durant plus de trente ans. Elle quitte l’institution à un moment où l’Europe, dévastée par la guerre, est submergée de centaines de milliers de réfugiés qui ont un besoin urgent d’aide humanitaire. Elle part alors que le CICR lui-même doit faire face à des difficultés énormes, suscitées par la remise en cause de ses (in)actions durant le conflit mondial et l’émergence de puissants organismes internationaux concurrents. Or, cette «grande petite dame», comme aimaient à l’appeler ses proches, ne méconnaît pas la situation: avec une grande intelligence, sa lettre de démission fait état de ces problèmes et prévoit même ceux qui vont suivre. En revanche, ce…

Pourquoi ces Suisses de l’étranger ont choisi de rentrer au pays

Chaque année, plus de 20’000 Suisses de l’étranger reviennent s’établir en Suisse. Certains parce qu’ils y sont obligés, d’autres parce qu’ils en font le choix. C’est le cas des deux anciens expatriés que SWI swissinfo.ch a rencontré. «Cinq minutes, pas plus», est la réponse que donne Danielle Brocard lorsqu’on lui demande s’il lui est arrivé de regretter sa décision de rentrer en Suisse. Et pourtant, cette Suissesse de 73 ans a passé la majeure partie de sa vie à l’étranger. A même pas 18 ans, son diplôme d’enseignante en poche, elle décide de partir découvrir le monde. Nous sommes alors au milieu des années 60, et la libération sociale est en marche. «Tout était propre, tout était beau en Suisse. C’était trop parfait, je m’ennuyais», dit la Vaudoise. Elle se rend d’abord à Pise pendant un an, puis part pour la Grèce en tant que professeure privée pour une famille. Mais en avril 1967, un coup d’État porte au pouvoir une junte militaire. La «dictature des colonels» intime aux…

«Ruag International doit devenir aussi agile qu’une start-up»

Le spécialiste suisse de l’armement Ruag s’est mué ces dernières années en un véritable groupe technologique globalisé. Son nouveau directeur, André Wall, veut désormais changer la culture d’entreprise de ce mastodonte en mains publiques. Entretien. Des sites de production dans 14 pays, 6000 collaborateurs et collaboratrices, dont environ deux tiers à l’étranger, des activités dans le domaine de l’aérospatial ou de la formation des pilotes civils: Ruag International, la plus grande entreprise d’armement suisse, a largement diversifié ses activités au cours des deux dernières décennies. Pourtant, malgré sa scission récente d’avec Ruag MRO Suisse, qui travaille principalement au service de l’armée helvétique, Ruag International est toujours détenue par la Confédération. Les volontés du gouvernement de vendre une partie substantielle des activités de l’entreprise se heurtent à des résistances au Parlement. Pas de quoi freiner les ambitions d’André Wall, le nouveau directeur…

Le Grec Kapodistrias, libérateur du joug ottoman (et bernois)

Alors qu’Athènes célèbre les 200 ans de la lutte pour la libération de la Grèce du joug ottoman, Lausanne honore sa principale figure: Ioannis Kapodistrias. Ancien ambassadeur suisse, Lorenzo Amberg explique pourquoi. Célébré comme père de l’indépendance en Grèce à l’occasion du déclenchement de la guerre de libération du pays balkanique il y a 200 ans, le comte Jean Antoine de Capo d’Istria (Ioannis Kapodistrias dans sa dénomination actuelle) fut auparavant un grand diplomate de la Russie, durant le règne d’Alexandre 1er . Une fonction qui l’amena à s’impliquer fortement en faveur de la souveraineté helvétique. La Confédération suisse lui doit sa première constitution, la reconnaissance internationale de sa neutralité et de ses frontières inchangées jusqu’à ce jour. Pourtant, il reste largement inconnu dans ce pays. Certes, les cantons de Genève et de Vaud ont fait de Kapodistrias leur citoyen d’honneur et Lausanne vient d’inaugurer l’Allée Ioannis-Kapodistrias à Ouchy. Mais…

La Suisse tâtonne en matière d’indépendance politique des juges

L’initiative sur la justice veut mettre le système de désignation des juges fédéraux cul par-dessus tête. Si dans les urnes, son avenir reste incertain, le texte lancé par le multimillionnaire Adrian Gasser pave déjà la voie à certaines évolutions. La Suisse ne veut pas bousculer son système judiciaire. Ses politiciens, du moins. Conseil fédéral et Conseil national, puis Conseil des États en dernier lieu, se sont prononcés contre l’Initiative sur la justice. Le dernier mot reviendra à la population puisque le texte sera soumis aux urnes. Tout le monde s’accorde à dire que cette initiative soulève des questions légitimes. Mais lors des débats parlementaires, les partis ont tous estimé que si le système n’est pas parfait, il fonctionne bien. Subsiste pourtant un potentiel d’optimisation. Ce que veut l’initiative Son but est de dépolitiser la justice. Les juges fédéraux ne devraient pouvoir être élus qu’en fonction de leurs qualifications (et non de leur appartenance à un parti)…

Vaccin pour les pays pauvres: la Suisse solidaire, mais pas trop

La Suisse veut bien distribuer les vaccins anti-Covid qu’elle n’utilisera pas aux pays qui en manquent, mais pas question de toucher aux brevets des pharmas, qui bloquent actuellement la production locale. À une courte majorité, le Parlement vient de le confirmer. 90 voix pour, 94 contre, suivant une ligne de partage qui recouvre presque parfaitement le clivage gauche-droite. Ce mercredi 16 juin, le Conseil national (Chambre basse) a refusé la motion de sa Commission de politique extérieure, qui demandait l’adhésion de la Suisse à l’appel de l’OMS à la solidarité mondiale dans la lutte contre la Covid-19. «Cette motion demande à la Suisse de s’engager pour défendre un compromis sur la question des licences obligatoires», a dit le conseiller fédéral en charge de la Santé Alain Berset, qui bien que socialiste, défendait comme il se doit la position du collège gouvernemental. Sans surprise, le Conseil fédéral réitère son refus d’affaiblir la protection par les brevets. La doctrine…