On a beaucoup entendu parler de la guéguerre UE/UK au sujet des vaccins Astrazeneca exportés en UK et pas assez disponibles en UE. Mais on a moins insisté sur le fait que les mesures de restriction en cas d’exportation insuffisante prises par l’UE touchaient au premier plan la Suisse.
Voilà qui va rendre l’UE un peu plus antipathique à la Suisse, habituée de longue date vu sa géographie à un intense commerce avec le monde, ne pouvant bien entendu viser l’autonomie sur tous sujets.
Quand la Suisse ira du coup s’approvisionner en Chine ou en Russie, il y aura encore des eurocrates pour s’étonner de se trouver pendus avec la corde qu’ils auront voulu garder.
https://www.latribune.fr/depeches/reuters/KBN2BG28V/coronavirus-l-ue-durcit-les-regles-d-exportation-des-vaccins.html
Coronavirus : L’UE durcit les règles d’exportation des vaccins
reuters.com | 24/03/2021, 15:33 | 562 mots
BRUXELLES (Reuters) – L’Union européenne a durci mercredi ses règles sur l’exportation des vaccins contre le COVID-19 en s’accordant clairement le droit de bloquer les livraisons vers des pays, comme la Grande-Bretagne, où la campagne vaccinale est plus avancée et vers ceux produisant eux-mêmes des vaccins.
Cette décision risque d’envenimer les relations, déjà tendues depuis le Brexit, entre Bruxelles et Londres, qui a mis en garde l’UE contre le « nationalisme vaccinal ».
Le vice-président de la Commission européenne chargé du Commerce, Valdis Dombrovskis, a assuré lors d’une conférence de presse que le mécanisme des exportations ne visait aucun pays en particulier.
La Commission européenne a présenté un projet élargissant les mesures existantes afin de garantir que les exportations prévues par les laboratoires pharmaceutiques ne menacent pas l’approvisionnement déjà limité de l’UE.
L’octroi des licences d’exportation sera fondé sur la réciprocité et la « proportionnalité », c’est-à-dire la situation épidémiologique, le taux de vaccination et l’accès aux vaccins dans le pays de destination.
Selon des représentants européens, des restrictions à l’exportation pourraient également être imposées si un fabricant décale la livraison des doses prévue dans le contrat à la fin de la période à laquelle il s’est engagé.
Valdis Dombrovskis a déclaré que les demandes d’exportations seraient examinées au cas par cas.
Le dispositif révisé permettra à 17 pays supplémentaires, dont Israël, la Norvège et la Suisse, de bénéficier des exportations de vaccins hors UE, après autorisation.
UNE TROISIÈME VAGUE ALARMANTE
La proposition devrait faire l’objet d’un débat jeudi entre les dirigeants des 27 alors que l’Europe est confrontée à une troisième vague de contaminations qui a entraîné un renforcement des mesures de confinement.
La commissaire européenne chargée de la Santé, Stella Kyriakides, a déclaré que la situation dans de nombreux pays était « alarmante » avec une augmentation des cas dans 19 pays membres de l’UE et une hausse du nombre de décès dans huit pays.
Si la France, l’Allemagne et l’Italie sont largement favorables à un durcissement des restrictions à l’exportation en cas de non-réciprocité, d’autres pays comme les Pays-Bas, la Belgique et l’Irlande sont plus prudents.
Le Premier ministre irlandais, Micheal Martin, a ainsi estimé que toute restriction européenne dans ce domaine serait « une mesure rétrograde ».
Un porte-parole du gouvernement britannique a déclaré que tous les pays luttaient contre la même pandémie et que la Grande-Bretagne continuerait à collaborer avec ses partenaires européens pour assurer le déploiement des vaccins.
La Commission insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une interdiction d’exportation et affirme que les systèmes prioritaires mis en place pour la vaccination des citoyens dans d’autres pays constituent de facto des interdictions.
L’Union européenne a déclaré avoir exporté 43 millions de doses vers 33 pays depuis la fin du mois de janvier, dont 10,9 millions vers la Grande-Bretagne. Quelque 380 demandes d’exportation ont été accordées et une seule a été bloquée, de l’Italie vers l’Australie.
La proposition de la Commission entrera en vigueur à moins qu’une « majorité qualifiée » des membres de l’UE ne s’y oppose, ce qui est très peu probable.
(Avec John Chalmers à Bruxelles, Michel Rose à Paris; version française Laetitia Volga, édité par Jean-Stéphane Brosse)