Catégorie : Suisse
Les trésors enfouis du cinéma suisse
Le Festival du film de Locarno, qui s’est achevé le week-end dernier, a aussi été l’occasion de redécouvrir quelques perles du cinéma suisse tombées dans l’oubli. La chronique de Pierre Jendrysiak, critique de cinéma français et chargé de cours en études cinématographiques à l’Université de Lille. Le cinéma Suisse, s’il est un trésor, est un trésor enfoui. Celui-ci est trop souvent caché, oublié, mésestimé, et même ses plus grands cinéastes (Alain Tanner en tête) sont souvent méconnus des cinéphiles. Pour cette raison, la Cinémathèque Suisse, collaboratrice de longue date du Festival de Locarno, a proposé cette année de faire redécouvrir deux films récemment restaurés numériquement, présentés dans la section «Histoire(s) du Cinéma» du festival: Repérages (1977) de Michel Soutter, un des membres du fameux «Groupe 5» rassemblant certains des plus grands cinéastes suisses des années 60, et L’Allégement (1983), premier long-métrage de Marcel Schüpbach, cinéaste rare, auteur de trois …
Les primates au zoo de Bâle: une histoire de changement et de progrès
Au début des 150 ans d’histoire du zoo de Bâle, on voulait dominer les «espèces exotiques». Avec le temps, une approche axée sur les besoins s’est instaurée, atteignant son apogée avec l’initiative cantonale «Droits fondamentaux pour les primates». La détention des singes a connu une profonde évolution dans l’histoire du zoo. Deux chimpanzés sont assis à une petite table et dégustent une soupe à la cuillère: ces images des singes Max et Moritz faisaient fureur dans les années 1930. Le gardien en chef de l’époque, Carl Stemmler, disait de «ses» animaux: «Max a appris à manger décemment à la cuillère en trois jours. Moritz a mis plus d’un mois avant de comprendre qu’il devait tenir la cuillère dans la main». Ce qui semble déconcertant aujourd’hui était normal jusque dans les années 1960: «éduquer» les grands singes, les humaniser. L’historienne Jennifer Degen explique à ce sujet: « Les singes arrivaient souvent au zoo en jeunes et sans mère. Les soigneurs pensaient qu’ils devaient …
La Suisse aussi a perdu un guépard
Eh oui, tout comme Mireille Darc ( Aigroz) était suissesse par son père légal, Alain Delon s’était fait naturaliser Suisse il y a un quart de siècle.
Il en était de même de ses deux plus jeunes enfants.
Naturalisation sous l’ancien régime légal qui lui avait coûté une bonne centaine de milliers de francs et avait été organisée par feu Dominique Warluzel. Fidèle à son personnage de star, il n’avait pas participé à la verrée d’accueil au Grand Conseil.
Il avait habité Chène Bougerie, puis FLorissant-Champel qui était aussi le siège de ses sociétés, et aimait se faire soigner en Suisse.
Ayant décidé de laisser 50% de sa fortune à sa fille, franco-suisse résidente en Suisse, 25% à chacun de ses fils, l’un français, l’autre franco-suisse résidents en France, et rien ni à son ex dame de compagnie ni à son fils putatif Ari Boulogne, on imagine déjà que la gestion de la succession sera un reboot de celle de Johnny Halliday. La convention franco-suisse pour éviter les doubles impositions a en effet été dénoncée par la Suisse en 2015.
Mais comme l’a communiqué la famille, qui n’avait pas manqué d’alimenter les médias des détails des conflits, « respectez notre intimité et noter deuil ».
Question érythréenne: l’Italie pourrait servir de modèle à la Suisse
Afin de favoriser le dialogue avec les autorités d’Asmara, la Suisse soutient depuis 2017 des projets de coopération au développement en Érythrée. Mais malgré les efforts diplomatiques et humanitaires, le gouvernement érythréen reste sourd aux demandes d’autoriser le rapatriement forcé de ses ressortissants. Les milieux politiques en appellent désormais à un changement de stratégie. «Ce projet offre une perspective aux jeunes hommes et femmes d’Érythrée. Ceux qui ont fait leur apprentissage ou leur formation continue dans notre école professionnelle n’ont pas quitté le pays pour l’Europe», explique Hans Furrer. Ce professeur d’école professionnelle et formateur d’adultes s’est rendu à plusieurs reprises en Érythrée au cours des 40 dernières années – la dernière fois en mars 2024 – et y a encouragé diverses initiatives de coopération et de développement. Le projet le plus important est le «Massawa Workers Vocational Training Centre», mis en œuvre en coopération avec le Comité suisse …
La Suisse se détourne-t-elle des Balkans?
La Suisse veut réduire l’argent consacré à la coopération au développement au profit du réarmement militaire. Les Balkans occidentaux, importants sur le plan géopolitique, seraient notamment touchés. Dans la Suisse neutre, les signes sont au réarmement: quatre milliards de francs supplémentaires doivent être investis dans l’armée au cours des quatre prochaines années, du moins si l’on en croit le souhait du Conseil des États. Mais où trouver cette somme? Les finances publiques sont plus serrées que par le passé et la Suisse ne peut pas acheter d’armes à crédit: le mécanisme du frein à l’endettement, qui exige un budget national équilibré, l’interdit. Une proposition, soutenue surtout dans le camp de la droite conservatrice, repose sur l’idée suivante: la moitié de l’argent pour l’armée devrait provenir du budget de la coopération au développement. La plus grande partie de cette somme serait économisée par la Direction du développement et de la coopération (DDC). Conséquence: la …
L’histoire grisante de l’Homo alcoholicus
Boisson d’agrément, stupéfiant, alternative hygiénique à l’eau, ou encore traitement contre les vers intestinaux: l’alcool accompagne l’être humain depuis toujours. Petite histoire culturelle d’un poison du quotidien. swissinfo.ch publie régulièrement d’autres articles tirés du Blog du Musée national suisse consacrés à des sujets historiques. Ces articles sont toujours disponibles en allemand et généralement aussi en français et en anglais. On dit que les Germains avaient l’habitude de statuer deux fois sur une affaire: une première fois en état d’ivresse et une seconde fois sobres. Seules les propositions acceptées les deux fois étaient approuvées. Si l’on en croit le récit de l’historien romain Tacite vers l’an 100 ap. J.-C., les boissons alcooliques faisaient partie intégrante de la vie des peuples germaniques. Effectivement, la bière et le vin firent partie de l’alimentation de base de nombreuses civilisations du monde occidental pendant des siècles. L’histoire commença …