Catégorie : Suisse

Corruption ou blanchiment d’argent: les entreprises suisses trop souvent impunies

Régulièrement, des entreprises suisses font les gros titres pour leur implication dans des affaires internationales de corruption et de blanchiment d’argent. Rares sont toutefois celles qui doivent répondre pénalement de leurs actes. Un rapport de la section suisse de Transparency International met en cause les lacunes de la législation du pays et de son application. L’impunité des entreprises suisses doit cesser, estime Transparency International. La Suisse a introduit la responsabilité pénale de l’entreprise (article 102 du Code pénal), aussi appelée punissabilité de l’entreprise, en 2003. Depuis lors, une firme peut être tenue pour responsable s’il lui est reproché de n’avoir pas pris toutes les dispositions raisonnables et nécessaires pour prévenir de graves infractions, telles que la corruption ou le blanchiment d’argent. Malgré les scandales qui éclatent fréquemment, la principale organisation non gouvernementale de lutte contre la corruption dans le monde n’a recensé que…

Sous haute surveillance, Moutier vote à nouveau sur son appartenance cantonale

Dernier soubresaut de la Question jurassienne, le sort de Moutier sera à nouveau soumis au vote populaire le 28 mars après un premier scrutin invalidé par la justice. Les citoyens de la ville décideront-ils de rester dans le canton de Berne ou de rejoindre le Jura? Le suspense est entier. Au milieu des années 1950, alors que la Question jurassienne rebondissait et que le canton de Berne reconnaissait l’existence du peuple jurassien dans sa Constitution, entre les murs d’un estaminet de Porrentruy, au nord du Jura, le parolier québécois récemment disparu Raymond Lévesque griffonnait les premières strophes de «Quand les hommes vivront d’amour». Un hymne popularisé ensuite par des chansonniers québécois comme Gilles Vigneault, Robert Charlebois et Céline Dion. Inspirée par les événements en Algérie, l’antienne est devenue au Canada l’un des emblèmes du Québec libre. En Romandie, ces vers ont symboliquement résonné auprès des séparatistes du Jura, aspirant à l’autonomie territoriale,…

Une ferme disparaît, comme tant d’autres

Le photographe Tomas Wüthrich a suivi ses parents agriculteurs lors de leur dernière année à la ferme, en 2000. Vingt ans plus tard, il publie ses images dans un livre. Un témoignage à la fois cru et touchant de la disparition des exploitations agricoles. À 19 ans, Tomas Wüthrich quitte la ferme familiale située à Chiètres, dans le canton de Fribourg. «La vie était dure, il y avait beaucoup de travail et je me sentais à l’étroit dans ce village», se souvient-il. Quelques années plus tard, la naissance de ses propres enfants et sa formation de photographe le poussent à revenir sur l’exploitation. Ses parents vivent leur dernière année à la ferme: son père arrive à l’âge de la retraite et le couple n’a pas les moyens d’investir pour respecter les nouvelles normes imposées par l’État. Ils auraient pourtant souhaité conserver un peu de terre et quelques vaches. «Mon père était fâché de ne pas pouvoir décider lui-même quand arrêter son exploitation, indique Tomas Wüthrich. Puis il…

Travailleuses du sexe: ni victimes ni rebelles

Le livre «Je suis une travailleuse du sexe» montre, à travers des portraits et des voix d’experts, comment cette activité, légale en Suisse, souffre encore de stigmatisation sociale. Le Tribunal fédéral vient toutefois de prendre une décision qui représente un grand pas en avant. Dans le cadre du second semi-confinement en cours, la décision de suspendre temporairement ou non l’accès aux services sexuels dans le cadre des mesures de lutte contre le coronavirus est revenue aux cantons. Berne et Vaud ont décidé de ne pas interdire la prostitution. Genève, qui avait initialement interdit le travail du sexe, l’autorise à nouveau depuis mi-janvier. «La Confédération a laissé les cantons libres de légiférer dans ce domaine. Cela a produit des règles disparates. Le canton de Vaud n’a pas interdit cette pratique, contrairement à Genève. C’est pourquoi nous avons préféré nous aligner», a déclaré Mauro Poggia, membre du gouvernement genevois. Cette affaire met en lumière le manque…

Ancien responsable de l’UNRWA, Pierre Krähenbühl espère sa réhabilitation par l’ONU

Le Suisse Pierre Krähenbühl entrevoit une clôture prochaine des accusations lancées à son encontre en 2019 et note une évolution de la position de Berne. L’ancien commissaire général de l’agence onusienne en charge des réfugiés palestiniens s’en explique à swissinfo.ch. Nommé en novembre 2013 à la tête de l’UNRWA, Pierre Krähenbühl était l’un des Suisses les plus hauts placés au sein de l’Organisation des Nations Unies, l’un des plus exposés aux pressions aussi, vu la charge politique qui pèse sur le conflit israélo-palestinien et le chaos qui s’est développé depuis 10 ans au Proche-Orient. C’est avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche que les ennuis ont réellement commencé pour Pierre Krähenbühl. Le retrait des États-Unis de l’agence s’est matérialisé par l’arrêt de ses contributions financières pour l’année 2018. Un trou financier de 300 millions de dollars que Pierre Krähenbühl a réussi à combler en obtenant un soutien supplémentaire d’une quarantaine d’États. En…

Israël-Palestine: et si un Etat fédéral à la suisse était la solution?

La politique de colonisation d’Israël rend la solution à deux États quasiment impossible. Un État fédéral basé sur le modèle suisse serait une alternative et permettrait d’éviter une guerre civile. Comme l’ONU et l’Union européenne, la Suisse soutient officiellement la solution à deux États pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Toutefois, en raison des colonies juives en Cisjordanie, cela n’est guère possible d’un point de vue territorial. La solution à deux États est, par ailleurs, extrêmement dangereuse: des déplacements de populations étant nécessaires, une guerre civile serait inévitable. C’est du moins ce dont est convaincu Michael Wolffsohn, historien et publiciste allemand né à Tel-Aviv. «La solution à deux États ne peut être obtenue qu’au prix d’un bain de sang», estime-t-il. «Un retour des colons juifs installés en Cisjordanie déclencherait une guerre civile juive interne. Il en irait de même concernant les Arabes d’Israël.» Michael Wolffsohn vient d’une…

«La pression est extrêmement forte au Myanmar»

Moins d’un mois après le coup d’État militaire au Myanmar, des dizaines de milliers de personnes descendent chaque jour dans la rue pour réclamer le respect de la démocratie. Entretien avec le responsable à Rangoun de l’organisation Helvetas, Peter Schmidt. Le 1er février dernier, les militaires ont perpétré un coup d’État au Myanmar. La cheffe du gouvernement, Aung San Suu Kyi, a été arrêtée et l’armée a pris le pouvoir. Le parti d’Aung San Suu Kyi a largement remporté les élections législatives en novembre dernier, mais les militaires considèrent que le scrutin a été entaché de multiples fraudes et irrégularités, justifiant ainsi leur prise du pouvoir. La junte au pouvoir fait l’objet de sévères critiques de la part de la communauté internationale. Une grande partie de la population s’oppose au retour de la dictature militaire en enchaînant grèves et manifestations, de plus en plus réprimées par les nouvelles autorités. Plusieurs décès sont à déplorer parmi les protestataires.

«Nous n’étions pas préparés à protéger les plus faibles et la société»

Un an après le premier cas de coronavirus en Suisse, que nous a appris cette pandémie encore en cours? Quelles ont été les erreurs et où avons-nous agi de la bonne manière? Nous l’avons demandé à Barbara Gallavotti, biologiste et vulgarisatrice scientifique italienne qui vit depuis des années à Zurich. Le 25 février 2020, la Suisse s’ajoutait à la liste des pays touchés par le nouveau coronavirus. Une personne résidant au Tessin et ayant voyagé en Italie était alors testée positive, marquant le premier cas confirmé de Covid-19 en Suisse. swissinfo.ch: Un an après le premier cas de coronavirus en Suisse, comment évaluez-vous les mesures prises par le gouvernement par rapport à celles prises par d’autres pays occidentaux? Barbara Gallavotti: Je pense qu’il est opportun de diviser cette année écoulée en trois temps. Lors de la première vague, la Suisse a très bien réagi après l’impact initial en Lombardie, qui a également submergé le Tessin. Puis il y a eu une période de gestion…

L’arrivée de Joe Biden va-t-elle pousser la Suisse à revoir sa politique au Moyen-Orient?

La Suisse va-t-elle continuer à s’inspirer de la politique américaine au Moyen-Orient ou va-t-elle utiliser son expérience de médiatrice pour tenter de définir sa propre stratégie? Éclairage. La nouvelle administration américaine a donné quelques indications sur la direction de sa politique dans le conflit israélo-palestinien: elle a prévu d’annuler la plupart des mesures prises par Donald Trump et de soutenir à nouveau la solution à deux États. La méfiance est plus forte que jamais entre les deux parties, après quatre ans de présidence américaine ayant favorisé les intérêts d’Israël. Les responsables palestiniens ont déjà signalé qu’ils souhaitaient que la communauté internationale s’engage davantage dans le processus de paix et que les États-Unis ne soient plus le seul médiateur. La Suisse pourrait s’impliquer. Lors d’une visite au Moyen-Orient en novembre dernier, le ministre des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, a proposé ses bons offices pour faciliter le dialogue entre…

«Une chance historique!»

Quel cruel paradoxe! L’initiative «anti-burqa», soumise au vote le 7 mars, a été lancée par un comité pas vraiment réputé pour son «islamophilie». Pourtant elle représente, j’en suis convaincu, une chance historique pour l’écrasante majorité des musulmanes et musulmans suisses, dont je suis. Le jour du vote, quels que soient nos degrés de croyance et de pratique religieuses, nous aurons enfin l’occasion de dire un vibrant «non» aux islamistes. Aussi bien aux salafistes qu’aux wahabites et aux Frères musulmans. C’est kif-kif bourricot. Solennellement. Par le plus bel acte citoyen que tant d’humains d’autres pays nous envient: en glissant un bulletin dans l’urne. Nous ne sommes pas dupes. Les auteurs de ce texte se contentent de surfer sur les peurs de l’islam présentes dans une partie de l’Occident depuis les attentats du 11 septembre 2001 et leurs monstrueuses répliques de Madrid, Londres, Paris, Nice ou Berlin. Liste hélas non exhaustive. Car on oublie souvent les cadavres…