Catégorie : Suisse

Le bracelet suisse qui défie les géants de la tech

La start-up helvétique Aktiia vient de lancer le premier bracelet intelligent capable de mesurer la pression artérielle en continu. Une innovation qui a vu le jour à Neuchâtel et qui place la Suisse à l’avant-garde d’un marché très convoité par les géants américains et asiatiques de la technologie. Un «tueur silencieux». C’est ainsi que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qualifie l’hypertension artérielle. Cette maladie chronique, qui augmente le risque d’accident vasculaire cérébral et de crise cardiaque, se place à la première place des facteurs de mortalité dans le monde (près de 7 millions de décès par an). Si l’hypertension peut se traiter, sa détection pose problème: aucun symptôme ni signe particulier ne permettent de savoir si on est soi-même touché. On estime ainsi qu’une personne adulte sur trois est atteinte d’hypertension, mais que la moitié d’entre elles ne le savent pas. Pour en avoir le cœur net, il faut se rendre chez son médecin ou son pharmacien, qui à…

Michel Bassand ou l’invention de la métropole lémanique

Décédé le 12 janvier dernier, Michel Bassand a marqué la sociologie urbaine de ces quarante dernières années. Professeurs au Laboratoire de Sociologie Urbaine que Michel Bassand a fondé, Vincent Kaufmann et Yves Pedrazzini rendent hommage à cette grande figure de la recherche suisse. Michel Bassand laisse une œuvre considérable aux multiples facettes, tant dans le monde de la recherche que dans celui de l’enseignement. Plus important encore, Michel Bassand fut un éclaireur dans le labyrinthe de nos sociétés urbaines, les professionnels de l’espace urbain, de l’environnement construit, sociologues autant qu’architectes ou ingénieurs, lui devant, souvent sans le savoir, nombre de concepts importants de leur vocabulaire. Sa définition de la métropolisation basée sur ses recherches et études menées en Suisse et à l’étranger (dont le Vietnam) aura garanti des solides bases méthodologiques et conceptuelles. Michel Bassand, c’est une œuvre scientifique d’abord, exposée au travers de 25…

«Prendre position est un poison pour la neutralité»

La neutralité est plus importante que jamais, estime la conseillère nationale de l’Union démocratique du centre (UDC, droite conservatrice) Yvette Estermann, car la Suisse ne peut jouer les médiateurs et promouvoir la paix que si elle ne se positionne pas. Yvette Estermann est née en 1967 dans l’ancienne Tchécoslovaquie. Elle a étudié la médecine à Bratislava avant de s’installer à Kriens, dans le canton de Lucerne, en 1993. Elle est aujourd’hui conseillère nationale (Chambre basse du Parlement), élue de l’Union démocratique du centre (UDC, droite conservatrice). Elle est membre de la commission de politique extérieure depuis 2007. L’origine de la neutralité suisse remonte au 20 novembre 1815, à la suite du «Congrès de Vienne». Ce jour-là, la Suisse a obtenu des grandes puissances un acte de reconnaissance et de garantie de sa neutralité perpétuelle. Depuis, la Confédération s’est toujours plus ou moins arrangée avec cette neutralité. Lors de la guerre franco-prussienne de 1870…

Les italophones laissés-pour-compte dans l’administration fédérale

Les minorités linguistiques sont défavorisées au sein de l’administration fédérale, majoritairement germanophone. Trois chercheurs ont publié un ouvrage qui montre que les italophones sont particulièrement négligés. Contrairement à ce qui est souvent proclamé dans les discours officiels, l’administration fédérale suisse n’est pas un «miroir» du plurilinguisme du pays. Elle est le «reflet» déformé des quatre communautés linguistiques nationales. Les germanophones sont surreprésentés dans les postes de direction et dans les deux tiers des unités administratives (45 sur 67), selon une étude du Centre pour la démocratie à Aarau (ZDA). Les résultats et ceux d’autres recherches scientifiques dans ce domaine figurent dans la récente publication «Les langues du pouvoir». L’analyse statistique révèle également que 60% des quelque 35’000 employés fédéraux travaillent dans une unité où les communautés latines sont sous-représentées. Législation sur les langues nationales L’utilisation des…

Giacometti/Beckett, le dépouillement en ligne de mire

L’artiste suisse et l’écrivain irlandais ont vécu à Paris au début du siècle dernier. Et c’est à Paris qu’une exposition leur est consacrée. Son commissaire, Hugo Daniel, parle ici de l’amitié qui liait les deux hommes, de leur complicité culturelle et de la parenté de leurs œuvres. Entretien. «Parmi les amitiés littéraires d’Alberto Giacometti (1901-1966), celle qui le lie à Samuel Beckett (1906-1989) n’est pas la plus connue, mais c’est l’une des plus durables. Elle remonte à 1937 et se développe dans l’après-guerre», écrit Hugo Daniel. Chargé de mission curatoriale à l’Institut Giacometti, à Paris, Hugo Daniel est commissaire de l’exposition «Giacometti/Beckett. Rater encore. Rater mieux», programmée audit Institut, qui ouvrira ses portes une fois les restrictions sanitaires levées. En attendant, nous avons voulu en savoir davantage sur cette amitié entre deux artistes majeurs du XXe siècle, sur la parenté de leurs œuvres, sur leurs affinités et leur collaboration, sur leur…

Le long chemin vers le droit de vote des femmes

Les premiers pays à avoir introduit le suffrage féminin l’ont fait à la fin du XIXe siècle. Depuis 1948, le droit de vote est considéré comme un droit humain universel. Mais en Suisse, les hommes ont continué à tenir les femmes à l’écart de la vie politique pendant des décennies. Pourquoi l’introduction du suffrage féminin a-t-elle pris autant de temps? Les femmes suisses ont obtenu le droit de vote au niveau fédéral en 1971. Mais les citoyennes du canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures ont dû attendre jusqu’à la fin de la Guerre froide. Le gouvernement suisse est finalement intervenu pour obliger les autorités locales à donner aux femmes des droits politiques égaux à ceux des hommes. En comparaison internationale, le suffrage féminin a été introduit tardivement en Suisse. La Confédération est très en retard par rapport aux autres pays occidentaux. Parmi les arguments avancés par les opposants au suffrage féminin revenait souvent l’idée que la femme n’était pas faite pour la…

Financement climatique: qu’en est-il de la solidarité internationale?

Les pays industrialisés sont les principaux responsables des émissions de CO2. Cependant, ils ne font pas assez pour aider les pays les plus pauvres, qui sont les plus touchés par le réchauffement climatique, à faire face à la crise climatique. Un nouveau rapport critique le laxisme des pays européens. Pour Benjamin Vargas, il s’agit d’une question de «vie ou de mort». Lorsque nous l’avons rencontré en 2018 sur ses terres à Tiquipaya, en Bolivie, l’agriculteur nous a expliqué de manière concrète l’importance de la gestion durable de l’eau, une denrée que le changement climatique rend de plus en plus rare. Grâce à un petit lac artificiel creusé sur le flanc de la montagne, Benjamin Vargas et les autres agriculteurs de la région peuvent recueillir l’eau de pluie et irriguer leurs champs pendant la saison sèche. Le projet a été financé par la coopération suisse et s’inscrit dans le cadre de l’aide que la Confédération apporte aux populations les plus vulnérables au changement…

Novartis peut-il rendre ses médicaments accessibles à tout le monde?

Novartis veut rendre ses médicaments accessibles à tous, même ses thérapies géniques à plusieurs millions de dollars. Mais est-ce réaliste? Le géant suisse de la pharma a lancé voici cinq ans ce que personne n’avait jusqu’ici tenté dans l’industrie pharmaceutique: essayer de vendre une corbeille de médicaments génériques et brevetés au prix d’un dollar pour des traitements mensuels, tarif facilitant leur accès à des ménages pauvres du Kenya. Un an après son lancement, des évaluateurs de l’Université de Boston ont pourtant dû constater que cette expérience n’avait presque pas eu d’impact, le tarif de certains médicaments restant plus élevé que des alternatives disponibles. Ce projet n’a pas résolu la carence d’accès de ces produits aux ménages pauvres. Pour la pharmacienne Veronika Wirtz, membre de l’équipe d’évaluation qui s’est chargée de ce cas à l’Université de Boston, c’est pourtant vers ce genre d’études que la pharma doit orienter aujourd’hui ses recherches. « Mais ce n’est…

«Sans interdiction de la mendicité, on pourra se concentrer sur l’intégration»

L’interdiction générale de la mendicité a été suspendue dans le canton de Genève après la condamnation de cette pratique par la Cour européenne des droits de l’homme. Un soulagement pour les personnes concernées et les travailleurs sociaux qui les accompagnent. Le 19 janvier dernier, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rendu un jugement très attendu: elle devait se prononcer sur le cas d’une femme rom amendée et mise en prison pour avoir mendié dans la rue à Genève. Le verdict est clair: la sanction était disproportionnée et a «atteint la dignité humaine d’une personne extrêmement vulnérable». La Suisse a donc violé l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme qui prévoit le respect de la vie privée et familiale, et par conséquent le droit de s’adresser à autrui pour obtenir de l’aide. Surtout, la CEDH a condamné le principe d’une interdiction générale de la mendicité dans le cadre d’une disposition pénale, car elle implique une «sanction grave…

Le putsch des généraux birmans mobilise l’ONU

Face au coup d’État de l’armée birmane, le Conseil des droits de l’homme tient ce vendredi une réunion d’urgence. Le projet de résolution porté par le Royaume-Uni et l’Union européenne presse notamment les généraux de s’abstenir de réprimer violemment les nombreux manifestants qui protestent chaque jour contre la destitution d’Aung San Suu Kyi et de son gouvernement. Après la résolution que le Conseil de sécurité de l’ONU a réussi à adopter à New York, c’est au tour du Conseil des droits de l’homme basé à Genève de se prononcer sur le putsch des militaires birmans perpétré le 1er février. Le texte du Conseil de sécurité appelle à la libération des détenus, mais ne condamne pas le coup d’État, le prix pour que la Chine et la Russie n’opposent pas leur veto. Une condamnation réitérée dans la première version du projet de résolution qui sera soumis au Conseil des droits de l’homme, sans garantie qu’elle s’y maintienne à l’issue de la session spéciale de vendredi. La position du…