Catégorie : Suisse
«Nous devons miser sur la complémentarité des moyens de transport»
La Suisse doit-elle élargir une partie de son réseau autoroutier? Les deux invitées de notre débat filmé Let’s Talk ont débattu du projet du Conseil fédéral pour résoudre les problèmes d’embouteillages, au menu des votations fédérales du 24 novembre. En 2023, les automobilistes ont été bloqués pendant 48’807 heures sur les routes suisses, selon l’Office fédéral des routes. Un chiffre qui n’a cessé d’augmenter au cours des dernières années. Pour lutter contre le problème, le Conseil fédéral et le Parlement veulent élargir l’autoroute A1 entre Berne et Zurich et entre Lausanne et Genève. Le projet ne plaît toutefois pas aux associations écologistes, qui ont lancé un référendum. Le peuple devra ainsi se prononcer sur le sujet le 24 novembre. Des autoroutes vétustes ou trop polluantes? La députée socialiste Brenda Tuosto estime que l’extension des autoroutes n’est pas une solution. «Lorsqu’on élargit une route, on a l’impression que le trafic est fluidifié pendant un moment. Le …
Un concours pour débarrasser les lacs suisses de leurs munitions
L’Office fédéral de l’armement a lancé un concours d’idées sur la manière dont les milliers de tonnes de munitions de l’armée éliminées pourraient être récupérées dans les lacs. Il a été littéralement submergé de propositions. Dans des dizaines de lacs suisses, un site contaminé sommeille au fond: au moins 26 lacs sont concernés, comme le montre une évaluation de la SRF basée sur une enquête historique du Département de la défense. C’est plus que le grand public n’en savait jusqu’à présent. Les usines de munitions et l’armée ont coulé des milliers de tonnes de munitions depuis la Seconde Guerre mondiale. Des caisses entières de munitions ont été jetées par-dessus bord. Pendant des décennies, il s’agissait d’une méthode courante d’élimination des munitions excédentaires ou défectueuses. En profondeur, sous l’eau, les obus ne feraient pas de dégâts, pensait-on alors. De nombreux lacs ont également été utilisés comme champ de tir. Dans le lac de Neuchâtel, des avions de combat …
Entre soutien diplomatique et entraide judiciaire: le dilemme de la Suisse face à la Moldavie
En cette année de référendum sur son adhésion à l’Union européenne, la Moldavie bénéficie d’un soutien diplomatique et financier sans précédent de la part de la Suisse. Malgré ce rapprochement, des contradictions subsistent, notamment concernant la saisie des avoirs d’anciens dirigeants corrompus. Analyse. Le 20 octobre, les Moldaves se prononceront sur leur avenir européen lors d’un référendum. Pour ce petit pays de 2,6 millions d’habitantes et habitants, coincé entre la Roumanie et l’Ukraine, l’enjeu est de taille. Tiraillée entre ses attaches européennes et russes, la Moldavie fait face à un choix qui pourrait redessiner son destin géopolitique. Dans ce contexte tendu, la Suisse se positionne comme un allié de poids pour Chisinau. Depuis des années, la Confédération déploie des efforts importants pour soutenir ce pays, qui partage nombre de points communs avec la Suisse. Mais ce rapprochement ne va pas sans contradictions: les autorités de Chisinau ont dû attendre quatre ans …
Météo difficile: le Valais assouplit ses exigences en matière de qualité du vin
En raison du temps humide, le canton du Valais assouplit les conditions de délivrance du label AOC – une mesure exceptionnelle. Pour produire un vin AOC (appellation d’origine contrôlée), donc plus cher et plus exclusif, les raisins doivent contenir une quantité minimale de sucre. Or, en raison des intempéries de cette année, les raisins n’atteignent pas la teneur en sucre requise pour obtenir ce label. Le canton du Valais modifie donc les règles en abaissant la teneur en sucre requise. Cela signifie que les viticultrices et viticulteurs pourront malgré tout étiqueter leur vin en tant qu’AOC. Mais est-ce correct? Un vin de qualité inférieure peut-il ainsi être vendu comme un produit de qualité? Une chose est sûre: le canton du Valais ne commet aucune irrégularité. Les autorités sont autorisées à réduire la quantité minimale de sucre qu’un raisin doit contenir pour produire un vin AOC. Les cépages blancs concernés sont l’Amigne, l’Arvine, le Completer, la Marsanne blanche, la …
Un fauteuil roulant suisse assisté par drone illustre les promesses et les problèmes de l’IA
Un groupe de recherche suisse développe un fauteuil roulant guidé par intelligence artificielle et drone. L’objectif est de permettre aux personnes en situation de handicap de mener une vie plus autonome et de se sentir mieux intégrées dans la société. De nombreux obstacles techniques, éthiques et juridiques subsistent toutefois. Mener une existence ordinaire, choisir son lieu de vie et s’intégrer au sein de la société: telles sont les revendications des personnes avec handicap en Suisse formulées dans l’initiative populaire «pour l’inclusion». Selon les initiants, les personnes en situation de handicap (1,7 million en Suisse) restent privées des droits fondamentaux dont jouissent les personnes sans handicap, tels que la liberté de mouvement. Des chercheuses et chercheurs de plusieurs universités suisses et internationales s’efforcent de résoudre le problème grâce à la technologie. L’un des projets vise à mettre au point un fauteuil roulant autopiloté, assisté par drone. «Nous …
«Je n’ai pu écrire ce livre que maintenant»
Dans À cause de lui, l’auteure suisse Zora del Buono part sur les traces de l’homme responsable de la mort de son père, il y a 60 ans. Un nouveau roman qui lui vaut une place parmi les best-sellers actuels et une nomination pour le Prix du livre allemand. Cette autofiction fait aussi office d’état des lieux de la vie de l’écrivaine, entre l’Allemagne et la Suisse. Forte du succès de son dernier roman, La Maréchale (Die Marschallin), qui raconte l’histoire de sa grand-mère slovène et de la maison familiale de son père italien à Bari, l’auteure suisse Zora del Buono revient avec À cause de lui (Seinetwegen), un nouveau livre d’autofiction qui poursuit l’histoire familiale avec la génération suivante. L’écrivaine se penche sur les années durant lesquelles son père, Manfredi del Buono, jeune médecin radiologue, s’installe à Zurich avant d’y rencontrer à l’hôpital sa mère, une Suissesse. Un jeune amour qui se terminera tragiquement au bout de quelques années. Zora del Buono n’avait que …
Le design, rempart contre les catastrophes
Une quarantaine de designers internationaux, dont des Suisses, posent un regard à la fois sérieux et amusé sur le mouvement «prepper» («survivalisme»). Leurs oeuvres sont présentées dans le cadre d’une exposition qui se tient à Lausanne jusqu’au 9 février 2025. Dans la dernière salle de l’exposition, l’immense horloge accrochée au mur s’affole. Ses aiguilles vont dans tous les sens, le temps se dérègle, la machine panique. Son mouvement de frayeur, symbolique, offre un résumé parfait du thème dont traite l’exposition présentée à Lausanne, au Musée cantonal de design et d’arts appliqués contemporains (Mudac), sous le titre «We Will Survive». L’horloge donc, étape finale du parcours qu’aura réalisé le visiteur pour découvrir, salle après salle, les réactions des survivalistes face aux multiples dérèglements que nous connaissons: climatique, économique, politique, etc. Face aussi aux crises sanitaires, aux guerres et aux catastrophes naturelles qui font flipper les pessimistes et …
L’homme qui parlait le langage du détecteur de métaux
Fin août, la nouvelle de la découverte d’un camp militaire romain à 2200 mètres d’altitude près de Tiefencastel, dans le canton des Grisons, a fait le tour du monde. Une découverte sensationnelle, rendue possible grâce au travail d’un archéologue autodidacte. swissinfo.ch l’a rencontré pour en savoir plus sur cette activité et sur le phénomène des «chasseurs de trésors» en Suisse. Les yeux de Romano Agola brillent comme ceux d’un enfant. Il vient de trouver une pièce de monnaie romaine en bronze. «Deux mille ans se sont écoulés depuis la dernière fois que quelqu’un l’a tenue. Chaque découverte suscite toujours de fortes émotions en moi», dit-il. Ce sexagénaire ne veut pas être qualifié de «chasseur de trésors», même si, avec son chapeau à larges bords sur la tête, il rappelle vaguement Indiana Jones. Et comme l’archéologue emblématique de la célèbre série de films, Romano Agola ne connaît pas la peur. «C’est plus qu’une passion; je dirais une maladie, explique-t-il en souriant. Je …