Catégorie : Suisse

«La Suisse s’est tiré une grosse balle dans un petit pied»

La fin abrupte des négociations sur l’accord-cadre institutionnel avec l’Union européenne met aussi en jeu la place de la Suisse comme centre de recherche international. C’est l’avis du président de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Interview. C’est la participation de la Suisse au programme Horizon Europe, doté de 100 milliards d’euros, qui est la plus menacée par l’échec de l’accord cadre. La Suisse est le pays associé qui reçoit la deuxième plus grosse part des fonds de ce programme de recherche, et les deux tiers vont aux universités. Les modalités d’accès de la Suisse à Horizon Europe étaient déjà incertaines avant la rupture des négociations avec Bruxelles. Aujourd’hui, le pays entre dans une phase très délicate, qui déterminera sa capacité future à être compétitif dans les domaines de la recherche et de l’innovation, affirme Martin Vetterli, président de l’EPFL. Bien que formellement, l’accord cadre n’ait rien à voir avec la coopération Suisse-UE en…

Un Suisse au Nicaragua: Yanick Iseli arrive dans son nouveau pays

Yanick Iseli vit depuis maintenant un mois au Nicaragua. Voyons comment se passent ses premiers jours sur place et jetons un œil à la question budgétaire. «C’était probablement la première fois que je voyais mon père pleurer.» Il y a quatre semaines, Yanick Iseli se trouvait à l’aéroport de Zurich. Cela lui paraît une éternité, tant de choses se sont passées depuis. Aujourd’hui, le trentenaire se trouve à plus de 9 000 kilomètres de là, dans sa nouvelle maison, et sourit à la caméra de son téléphone portable. Il se sert des appels vidéo et applications de messagerie pour informer sa famille et ses amis sur son nouveau chez lui. Et s’enthousiasme: «Il est midi et il fait 28 degrés dehors. La saison sèche de quatre mois vient de se terminer et celle des pluies va doucement commencer. Les plantes sont heureuses!» Série: avec Yanick Iseli au Nicaragua Cet article fait partie d’une série sur l’émigration. Swissinfo accompagne le Suisse Yanick Iseli dans son aventure au Nicaragua et…

L’école déclare la guerre au harcèlement

En Suisse, environ un enfant sur dix est harcelé durant sa scolarité. Derrière ces chiffres se cache une souffrance qui mène parfois au suicide. Les écoles tentent d’agir sur les dynamiques de groupe pour lutter contre ce phénomène. C’est le cas de l’Institut International de Lancy à Genève qui s’appuie sur une méthode finlandaise. «Les harceleurs ne sont pas méchants. Ils luttent parfois eux-mêmes contre quelque chose», partage un élève. Sa classe de 6e de l’institut International de Lancy à Genève vient de participer à un jeu de rôle, dont le but est de prévenir le harcèlement scolaire. Les enfants de 12 ans ont pu se glisser dans la peau de l’élève brimé par ses camarades, dans celle du harceleur ou encore endosser le rôle des témoins silencieux, ceux qui n’ont pas le courage d’intervenir pour aider la victime. «Lorsqu’on est harceleur, on se sent en position de pouvoir», remarque une autre écolière. À l’issue de l’expérience, les enfants partagent leurs sentiments et leurs…

La Suisse joue gros dans ses négociations avec l’UE

On pourrait qualifier ça de Swissexit: le gouvernement suisse a décidé de ne pas ratifier l’accord-cadre avec l’UE. C’est un dangereux jeu d’équilibriste, dont la Suisse pourrait aussi sortir perdante. La Suisse ne veut pas adhérer à l’UE, comme l’ont déjà clairement montré différentes votations populaires. Au lieu de cela, le gouvernement s’appuie sur les accords bilatéraux qui garantissent à la Suisse l’accès au marché intérieur européen. Cependant, l’UE ne souhaite poursuivre sur cette voie bilatérale que si les questions institutionnelles sont clarifiées dans un accord-cadre. Après sept ans, le gouvernement suisse a toutefois décidé de rompre les négociations. En Suisse, la résistance politique interne à l’accord était en effet forte. À première vue, la Suisse n’a pas grand-chose à perdre: si tout reste inchangé, elle peut continuer à avoir accès au marché intérieur de l’UE tout en conservant sa souveraineté. Mais en y regardant de plus près, il apparaît clairement que…

Un magnat burkinabé réclamait 30 millions d’indemnités à la Suisse

Trente millions d’euros: c’est le montant des pertes de trading que l’homme d’affaires burkinabé Inoussa Kanazoé dit avoir subies sur un de ses comptes suisses à la suite d’un séquestre de trente mois ordonné par le Ministère public de Genève. Une demande d’indemnisation sèchement rejetée. Proche de François Compaoré, le frère de l’ancien président burkinabé Blaise Compaoré, Inoussa Kanazoé a fait fortune dans l’import-export de denrées alimentaires, le pétrole et le ciment. Il possède notamment la Cimenterie du Faso (CimFaso), partenaire du suisse Holcim à travers sa filiale Socimat. Une success-story qui ne serait pas, selon Jeune Afrique, sans «zones d’ombre». «Selon certaines indiscrétions, note l’hebdomadaire, l’origine de cette réussite fulgurante est à chercher du côté du Nord ivoirien, où il aurait été le principal fournisseur des rebelles en produits de grande consommation». Ce qui est certain, c’est qu’en avril 2017, l’horizon s’est s’assombri pour l’entrepreneur. À la…

«Nos clients souhaitent que nous produisions en Suisse»

Directrice générale du groupe Weidmann, Franziska Tschudi Sauber souligne l’importance de la fiabilité et de la production suisse pour ses produits médicaux. Elle a en revanche décidé de délocaliser récemment une centaine d’emplois liés à sa division électrique. Basé à Rapperswil-Jona, dans le canton de Saint-Gall, le groupe Weidmann est présent sur une trentaine de sites dans le monde entier. Fondé il y a plus de 140 ans, ce groupe spécialisé dans les produits et services d’ingénierie compte trois divisions: électrique (matériaux d’isolation, etc.), médicale (applications plastiques moulées par injection) et technologies des fibres (cellulose micro-fibrillée). Série: des femmes aux commandes Les femmes restent encore largement sous-représentées dans les hautes sphères de l’économie. Les 20 sociétés cotées sur l’indice phare de la Bourse suisse, le SMI, ne comptent par exemple que 13% de cadres dans leurs directions. La Suisse fait figure de mauvais élève en comparaison…

Bilatérales et Tiger, similitudes et différences

Les bilatérales se crashent dans un bruit médiatique, le Tiger dans un silence assourdissant.
Le pilote du Tiger est sain et sauf, on craint plus pour celui des bilatérales.
Le pilote du Tiger pouvait déclencher lui-même son siège éjectable, celui des bilatérales pourrait être éjecté par d’autres.
Le Tiger, on sait déjà par quoi on voulait le remplacer. Les bilatérales, moins.
L’un des deux sert au combat aérien, l’autre au combat terrestre.

Mystère après le crash d’un F-5E la semaine dernière

Omerta

Un F-5E Tiger II de l’armée de l’air suisse s’est crashé le 26 mai dernier près de la station de ski de Melchsee-Frutt (Canton d’Obwald, au centre de la Suisse). Le pilote a pu s’éjecter à temps. Les raisons de l’accident restent toujours indéterminées, et les différentes instances gouvernementales (Parlement, ministère de la défense, Présidence) n’ont publié aucun communiqué sur le sujet. Les vols des F-5, suspendus dans la foulée de l’accident, ont repris vendredi dernier.

Comment la Suisse utilise ses F-5

Selon la presse suisse, le F-5 prenait part à un entraînement « au combat aérien au profit de deux chasseurs F/A-18 ». Lors d’une interpellation au Parlement de la Confédération en 2019, la députée Priska Seiler Graf avait indiqué que les 26 F-5 Tiger « servent de cible, jouent le rôle d’agresseurs lors d’entraînements de combat aérien ». Les F-5 sont également utilisés pour des missions d’entraînement dans le domaine de la guerre électronique, des missions de police aérienne de jour, ainsi que la surveillance de la radioactivité de l’air. Un F-5 s’était également écrasé en 2016 à l’occasion d’un entraînement, suite à une collision en vol avec un autre appareil.closevolume_off

Air 2030

Cet accident intervient alors que la Suisse compte renouveler sa flotte d’avions de combat dans le cadre de l’appel d’offres Air 2030. En septembre dernier, l’achat de nouveaux appareils avait été approuvé par référendum, pour remplacer les F-5 Tiger II et les F/A-18 Hornet. Plusieurs avionneurs sont sur les rangs, dont Dassault Aviation le Rafale, Airbus et son Typhoon, Lockheed Martin et son F-35, et enfin Boeing qui propose le Super Hornet.

https://www.air-cosmos.com/article/suisse-crash-arien-24927

Les initiatives anti-pesticides se dirigent vers un échec dans les urnes

La majorité des Suisses s’apprêtent à refuser les deux initiatives populaires visant à interdire les pesticides, selon le second sondage de la SSR en vue des votations du 13 juin. Les lois sur le CO2, contre le terrorisme et sur la gestion de la crise sanitaire seraient toutes les trois acceptées. La Suisse ne deviendra probablement pas l’un des premiers pays au monde à bannir les pesticides de synthèse de son territoire. Alors que les textes disposaient encore d’une longueur d’avance à la mi-avril, une majorité des citoyens et citoyennes comptent désormais refuser les deux initiatives populaires qui s’attaquent aux produits phytosanitaires, mais avec des mécanismes bien différents. Le sondage Pour la deuxième enquête démographique en vue de la votation fédérale du 13 juin 2021, l’Institut gfs.bern a interrogé, entre le 18 mai et le 26 mai, 17’959 personnes ayant le droit de vote, sélectionnées de manière représentative et réparties dans toutes les régions linguistiques de Suisse.

La Suisse plébiscitée par sa population étrangère pendant la pandémie

Malgré quelques bémols, la majorité des personnes immigrées en Suisse disent s’y sentir chez elles et n’auraient pas souhaité être ailleurs pour traverser la crise sanitaire. C’est ce que montre une enquête du Pôle de recherche national sur la migration. Avec les fermetures de frontières, les quarantaines obligatoires et autres tests PCR imposés par la lutte contre le coronavirus, l’expatriation a pris un autre sens depuis mars 2020. Mais même privées de déplacements internationaux et de retrouvailles avec leurs proches restés au pays, la plupart des personnes immigrées ne regrettent pas d’avoir élu domicile en Suisse. Plus des trois quarts des étrangères et étrangers interrogés dans le cadre de l’enquête Migration-Mobility, entre octobre 2020 et janvier 2021, déclarent s’être sentis «au bon endroit» en Suisse pendant la crise sanitaire; seule une petite minorité a indiqué avoir le mal du pays. L’échantillon, qui comprend près de 7400 personnes, est représentatif de la population…

Pornographie, harcèlement ou violence: les «dick pics» dans une zone grise juridique

Le harcèlement sexuel sur Internet est un phénomène répandu dans le monde entier. En Suisse, les femmes ont désormais une plateforme qui leur permet de dénoncer facilement ces cyberattaques. C’est l’amorce d’une solution à un problème encore trop peu pris en compte dans les lois du monde entier. Plus de la moitié des femmes âgées de 16 à 39 ans en Suisse ont déjà reçu des messages à caractère sexuel non désirés sur des canaux en ligne, montre une étude réalisée en 2019 par l’institut gfs.bern. Plus d’une femme sur cinq a également reçu des «images sexuellement explicites», selon la même étude. Les chiffres vont dans le même sens qu’un rapport de l’ONU, selon lequel, dans le monde entier, près de trois quarts des femmes ont déjà subi une forme de cyberviolence et de harcèlement en ligne. De nombreuses femmes passent outre le harcèlement parce que la procédure judiciaire est souvent trop longue, trop coûteuse et humiliante, explique Jolanda Spiess-Hegglin, fondatrice et présidente…