Jusqu’à 1,3 million d’immigrants ont quitté le Royaume-Uni l’année dernière. Ces départs sont surtout dus à la crise sanitaire liée au coronavirus. L’histoire de trois personnes de retour en Suisse montre qu’un vol vers la mère patrie peut parfois s’avérer être la meilleure solution. Depuis l’automne, les choses sont claires pour Ramona Zimmermann: elle veut retourner en Suisse, loin du Pembrokeshire, au Pays de Galles, où elle a passé un an et demi à essayer de se construire une nouvelle vie avec sa famille. Ce désir est devenu évident après la naissance de sa seconde fille, l’été dernier: «Nous étions complètement seuls ici et nous ne pouvions guère nouer des relations à cause de la pandémie», affirme-t-elle. Importance des relations Une visite de plusieurs semaines en Suisse était censée suffire pour rétablir la situation. Au lieu de cela, ce séjour a montré encore plus clairement à cette Glaronaise de 28 ans ce qui lui manque au Pays de Galles. «À la maison, mes enfants…
En 1990 encore, les hommes d’Appenzell Rhodes-Intérieures refusaient aux femmes le droit de vote au niveau cantonal. Swissinfo.ch s’est entretenu avec des Appenzelloises sur les raisons de ce refus et l’évolution de la situation depuis. Cela semble pourtant inconcevable: dans le demi-canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures, où vivent quelque 16’000 personnes, une majorité d’hommes refusaient il y a un peu plus de 30 ans d’accorder les droits politiques aux femmes. «Grüezi»: que ce soit sur la place ou devant le bâtiment du gouvernement, la commune d’Appenzell est probablement le seul chef-lieu cantonal où des inconnus vous saluent dans la rue. Les autochtones en parlent comme d’un village. 50 ans de suffrage féminin Le 7 février 1971, les hommes de Suisse ont dit oui au suffrage féminin. La Suisse est ainsi devenue un des derniers pays à introduire le suffrage universel. Volontiers présentée au niveau international comme un modèle de démocratie directe, la Suisse est donc en fait…
Le 22 janvier 2021, le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) entre en vigueur. Adopté par 122 pays aux Nations Unies en 2017, il a été jusqu’à présent signé par 86 États, dont 51 l’ont ratifié. Est-il pour autant effectif? Le point de vue de Marc Finaud, chef du service sur la Prolifération des armes au Centre de Politique de Sécurité de Genève (GCSP). Cette initiative de la société civile récompensée par le Prix Nobel de la paix a été soutenue par une majorité écrasante de pays, à l’exception de ceux qui possèdent des armes nucléaires et de leurs alliés. Des voix critiques soulignent que, de ce fait, le nouveau traité n’aura aucun effet sur le désarmement nucléaire. Dans tous les cas, il convient d’évaluer si et comment l’interdiction des armes nucléaires peut favoriser leur élimination L’adoption du TIAN a été accueillie en 2017 par la plupart avec joie et soulagement. Les Etats dotés d’armes nucléaires, eux, y ont réagi par un silence assourdissant ou manifesté…
La crise sanitaire actuelle handicape lourdement l’activité touristique. La survie financière de nombreux Suisses de l’étranger actifs dans ce secteur est en jeu. Témoignage d’une expatriée qui gère un hôtel au Sénégal. Confinement, semi-confinement, fermeture… Dans le monde entier, la pandémie de coronavirus continue d’avoir des effets économiques néfastes, tout particulièrement sur le tourisme. Une branche dans laquelle beaucoup de Suisses de l’étranger sont actifs. Ruth Isenschmid en fait partie. «Le plus simple pour moi, ce serait de tout abandonner et de vivre de mon AVS», déclare-t-elle. En tant que Suisse de l’étranger, elle a pu cotiser au système suisse de retraite au cours de ces 20 dernières années. Sa pension est certes modeste, mais elle assure désormais sa survie financière. Pédagogue sociale de formation et âgée aujourd’hui de 68 ans, Ruth Isenschmid exploite son propre hôtel à Dakar. Celui-ci est situé sur la deuxième rangée de bâtiments depuis la mer. La capitale…
Alors que d’autres États disent adieu à la neutralité classique, la Suisse s’accroche obstinément à son rôle particulier. Toutefois, elle aussi s’est éloignée du concept traditionnel de neutralité. Et elle doit faire face à de nouveaux défis. Lorsque les puissances victorieuses de Napoléon ont accordé à la Suisse la neutralité perpétuelle lors du Congrès de Vienne en 1815, l’accord prévoyait que la Confédération ne participerait pas aux conflits et ne fournirait pas de mercenaires, en échange de quoi aucune autre guerre ne serait menée sur son territoire. Au cours du XXe siècle, le droit de neutralité, défini de manière plutôt étroite, fait place à une politique de neutralité volontaire: les États neutres se comportent en politique étrangère de manière à ce que les autres pays se fient à leur neutralité et croient qu’ils resteraient en dehors d’un potentiel conflit. De nombreux États européens auparavant neutres, comme la Belgique, le Luxembourg, le Danemark et la Norvège…
Une Union européenne neutre est-elle concevable? C’est la question que pose l’ancienne conseillère fédérale et ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey dans son nouveau livre. La neutralité suisse fait régulièrement l’objet de discussions. Dans un livre récemment sorti de presse, Micheline Calmy-Rey, qui a promu le terme de «neutralité active», compile l’histoire, la théorie et la pratique de la neutralité suisse et formule quelques propositions-chocs. swissinfo.ch: La Suisse est candidate à un siège non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Pourquoi cette candidature est-elle, selon vous, compatible avec la neutralité? Micheline Calmy-Rey: Dans la grande majorité des situations, le Conseil de sécurité n’agit pas militairement, mais politiquement. Il a pris des décisions militaires dans quatre situations: la Corée, l’Irak, le Kosovo en 1999 et la Libye en 2011. Dans ces cas, le Conseil de sécurité a agi à l’unisson. C’est-à-dire au nom de la communauté…
De nombreuses initiatives individuelles novatrices, imaginées pour faire face aux différents défis du monde de demain, ont vu le jour à Genève. Coup de projecteur sur trois d’entre elles. Rocio Restrepo est arrivée en Suisse en 1999 après avoir fui la Colombie. Malgré ses deux diplômes universitaires et ses nombreuses années d’expérience professionnelle, elle s’est entendu dire que ses qualifications n’étaient pas valides et n’a pas pu intégrer le marché du travail à Genève. Au lieu de blâmer la société, elle a décidé de sensibiliser les organes gouvernementaux et les entreprises au cas des femmes immigrées qui, comme elle, ont une grande expérience professionnelle, et à la manière de les intégrer dans la vie active. «J’ai décidé d’aller à la rencontre de femmes ayant des expériences similaires (80 femmes au début) pour apprendre d’elles, et j’ai ensuite créé l’association Découvrir pour éviter ce gâchis d’expertise», raconte Rocio Restrepo. Les premières années d’existence…
Suisse: un pilotage « à haut risque » cause du crash d’un avion de collection
Secours et enquêteurs s’affairent autour de la carcasse d’un trimoteur Junkers JU52 HB-HOT qui s’est écrasé sur le pic de Piz Segnas à Flims, en Suisse, le 5 août 2018afp.com – Fabrice COFFRINI
Un pilotage à haut risque a provoqué l’accident en Suisse d’un avion de collection qui s’est écrasé en 2018 contre une montagne, tuant les vingt personnes à bord, a conclu jeudi le rapport d’enquête.
L’avion, un trimoteur Junkers JU52 HB-HOT construit en 1939 en Allemagne, appartenait à la compagnie Ju-Air, fondée en 1982 par des amis de l’armée de l’air.
Il s’était écrasé le 4 août 2018 contre le versant ouest du Piz Segnas, à 2.540 mètres d’altitude, dans le canton des Grisons (Est).
Lors de l’accident, l’avion était à sa capacité maximum de 17 passagers et trois membres d’équipage: 11 hommes et 9 femmes, parmi lesquels un couple autrichien et leur fils, avait indiqué la police. L’appareil traversait les Alpes pour relier Locarno (Sud) à l’aéroport militaire de Dubendorg près de Zürich (Nord).
Les deux pilotes, ex-membres de l’armée de l’air et ex-pilotes commerciaux, avaient fréquemment volé ensemble durant les deux mois avant l’accident.
Le Service suisse d’enquête de sécurité (SESE) « a identifié comme cause directe de l’accident la conduite de vol à haut risque par les pilotes », selon le rapport.
« Les pilotes ont dirigé l’avion à basse altitude, sans possibilité de trajectoire de vol alternative et à une vitesse dangereusement basse » dans une vallée avec des turbulences prévisibles, selon le SESE.
« Cette gestion à haut risque du vol a engendré la perte de contrôle », dans des turbulences « non extraordinaires », et il s’est écrasé « avec une trajectoire pratiquement verticale » faute d’espace disponible pour le redresser.
Le rapport ajoute que des omissions à la fois de Ju-Air et dans les procédures de l’autorité de surveillance, l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) « ont également contribué à la survenance de l’accident ».
Ainsi, le centre de gravité de l’avion se trouvait trop en arrière pendant le vol en raison d’une préparation inadéquate et d’erreurs dans un logiciel de Ju-Air.
Les pilotes du vol, comme d’autres pilotes de Ju-Air, « étaient habitués à ne pas respecter les règles de sécurité des opérations aériennes dans le cadre de Ju-Air et à prendre des risques élevés, même lorsqu’ils volaient avec des passagers », des violations que Ju-Air n’a pas empêchées.
En outre, l’OFAC n’avait pas identifié « de nombreux problèmes de sécurité au sein de Ju-Air »
L’avion « n’était pas techniquement dans un état réglementaire » mais cela n’a pas contribué à l’accident.
Le Junkers JU52, surnommé Tante Ju en allemand, Iron Annie en anglais, était un avion de transport en tôle ondulée fabriqué par la firme allemande Junkers à partir des années 1930 et jusque dans les années 1950.
Il a été utilisé par de nombreuses compagnies aériennes, mais aussi comme avion de transport militaire et bombardier pendant la Seconde Guerre mondiale. L’armée de l’air suisse l’a utilisé jusqu’en 1981.
Alors que Donald Trump quitte la Maison-Blanche, SWI swissinfo.ch revisite les quatre années tumultueuses de sa présidence et évalue leurs conséquences sur les relations entre les États-Unis et la Suisse. En novembre 2016 est proclamé élu à la présidence américaine le candidat républicain Donald Trump, qui avait largement fait campagne avec des slogans populistes et protectionnistes. Le ministre suisse des Affaires étrangères de l’époque, Didier Burkhalter, avait alors tenté de rassurer la population en soutenant que les relations avec la première puissance économique mondiale allaient rester inchangées. «La Suisse peut travailler avec n’importe quelle administration américaine», avait-il alors affirmé. Les quatre années qui ont suivi n’ont cessé de mettre à mal ce principe, Donald Trump défendant une politique étrangère souvent défavorable aux traditionnels alliés des États-Unis. Il a notamment incité à des guerres commerciales, a retiré son pays d’organisations internationales…
Après des débuts poussifs, la campagne de vaccination contre la Covid-19 s’accélère en Suisse, avec l’objectif de vacciner tous ceux qui le souhaitent d’ici l’été. Mais l’approche décentralisée comporte son lot de défis. Le fils de Susanne Kuratli avait programmé son réveil à 2 heures du matin le vendredi 8 janvier, le jour de l’ouverture des inscriptions pour se faire vacciner dans le canton de Berne. Après avoir entré tous les renseignements requis concernant l’âge, l’assurance et l’état de santé de sa mère dans le formulaire d’inscription en ligne, il a commencé à voir les créneaux de rendez-vous apparaître puis disparaître plus vite qu’il ne pouvait taper sur son clavier. Il a accepté aussi vite que possible et obtenu un rendez-vous pour sa mère de 80 ans deux jours après l’ouverture du premier centre de vaccination à Berne, le 11 janvier. «Vaccinée, je me sens un peu plus en sécurité», a déclaré Susanne Kuratli à swissinfo.ch. «Je voulais me faire vacciner le plus tôt…