Catégorie : Suisse

L’heure de vérité pour la réforme des retraites a sonné en Suisse

Le peuple suisse dira ce week-end quel sort il réserve à la réforme de l’assurance-vieillesse et survivants, qui prévoit de relever l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans. Les Suisses votent également sur une initiative qui veut interdire l’élevage intensif et sur une réforme de la taxation des entreprises. Les Suisses se prononcent ce dimanche sur l’un des sujets les plus importants de la législature, soit la réforme de l’assurance-vieillesse et survivants (AVS). Alors que toutes les tentatives de réformer le premier pilier de la prévoyance vieillesse depuis 1995 ont échoué, le suspense règne autour de l’issue du scrutin. Le dernier sondage de la SSR en vue des votations fédérales donnait le oui gagnant à 59%, mais montrait aussi une importante progression du camp du non. Le projet baptisé AVS 21 prévoit de relever l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans (comme les hommes) et une hausse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Ces mesures visent à garantir le…

L’obligation toute helvétique d’avoir son bunker antiatomique

La Suisse, au nom de sa neutralité, n’est jamais entrée en guerre. Le pays dispose néanmoins de sa propre armée et peut se targuer de posséder un nombre de bunkers antiatomiques bien supérieur à celui de nombreux autres États prêts à recourir aux armes. Voici pourquoi. Le premier pas vers la neutralité helvétique remonte à 1516. Une année après la bataille de Marignan, le dernier conflit armé auquel ont participé les troupes confédérées et qui s’est soldé par une défaite cuisante face à l’armée française, la Suisse a conclu un traité de paix avec le roi de France, François 1er. Ce traité a été reconduit et pérennisé en 1815, lorsque la neutralité et l’inviolabilité de la Suisse ont été internationalement reconnues au Congrès de Vienne. Si la possibilité que la Confédération entre en guerre est minime, pourquoi y a-t-il plus de 360’000 abris antiatomiques répartis dans tout le pays et prêts à accueillir les 8,7 millions d’habitantes et habitants du pays en cas d’urgence? Leur…

La fin d’une époque: ce qui attend la Russie avec le départ des horlogers suisses

Depuis le début de la guerre en Ukraine et les sanctions imposées par la communauté internationale, les horlogers suisses ont déserté la Russie. Un journaliste et expert en horlogerie moscovite dresse le tableau des conséquences – parfois inattendues – de la mise à l’arrêt de l’industrie du luxe dans son pays. Sept mois se sont écoulés depuis que les entreprises horlogères suisses ont stoppé leurs activités commerciales en Russie. Depuis le 24 février 2022, date du début de la guerre en Ukraine, les boutiques ont fermé, l’importation de nouveaux modèles dans le pays a cessé et les détaillants ont fortement augmenté leurs prix. Outre l’impossibilité évidente d’acheter de nouvelles montres de luxe de première main, le départ des marques entraînera un certain nombre d’autres conséquences qui affecteront négativement le marché russe du luxe. Boycott et représailles En représailles à l’arrêt des exportations de montres suisses vers la Russie, les autorités russes ont confisqué au…

Les trésors des Suisses de l’étranger ont rapporté 1,5 million de francs

Les collections historiques de la Fondation des Suisses dans le monde ont été vendues aux enchères les 20 et 21 septembre par la maison Piguet à Genève. Musées et particuliers ont afflué à cette vente dont le produit doit rembourser les créanciers de la Fondation, qui a fermé en 2021. Lors de la vente en salle, mardi, et de la vente en ligne, mercredi, plus de 500 lots provenant des collections de la Fondation des Suisses dans le monde ont été mis à l’encan. Le catalogue était très varié, allant d’uniformes militaires à des peintures, en passant par de la numismatique ou de petits objets précieux ayant pour la plupart été la propriété d’illustres familles suisses. Les lots les plus en vue étaient une tabatière en or, émail et diamants que le Tsar Alexander 1er avait offerte au Général Willem du Pont pour ses bons services et quatre médailles en or ayant appartenu à la famille Bonaparte. La tabatière, estimée entre 40’000 et 60’000 francs, a été remportée pour 100’000 francs, et…

Les référendums russes en Ukraine sont un «affront à la démocratie»

Le Kremlin a annoncé vouloir organiser des référendums dans les zones de l’Ukraine qu’il contrôle en vue de leur rattachement à la Fédération de Russie. Pour Andreas Gross, spécialiste suisse de la démocratie directe, ces consultations populaires n’ont rien à voir avec une quelconque autodétermination. swissinfo.ch: Le président Poutine a annoncé la tenue de référendums sur le rattachement à la Russie dans les régions de Lougansk, Donetsk, Kherson et Zaporijia. En Suisse, on les qualifie de référendums fictifs. À juste titre? Andreas Gross: Absolument, c’est même un véritable affront à la démocratie. Il ne s’agit pas non plus de référendums, mais de plébiscites, de votes populaires organisés d’en haut. Cela n’a rien à voir avec la démocratie et l’autodétermination. Les référendums qui ont été annoncés sont-ils dès lors de la pure propagande pour légitimer les actions militaires sur la scène politique intérieure? Non, c’est bien plus que de la propagande, c’est plutôt un acte…

«Ils ont tué notre média au sens littéral du terme»

Joel Vera, ancien directeur adjoint du Monitor Michoacán, a été contraint de fermer son portail d’information à la suite de l’assassinat de deux de ses collègues. Démocratie émergente, le Mexique est considéré comme l’une des plus dangereuses pour les journalistes. À Zitácuaro, dans l’État du Michoacán, à 155 kilomètres de Mexico, le site d’information Monitor Michoacán «a été réduit au silence», affirme Joel Vera, ancien directeur adjoint du journal en ligne. «Deux personnes ont été assassinées. Quand les médias sont tués, la société perd, mais elle doit se réveiller pour protéger les personnes qui exercent la liberté d’expression», déclare-t-il à SWI swissinfo.ch. Joel Vera a fermé le petit portail d’information après l’assassinat de deux de ses collègues «parce qu’il n’y a pas de garanties de sécurité pour la liberté d’expression». Il explique pourquoi ces attaques mortelles contre la presse peuvent se produire au Mexique. «Le problème au Mexique est la corruption, qui…

«Une votation sur le F-35 aurait été passionnante»

Contrat de vente signé, initiative populaire retirée: Giada Gianola analyse dans une interview la dernière étape de la lutte autour de l’achat d’avions de combat suisses. Bien qu’elle aurait trouvé une votation passionnante, le fait que le gouvernement ait signé le contrat d’achat des jets avant une nouvelle votation populaire ne pose, selon elle, pas de problème démocratique. Depuis plus de dix ans, la Suisse se penche sur l’achat de nouveaux avions de combat. Deux votations populaires ont déjà eu lieu à ce sujet. La ministre de la Défense Viola Amherd a maintenant signé le contrat d’achat pour 36 avions de type F-35. Pourtant, suffisamment de signatures avaient été récoltées et déposées pour valider une initiative populaire contre l’achat de cet avion américain. Le Parlement a toutefois décidé de ne pas attendre la votation populaire et a donné son feu vert à la signature du contrat. L’«Alliance contre le F-35» en a tiré les conséquences et retiré son initiative. L’alliance à…

Lucerne, la ville qui, par sa faute, ne sera plus capitale du pays

Sur les bords du Lac des Quatre-Cantons, Lucerne s’est rêvé capitale helvétique à trois reprises dans l’Histoire. Après un premier succès des plus éphémères, elle s’est cassé les dents par deux fois du fait des Lucernois eux-mêmes. La ville et le canton ne sont toutefois pas exempts de mérites dans le développement de la démocratie suisse. Une manœuvre unique. Nous sommes en 1798 et l’oligarchie lucernoise proclame de son propre chef la fin de son règne. «La forme de régime aristocratique est abolie», annoncent les notables de la ville en date du 31 janvier. Une semaine plus tard a lieu la première élection par le peuple du parlement lucernois. Et le 1er mars, il entame ses travaux. À l’époque, deux systèmes font la pluie et le beau temps en Europe. La France révolutionnaire d’un côté, l’alliance conservatrice des monarchies d’Autriche, Russie et Grande-Bretagne de l’autre. La France promeut les conceptions républicaines. Aux Pays-Bas et en Italie, des républiques sœurs ont vu le…

Collection Gurlitt: la gestion transparente d’un héritage inconfortable

Dans une exposition consacrée à l’héritage Gurlitt, le Musée des beaux-arts de Berne met l’accent sur ses propres recherches. Il montre ainsi les défis actuels liés aux œuvres d’art et à leur histoire. «Tirer un bilan, c’est rendre des comptes», peut-on lire en grandes lettres sur le mur. Dans cette troisième exposition consacrée à la collection d’art Gurlitt, il n’est question qu’en second lieu des œuvres elles-mêmes. Il s’agit avant tout du travail du musée sur ces œuvres. Cela représente huit années de recherche au cours desquelles il aura fallu soupeser de nombreux impondérables de nature juridique, politique et surtout morale. L’éclatement de l’affaire Gurlitt a suscité un grand émoi et lancé de vastes discussions sur le traitement de l’art spolié par les nazis. Pour rappel, le collectionneur d’art Cornelius Gurlitt a légué son héritage au Musée des Beaux-Arts de Berne en 2014. Sa collection, en grande partie héritée de son père, avait déjà été confisquée en Allemagne deux…