Catégorie : Suisse

La Genève internationale, un incubateur pour les initiatives de la société civile

De nombreuses initiatives individuelles novatrices, imaginées pour faire face aux différents défis du monde de demain, ont vu le jour à Genève. Coup de projecteur sur trois d’entre elles. Rocio Restrepo est arrivée en Suisse en 1999 après avoir fui la Colombie. Malgré ses deux diplômes universitaires et ses nombreuses années d’expérience professionnelle, elle s’est entendu dire que ses qualifications n’étaient pas valides et n’a pas pu intégrer le marché du travail à Genève. Au lieu de blâmer la société, elle a décidé de sensibiliser les organes gouvernementaux et les entreprises au cas des femmes immigrées qui, comme elle, ont une grande expérience professionnelle, et à la manière de les intégrer dans la vie active. «J’ai décidé d’aller à la rencontre de femmes ayant des expériences similaires (80 femmes au début) pour apprendre d’elles, et j’ai ensuite créé l’association Découvrir  pour éviter ce gâchis d’expertise», raconte Rocio Restrepo. Les premières années d’existence…

On sait maintenant ce qui est arrivé à Tante Ju

Suisse: un pilotage « à haut risque » cause du crash d’un avion de collection

Secours et enquêteurs s'affairent autour de la carcasse d'un trimoteur Junkers JU52 HB-HOT qui s'est écrasé sur le pic de Piz Segnas à Flims, en Suisse, le 5 août 2018

Secours et enquêteurs s’affairent autour de la carcasse d’un trimoteur Junkers JU52 HB-HOT qui s’est écrasé sur le pic de Piz Segnas à Flims, en Suisse, le 5 août 2018afp.com – Fabrice COFFRINI

28 JAN 2021 Mise à jour 28.01.2021 à 14:00 AFP © 2021 AFP

Un pilotage à haut risque a provoqué l’accident en Suisse d’un avion de collection qui s’est écrasé en 2018 contre une montagne, tuant les vingt personnes à bord, a conclu jeudi le rapport d’enquête.

L’avion, un trimoteur Junkers JU52 HB-HOT construit en 1939 en Allemagne, appartenait à la compagnie Ju-Air, fondée en 1982 par des amis de l’armée de l’air.

Il s’était écrasé le 4 août 2018 contre le versant ouest du Piz Segnas, à 2.540 mètres d’altitude, dans le canton des Grisons (Est).

Lors de l’accident, l’avion était à sa capacité maximum de 17 passagers et trois membres d’équipage: 11 hommes et 9 femmes, parmi lesquels un couple autrichien et leur fils, avait indiqué la police. L’appareil traversait les Alpes pour relier Locarno (Sud) à l’aéroport militaire de Dubendorg près de Zürich (Nord).

Les deux pilotes, ex-membres de l’armée de l’air et ex-pilotes commerciaux, avaient fréquemment volé ensemble durant les deux mois avant l’accident.

Le Service suisse d’enquête de sécurité (SESE) « a identifié comme cause directe de l’accident la conduite de vol à haut risque par les pilotes », selon le rapport.

« Les pilotes ont dirigé l’avion à basse altitude, sans possibilité de trajectoire de vol alternative et à une vitesse dangereusement basse » dans une vallée avec des turbulences prévisibles, selon le SESE.

« Cette gestion à haut risque du vol a engendré la perte de contrôle », dans des turbulences « non extraordinaires », et il s’est écrasé « avec une trajectoire pratiquement verticale » faute d’espace disponible pour le redresser.

Le rapport ajoute que des omissions à la fois de Ju-Air et dans les procédures de l’autorité de surveillance, l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) « ont également contribué à la survenance de l’accident ».

Ainsi, le centre de gravité de l’avion se trouvait trop en arrière pendant le vol en raison d’une préparation inadéquate et d’erreurs dans un logiciel de Ju-Air.

Les pilotes du vol, comme d’autres pilotes de Ju-Air, « étaient habitués à ne pas respecter les règles de sécurité des opérations aériennes dans le cadre de Ju-Air et à prendre des risques élevés, même lorsqu’ils volaient avec des passagers », des violations que Ju-Air n’a pas empêchées.

En outre, l’OFAC n’avait pas identifié « de nombreux problèmes de sécurité au sein de Ju-Air »

L’avion « n’était pas techniquement dans un état réglementaire » mais cela n’a pas contribué à l’accident.

Le Junkers JU52, surnommé Tante Ju en allemand, Iron Annie en anglais, était un avion de transport en tôle ondulée fabriqué par la firme allemande Junkers à partir des années 1930 et jusque dans les années 1950.

Il a été utilisé par de nombreuses compagnies aériennes, mais aussi comme avion de transport militaire et bombardier pendant la Seconde Guerre mondiale. L’armée de l’air suisse l’a utilisé jusqu’en 1981.

L’impact sur la Suisse de la présidence hors-norme de Donald Trump

Alors que Donald Trump quitte la Maison-Blanche, SWI swissinfo.ch revisite les quatre années tumultueuses de sa présidence et évalue leurs conséquences sur les relations entre les États-Unis et la Suisse. En novembre 2016 est proclamé élu à la présidence américaine le candidat républicain Donald Trump, qui avait largement fait campagne avec des slogans populistes et protectionnistes. Le ministre suisse des Affaires étrangères de l’époque, Didier Burkhalter, avait alors tenté de rassurer la population en soutenant que les relations avec la première puissance économique mondiale allaient rester inchangées. «La Suisse peut travailler avec n’importe quelle administration américaine», avait-il alors affirmé. Les quatre années qui ont suivi n’ont cessé de mettre à mal ce principe, Donald Trump défendant une politique étrangère souvent défavorable aux traditionnels alliés des États-Unis. Il a notamment incité à des guerres commerciales, a retiré son pays d’organisations internationales…

Comment la Suisse fédéraliste espère vacciner 6 millions de personnes d’ici l’été

Après des débuts poussifs, la campagne de vaccination contre la Covid-19 s’accélère en Suisse, avec l’objectif de vacciner tous ceux qui le souhaitent d’ici l’été. Mais l’approche décentralisée comporte son lot de défis. Le fils de Susanne Kuratli avait programmé son réveil à 2 heures du matin le vendredi 8 janvier, le jour de l’ouverture des inscriptions pour se faire vacciner dans le canton de Berne. Après avoir entré tous les renseignements requis concernant l’âge, l’assurance et l’état de santé de sa mère dans le formulaire d’inscription en ligne, il a commencé à voir les créneaux de rendez-vous apparaître puis disparaître plus vite qu’il ne pouvait taper sur son clavier. Il a accepté aussi vite que possible et obtenu un rendez-vous pour sa mère de 80 ans deux jours après l’ouverture du premier centre de vaccination à Berne, le 11 janvier. «Vaccinée, je me sens un peu plus en sécurité», a déclaré Susanne Kuratli à swissinfo.ch. «Je voulais me faire vacciner le plus tôt…

Une famille suisse rentre au pays pour retrouver des écoles ouvertes

L’été dernier, nous nous sommes entretenus avec des Suisses de l’étranger qui envisageaient un retour en Suisse en raison de la scolarisation de leurs enfants en temps de pandémie. Une famille a mis ce projet à exécution. Nous l’avons rencontrée à Winterthur. En juillet 2020, la fermeture des écoles en Californie a poussé Doris S. (50 ans) et sa famille à faire leurs valises et rentrer en Suisse. Quelques mois plus tard, en octobre 2020, la rédaction anglophone de swissinfo.ch a rendu visite à Doris et à ses fils Kai (9 ans) et Nicolas (14 ans) à Winterthur pour découvrir comment leur retour s’est déroulé. À la demande de la famille, nous ne mentionnons pas leur nom dans cet article. Le Suisse allemand déjà maîtrisé Le déménagement des États-Unis vers la Suisse a été possible pour la famille, car Doris n’était pas liée à un emploi en Californie. Cependant, son mari Dirck S., qui travaille comme ingénieur, a dû rentrer aux États-Unis pour des raisons professionnelles, après…

Des fioles de vaccins anti-Covid stérilisées par millions dans la campagne fribourgeoise

Lonza est sous les feux des projecteurs depuis qu’elle a démarré la production à grande échelle du vaccin anti-Covid-19 de Moderna sur son site de Viège, en Valais. Mais d’autres acteurs suisses moins connus jouent un rôle crucial dans la chaîne complexe qui doit permettre de vacciner rapidement une grande partie de la population. C’est le cas de la PME fribourgeoise Medistri. A proximité immédiate d’Avenches, ancienne capitale de l’Helvétie romaine, et de l’aéroport militaire de Payerne, base principale des Forces aériennes suisses, le village de Domdidier compte à peine plus de 3000 âmes. Mais sa zone industrielle ressemble plutôt à celle d’une ville de taille moyenne. Usines, entrepôts et sociétés de transports ont remplacé en quelques années seulement des terrains autrefois utilisés pour la culture de patates ou de betteraves. L’autoroute voisine, achevée en 2001, et les efforts de la promotion économique du canton de Fribourg, ont permis d’attirer de nombreuses entreprises…

Les Alpes suisses sont plus chaudes que jamais

2020 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée dans les Alpes suisses et la seconde sur l’ensemble du pays. Conséquence de la tendance climatique globale, qui va laisser certaines espèces sur le carreau. Cela a déjà commencé avec l’hiver dernier – décembre 2019 à février 2020 en termes météorologiques -, qui a été le plus doux jamais enregistré en Suisse. Et dans l’ensemble, 2020 a été extrêmement chaude et ensoleillée selon MétéoSuisse, l’Office fédéral de météorologie et de climatologie. «Dans la plupart des zones du pays, la température moyenne de 2020 se situe entre 1,4° et 1,6° au-dessus de la norme de 1981-2010», rapportait MétéoSuisse à la fin de l’année dernière. Ce qui en fait la deuxième année la plus chaude en Suisse après 2018. Bien sûr, la Suisse n’est pas seule. Globalement, 2020 fait partie des trois années les plus chaudes jamais enregistrées, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), qui est encore en train de compiler des données. «La…

Que peut-on attendre de Joe Biden sur le climat?

Le président élu Joe Biden a fait du climat un élément central de sa campagne. Même si le retour des États-Unis dans la lutte contre le changement climatique est indéniablement une bonne nouvelle, il y a tout lieu de penser que la tâche va être ardue pour le nouveau président, affirme Augustin Fragnière du Centre interdisciplinaire de durabilité de l’Université de Lausanne. La lutte contre le changement climatique figure parmi les quatre priorités du programme de Joe Biden, aux côtés de la gestion de la pandémie de Covid-19, de la reprise économique et du combat contre les inégalités raciales. Mais que peut-on vraiment attendre du nouveau gouvernement américain ? Joe Biden aura-t-il les moyens d’honorer ses promesses et ses ambitions ? Un programme d’une ambition sans précédent Après quatre ans d’attaques incessantes contre les sciences du climat, de déstabilisation des accords internationaux et de dérégulation à tout va des émissions de gaz à effet de serre, toute la communauté…

«La lutte contre la stigmatisation de l’avortement est encore un combat majeur»

L’Argentine intègre en 2021 la liste des pays autorisant l’interruption volontaire de grossesse. Les femmes qui avortent sont cependant souvent stigmatisées, y compris dans les pays où la pratique est légale comme en Suisse, explique la spécialiste Clémentine Rossier. L’Argentine s’est dotée le 30 décembre 2020 d’une loi garantissant le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) jusqu’à la 14e semaine, aux soins post-avortement et à un traitement digne, confidentiel et gratuit pour les femmes, ainsi qu’une éducation sexuelle complète. Peu de pays dans le monde disposent d’une telle législation visant à limiter le risque d’avortements clandestins. En Amérique latine, l’Argentine rejoint l’Uruguay, Cuba, la Guyane, la Guyane française et Porto Rico, où les femmes peuvent avorter sans avoir subi de viol ni que leur vie soit en danger. La professeure Nelly Minyersky, figure du militantisme pour les droits des femmes en Argentine, estime qu’une étape très importante a été…

L’Ancien Monde s’émancipe

Beaucoup espèrent que l’Europe et les États-Unis vont se rapprocher avec l’arrivée du nouveau président américain Joe Biden. Mais la tâche ne sera pas si facile. En politique étrangère américaine, les changements gouvernementaux à Washington signifient généralement une modification du discours dominant, mais un maintien de la stratégie de base. Les contraintes géopolitiques et les intérêts stratégiques bougent lentement, de même que les alliances et les partenariats. Cette relative stabilité a été mise à rude épreuve ces quatre dernières années avec les chamboulements majeurs provoqués par la présidence de Donald Trump. Avec l’arrivée au pouvoir de Joe Biden, beaucoup espèrent un retour à la normale avec une politique qui respecte les accords internationaux et qui ne sacrifie pas des partenariats de longue date sur l’autel d’intérêts politiques intérieurs. Joe Biden a été vice-président sous la direction de Barack Obama et son cabinet comprend de nombreux fonctionnaires liés à la…