Cabinet Philippe ALLIAUME

Avocat à la Cour d'appel de Paris

Élection présidentielle: l’Amérique s’éloigne-t-elle de la Genève internationale?

Lors de son premier mandat, Donald Trump a bousculé les organisations internationales de Genève, se retirant notamment de plusieurs d’entre elles. Son successeur, Joe Biden, a promis un retour des États-Unis aux affaires multilatérales, mais ses actions ne l’ont pas toujours prouvé. Analyse. La Genève internationale garde un souvenir amer du premier mandat de Donald Trump. Durant ses quatre ans à la Maison-Blanche, de 2017 à 2021, le républicain a lancé une série d’assauts contre le système multilatéral. Les jugeant «biaisés», «inadéquats» et globalement contraires aux intérêts américains, l’ancien président a notamment claqué la porte du Conseil des droits de l’homme, s’est retiré de l’Organisation mondiale de la santé en pleine pandémie, et a engendré des blocages au sein de l’Organisation mondiale du commerce. Son successeur, Joe Biden, s’est empressé de promettre un retour des États-Unis au multilatéralisme. Le démocrate ne s’est pas contenté de réintégrer plusieurs des traités …

Les observateurs suisses de l’OSCE ont les yeux rivés sur les épineuses élections américaines

Dans un climat électoral extrêmement tendu, avec des allégations de fraude, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a envoyé près de 250 observateurs et observatrices aux États-Unis, dont l’expert tessinois Sascha Alderisi et le conseiller national Jean-Luc Addor. La mission vise à renforcer la confiance dans le processus électoral. Comment fonctionne-t-elle? «Je suis arrivé aux États-Unis le 3 octobre. Après un briefing à Washington, j’ai rejoint Salem, la capitale de l’Oregon. Je suis actuellement à Burns», explique Sascha Alderisi. Il est tôt le matin aux États-Unis et au téléphone, l’expert nous raconte qu’il voyage de ville en ville depuis plus de deux semaines avec un autre observateur norvégien. «Nous visitons les bureaux électoraux des comtés, nous rencontrons des fonctionnaires, des organisations de la société civile et nous vérifions comment se déroulent les préparatifs en vue du vote du 5 novembre.» Sascha Alderisi fait partie de la mission …

De l’or dans les jardins suisses

On ne trouve pas que des plantes dans les jardins helvétiques, mais aussi… de l’or. Beaucoup même à en croire une étude de l’Université de Saint-Gall qui estime que 10 tonnes de ce précieux métal y sont enterrées. C’est bien connu, l’or constitue une valeur refuge. En conserver sous forme de pièces ou de lingots représente donc une sorte d’assurance contre les coups du sort. Rien d’étonnant donc à ce que cette pratique soit largement diffusée en Suisse, pays justement réputé pour ses assurances, ses banques et aussi comme plaque tournante du commerce de l’or. Une étude récente de l’Université de Saint-Gall vient confirmer le goût des Suisses pour le métal jaune. Ce sondage représentatif réalisé auprès de 3000 personnes révèle notamment que 65,2% des personnes interrogées estiment qu’investir dans les métaux précieux est «judicieux». L’or constitue même l’une des formes de placement préférées des Suisses, certes loin derrière l’immobilier, mais devant des produits financiers …

Des détenus musulmans ont reçu de la viande de porc à leur insu

Dix détenus de l’établissement pénitentiaire de Realta à Cazis, dans le canton des Grisons, ont porté plainte contre inconnu et contre la direction de la prison pour de la viande faussement déclarée. Au moins un des détenus travaillait dans la boucherie de l’établissement. Lors d’une perquisition en septembre, neuf produits carnés ont été saisis, a déclaré le directeur de l’Office cantonal d’exécution des peines, Mathias Fässler, mardi devant les médias à Coire. Deux tiers de viande de porc ont été trouvés dans un «plat de bœuf», déclaré comme étant un produit exclusivement à base de bœuf. Environ la moitié des 200 détenus de l’établissement pénitentiaire de Realta sont musulmans. Selon le Coran, les musulmans ne peuvent pas manger de viande de porc. La viande faussement déclarée a aussi été vendue dans le magasin de la ferme de l’établissement pénitentiaire, et le personnel de la prison en a également mangé. Négligence ou discrimination? Le canton a immédiatement pris des mesures …

Guerre électronique: la Suisse en plein dilemme face aux drones

L’industrie militaire et l’innovation peuvent se frotter les mains avec l’arrivée de la guerre des drones. Mais dans un pays qui s’enorgueillit d’être la «Silicon Valley de la robotique» et dont les fonds publics alimentent le domaine de la recherche, ces velléités questionnent la notion même de neutralité. Sur fond de surenchère pour savoir qui de Kiev ou de Moscou possède le plus de drones en stock, l’armée ukrainienne peut compter sur du savoir-faire suisse. Celui d’une start-up zurichoise cofondée en 2017 à l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) par Lorenz Meier. But de sa société appelée Auterion: commercialiser le pilotage automatique de drone développé alors qu’il était étudiant sur les bancs de cette école. En juin, ce dernier a encore annoncé l’arrivée d’une nouvelle technologie qui, a-t-il expliqué, «changera la donne» en matière d’usage militaire cinétique. «Elle renforcera l’aide aux démocraties en proie aux agressions», a-t-il précisé. Le siège de sa société …

Drogues dures: la prohibition fait-elle plus de mal que de bien?

Après Genève, le crack – une drogue issue de la cocaïne – s’étend également à d’autres villes suisses. Comment contrer cette consommation croissante et de quels soutiens les personnes dépendantes ont-elles besoin? Rejoignez la discussion proposée par l’équipe «dialogue». En Suisse, la consommation de crack est en hausse. Des villes comme Zurich luttent contre les scènes de drogue ouvertes depuis l’année dernière et, en Suisse romande, la consommation a triplé depuis 2020. «Dans le passé, c’étaient les opiacés, d’autres substances qui étaient consommées plus fréquemment, comme l’héroïne. Maintenant, c’est le crack. Les consommateurs sont hyperactifs, très stressés, excités. Malheureusement, nous assistons à des scènes d’agression et de violence, en particulier dans les lieux publics où les gens se réunissent pour consommer», explique José Di Stefano dans un article de RSI. Ce que dit ce responsable d’une structure de jour à Lugano – structure qui accueille chaque jour environ 40 …

Le football, l’espoir d’un autre destin pour les jeunes Camerounaises

Au Cameroun, le football masculin est roi. Dans une société encore profondément patriarcale, la médiatisation grandissante du football féminin encourage de plus en plus de jeunes filles à braver les préjugés et à envisager une carrière professionnelle. Si leur volonté farouche pousse les mentalités à évoluer, elles doivent encore consentir de nombreux sacrifices. Reportage. Pourquoi nous écrivons cet article Ce reportage a été réalisé dans le cadre d’En Quête d’Ailleurs, un programme d’échange entre journalistes de Suisse et des pays d’Afrique, d’Europe de l’Est, d’Asie ou d’Amérique latine. La thématique 2024 portait sur les enjeux du sport. Le sujet du football féminin au Cameroun a été choisi, car il a fait l’objet d’un projet de recherche appelé Kick it like a girl, financé par le programme R4D (Programme suisse de recherche sur les questions globales pour le développement), cofinancé par la Direction du développement et de la coopération (DDC) et le Fonds national suisse de la …

Les victimes de viol peinent à être crues

Les méthodes d’évaluation de la crédibilité des victimes de violences sexuelles sont inconstantes, déplore l’avocate Demetra Giovanettina. Subir un viol est une expérience terrible. Pour la victime, le dénoncer et devoir affronter un procès implique de rouvrir la blessure psychologique. Le Tribunal fédéral a récemment précisé que la courte durée d’un viol ne pouvait constituer une circonstance atténuante. Cela a donné lieu à un débat autour de la proportionnalité des peines pour ces crimes. Un procureur général a déclaré à la NZZ que les tribunaux n’utilisaient pas toute leur marge de manœuvre et n’imposaient souvent aux coupables de viol que des peines d’emprisonnement de quelques années, ce qui est loin du maximum de 10 ans autorisé par le code pénal. Nous en avons parlé avec Demetra Giovanettina, avocate au cabinet Marcellini – Galliani, qui a déjà représenté des victimes d’abus sexuels devant les tribunaux. Selon votre expérience, les peines infligées sont-elles trop légères?