Catégorie : Suisse

Léger recul de la Suisse dans le classement mondial de la corruption

La Suisse est perçue comme un pays relativement «propre» en matière de corruption dans le secteur public, mais elle pourrait en faire plus pour éradiquer cette pratique, selon l’organisation Transparency International. Le secteur public helvétique est considéré comme particulièrement exposé au népotisme, tandis que le secteur privé est propice à la corruption et au blanchiment d’argent. Comme chaque année, la Suisse réalise globalement un bon score dans l’indice de perception de la corruption 2021, publié mardi par Transparency International. Elle recule néanmoins de la troisième à la septième place, en obtenant un point de moins qu’en 2020. «En matière de lutte contre la corruption dans le secteur public, la Suisse est une fois de plus loin d’être irréprochable et se fait même dépasser par d’autres pays», déclare Martin Hilti, directeur de la branche suisse de l’organisation. Une mesure de la corruption perçue dans 180 pays Créé en 1995, l’indice de perception de la corruption…

Naturalisation: trop rigide, la Suisse rate des chances

Très restrictive en matière de naturalisation, la Suisse vient encore de rater une occasion de changer cela. Tous les signes sont pourtant à l’inclusion. Le pays risque de perdre le contact avec le présent. Le Conseil des États n’a rien voulu entendre. Il vient de refuser une motion qui demandait qu’un étranger ou une étrangère né.e en Suisse soit automatiquement naturalisé.e et obtienne le plein droit de vote et d’éligibilité. 26 élus et élues des cantons étaient contre, 13 pour. La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter refusait aussi la proposition, au nom du gouvernement central. Le vieux principe de la lignée Deux principes s’opposent ici. Il y a d’une part, le «ius sanguinis», droit du sang ou principe de filiation, qui veut que la nationalité des parents – ou même d’un seul d’entre eux – détermine la nationalité des enfants. Et il y a d’autre part le «ius soli», droit du sol ou principe du lieu de naissance, qui veut que les enfants obtiennent leur nationalité en…

Christoph Mäder: «economiesuisse est en compétition avec un nombre croissant d’autres groupes d’intérêt»

Fiscalité des entreprises, gestion de la pandémie, relations avec l’UE: dans un entretien avec swissinfo.ch, Christoph Mäder, le président d’economiesuisse, passe en revue les grands défis qui attendent l’économie helvétique. Et minimise l’influence de la plus puissante association économique du pays sur les décisions politiques en Suisse. swissinfo.ch: Quels sont à vos yeux les principaux défis qui attendent l’économie suisse ces prochaines années? Christoph Mäder: La future imposition mondiale d’au moins 15% sur le profit des grandes entreprises est un défi de taille. Le but de cette démarche est de nuire à la compétitivité de la Suisse au profit d’autres nations moins disciplinées fiscalement parlant. Comme nous ne pouvons pas nous soustraire à ces nouvelles règles de l’OCDE, nous devons les appliquer le plus favorablement possible, par exemple en abolissant d’autres impôts (droits de timbre, etc.) et en permettant de plus grandes déductions fiscales (patent box, etc.) Ces…

Un sport populaire dans une République populaire

L’exposition de photos «Le virus du ski. À la recherche de traces» joue sur les contrastes. Les images mettent en parallèle d’un côté le caractère idyllique des débuts du ski en Suisse et de l’autre la pratique du ski en salle dans un centre commercial en Chine. Emanuel Gyger (1886 – 1951) et Arnold Klopfenstein (1896 – 1961) se sont fait un nom en tant qu’entrepreneurs prospères d’une maison d’édition de cartes postales. En parallèle, ils ont été les pionniers de la photographie de ski. Gyger & Klopfenstein ont photographié des freeriders, comme on les appellerait aujourd’hui, bien avant que les pistes n’existent. Les deux photographes montraient un Oberland bernois avec des paysages très enneigés, des skieurs audacieux et une nature presque intacte – autant d’images nostalgiques dont le tourisme se nourrit encore aujourd’hui. Une exposition du Musée Alpin Suisse, à Berne, provoque un contraste entre ces images d’autrefois et un regard croisé sur le pays hôte des Jeux olympiques…

Fraude et cabaret: le procès d’un flamboyant banquier suisse

L’un des plus grands procès pour fraude de l’histoire financière suisse est sur le point de débuter. Pierin Vincenz, ancien PDG de la banque Raiffeisen, comparaîtra devant le tribunal avec des complices présumés, dont Beat Stocker, ex-patron de la société de paiements numériques Aduno. Pierin Vincenz et Beat Stocker sont accusés de s’être illégalement rempli les poches de millions de francs en organisant une série de rachats d’entreprises. Bien que Raiffeisen ne soit pas en procès, la réputation de la banque a été traînée dans la boue pour avoir autorisé de somptueux voyages à l’étranger et des sorties dans des clubs de strip-tease aux frais de l’entreprise, et pour ne pas avoir repéré une série de transactions suspectes. Raiffeisen se présente comme «le troisième plus grand groupe bancaire de Suisse», mais elle est à peine connue en dehors du pays. C’est en effet une vénérable coopérative de plus de 200 banques locales fournissant des prêts et d’autres services à leurs communautés.

La Suisse et la fin de l’URSS: une discussion d’un quart d’heure

Berne n’a pas tardé à trouver une voie auprès des nouveaux Etats nés au lendemain de la dislocation de l’ex-Union soviétique en 1991, révèlent aujourd’hui des documents d’époque. Mais trente ans plus tard, ce qui semblait n’être alors qu’une formalité s’est retournée contre elle. C’est sous couvert de sa neutralité que la Suisse a traversé la «Guerre froide» dans le camp occidental. Mais depuis les années 1970, de premiers indices laissaient poindre l’issue qui allait clore ce chapitre de l’Histoire. Berne observait certes encore avec une certaine inquiétude la présence de chars soviétiques au-delà du lac de Constance, mais cette menace commençait déjà à s’estomper. Dès 1991, la vision à laquelle la Suisse s’était accoutumée, celle d’un monde composé de deux blocs, s’était effondrée. Dans les sphères du pouvoir en Suisse, des réflexions ont commencé d’émerger sur la politique à mener à l’Est. Rendus publics récemment, des documents des archives diplomatiques (Dodis) dévoilent la…

Olga, histoire d’un remarquable film suisse

Le jeune réalisateur Elie Grappe évoque la genèse et le succès de son premier long métrage, Olga, qui était à l’affiche des 57e Journées de Soleure. «Toutes mes excuses pour le retard, j’étais un peu occupé». Alors que nous commençons notre entretien vidéo, Elie Grappe explique comment il passe la plupart de son temps, chez lui à Vevey, à écrire le scénario de son prochain long métrage. Il s’agit d’un film situé dans les années 1930, qu’il réalise avec Jean-Marc Fröhle. Un producteur qui l’a accompagné pour les deux films l’ayant propulsé sur le devant de la scène internationale – le court métrage Suspendu (2015), présenté dans plus de 60 festivals, et Olga. Ce long métrage a connu sa première en Suisse allemande le 20 janvier, dans le cadre des Journées de Soleure (du 19 au 26 janvier). D’une certaine manière, il s’agit de la conclusion logique d’un parcours entamé en août 2020 dans une autre région du pays. A cause de la pandémie, le Festival du film de Locarno a abandonné son…

Le charme discret des antiquaires du livre

Malgré la disparition de nombreux antiquaires du livre, le commerce des ouvrages anciens reste bien vivant en Suisse. Des négociants de Genève, Bâle et Zurich nous livrent un aperçu de ce commerce exclusif, où le code des gentlemen est toujours de rigueur. En se promenant dans les rues du centre de Zurich il y a 20 ans, on aurait remarqué une profusion d’antiquaires du livre, notamment dans la vieille ville. Au début de ce siècle, la ville comptait 36 commerces de livres anciens, selon Marcus Benz, ancien président du Syndicat de la librairie ancienne et du commerce de l’estampe en Suisse (SLACES). «Aujourd’hui, il n’y en a pas plus de six encore actives», indique-t-il. À Genève, c’est la même histoire. Alexandre Illi, propriétaire d’Illibrarie dans la Grand Rue, une rue commerçante populaire qui accueillait jusqu’à six librairies de livres anciens il n’y a pas si longtemps, est le seul survivant. À l’instar du sort de nombreuses librairies ordinaires, elles sont devenues des…

Dans toute l’Europe, l’État vient à la rescousse des médias fragilisés par la numérisation

Contrairement à la plupart des pays européens, la Suisse n’a jamais instauré d’aides financières directes à la presse. Une situation qui pourrait évoluer le 13 février: les citoyennes et citoyens votent sur un paquet de mesures en faveur des médias privés, dont une nouvelle subvention pour les contenus journalistiques en ligne. La Suisse va-t-elle suivre l’exemple de nombreux pays européens et introduire une aide financière directe aux médias en ligne? Le peuple vote le 13 février sur un train de mesures en faveur des médias privés, afin de garantir la qualité et la diversité des informations dans toutes les régions. Le projet veut débloquer 151 millions de francs supplémentaires par année (pour arriver à un total de 287 millions) afin de renforcer les soutiens financiers existants et en créer de nouveaux. La Société suisse de radiodiffusion (SSR), dont fait partie SWI swissinfo.ch, est financée par la redevance radio-tv et n’est pas concernée par le train de mesures en faveur des…

Un «pur banquier suisse» dirige la banque d’un magnat du pétrole sénégalais

Après des années dans la finance à Genève, Olivier Santi a émigré à Dakar pour prendre la tête de la banque fondée par un milliardaire célèbre au Sénégal. Son parcours illustre le rôle central de la Suisse dans la finance et le négoce de matières premières, mais aussi l’effervescence du secteur bancaire en Afrique de l’Ouest. C’est à un oiseau menacé d’extinction que la Banque Outarde (LBO) doit son nom et son logo. «L’outarde est un oiseau très rare, explique le directeur général de l’établissement, Olivier Santi. Si vous en voyez une s’envoler, la légende dit que vous deviendrez riche.» L’allégorie n’a pas été choisie au hasard. La banque, qui opère depuis maintenant quatre ans dans le bouillonnant quartier d’affaires du Plateau à Dakar, était l’une des marottes d’un richissime homme d’affaires sénégalais à la discrétion proverbiale, Abdoulaye Diao. Un homme formé en France, qui a fait fortune dans les hydrocarbures et conseille le président Macky Sall. Le siège de la banque se…