Le 19 janvier 2022, le ministre de la Justice était à Épernay (51) pour inaugurer le nouveau centre éducatif fermé (CEF), le premier d’une « nouvelle génération ».
Un programme de 20 nouveaux centres éducatifs fermés (CEF) dits de « nouvelle génération » a été engagé en 2018 pour faire évoluer ce dispositif de prise en charge des jeunes confrontés à la justice. Objectif : mieux prévenir la récidive grâce à l’insertion.
Le CEF d’Épernay est le premier à ouvrir ses portes. Il s’agit d’un ancien établissement de la protection judiciaire de la jeunesse qui a fait l’objet d’une restructuration. Géré par un partenaire associatif habilité, il accueillera jusqu’à 12 mineurs, garçons et filles, âgés de 13 à 18 ans. L’accueil des mineurs se fera pour six mois, renouvelable une fois.
Situé au cœur de la ville, il répond à l’objectif d’implanter ces CEF « nouvelle génération » à proximité des centres urbains et économiques en fonction des besoins du terrain, des dynamiques locales et des partenariats mobilisables pour favoriser l’insertion des jeunes. L’implication des élus y est particulièrement forte pour permettre une bonne insertion du centre au sein de la cité. Il comporte un espace d’accueil temporaire pour les familles pour favoriser le maintien du lien familial.
Ces CEF proposent des espaces de vie collectifs rénovés et plus grands, avec des locaux plus chaleureux et faciles à surveiller pour les éducateurs (les recoins sont proscrits, par exemple). Des dispositifs de protection sont intégrés dans la conception des bâtiments pour protéger les mineurs vis-à-vis de l’extérieur, mais aussi de garantir la sécurité des professionnels et des mineurs entre eux. Les équipes sont renforcées par un cadre et un personnel de santé supplémentaires. Un dispositif spécifique de formation est également mis en place.
D’autres CEF ouvriront en 2022, 2023 et 2024.
Les centres éducatifs fermés : une alternative à l’incarcération
Créé par la loi du 9 septembre 2002, le centre éducatif fermé se situe entre le placement judiciaire traditionnel (unité éducative d’hébergement collectif, centres éducatifs renforcés, familles d’accueil…) et la détention. Il prend en charge les mineurs les plus ancrés dans la délinquance ou qui commettent les actes les plus graves. 17 établissements sont gérés par le secteur public et 34 par le secteur associatif habilité (SAH).
L’accompagnement en CEF repose sur une prise en charge éducative intensive et contenante. Il s’inscrit dans une démarche de réapprentissage de la vie quotidienne et de la vie en collectivité (respect des horaires de lever et de coucher, participation à la fabrication des repas et prise des repas en commun, entretien des chambres et des espaces de vie collectifs…). Il s’appuie sur la responsabilisation des jeunes quant aux actes commis, la prévention des conduites à risques, la socialisation et l’insertion. L’intérêt du CEF est de l’éloigner du milieu qui peut être à l’origine de son parcours de délinquance, sans toutefois l’exclure de la société pour qu’il puisse y trouver sa place et ainsi mieux se réinsérer ensuite.
Depuis leur création, les CEF ont accueilli près de 14.000 mineurs, soit environ 1.500 jeunes, chaque année.
Ces établissements ont démontré leur efficacité. Plus le placement en CEF s’inscrit dans la durée, plus la probabilité de détention diminue dans les années qui suivent la sortie. 69 % des mineurs sortis de CEF en 2016 et 2017 n’ont pas été incarcérés dans les trois années suivantes.
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